dimanche

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C'était dimanche matin et il se réveilla en ayant, pour la première fois depuis des lustres, bien dormi.

Cependant quand il posa ses pieds au sol, sa tête tourna fortement et ses mains commençaient à trembler légèrement. C'était le manque d'alcool, ce n'était pas encore fort mais le corps du jeune homme commençait à réclamer ce qu'il n'avait pas eu la journée dernière.

Il essaya de s'empêcher de boire, malgré l'envie fortement présente. Il décida alors de sortir dehors prendre l'air, là où il n'y avait pas d'alcool. De plus, le bar et le supermarché n'étaient pas ouverts le dimanche. C'était leur journée de repos.

Il enfila une petite veste et sortit de son appartement, avant qu'il ne soit encore plus tenté.

Une fois sortit, il se promena dans les rues, jusqu'à croiser un visage familier. Celui de Léni.

« Oh, salut. » dit-elle d'un ton joyeux.

Il lui sourit en retour et lui demanda :

« On va s'assoir quelque part ? »

« Oui pas de problèmes. Au parc, ça te va ? » demanda-t-elle à son tour.

Il hocha sa tête en guise de réponse et ils se dirigèrent tous les deux en direction du parc.

Arrivés à l'endroit voulu, ils s'assirent à un banc et restèrent ainsi en silence pendant quelques temps. C'était reposant et tranquille.

Jusqu'au moment Hippolyte commença à se sentir anxieux et confus. Ces mains tremblaient de plus en plus.

« Qu'est ce qu'il passe ? » demanda-t-elle même si elle connaissait la réponse.

« J'arrive plus... bien à respirer. » répondit-il avec difficulté.

« Hé, inspire et expire doucement. » Lui conseilla-t-elle inquiète.

Il se sentait mal, le manque d'alcool était trop fort. Il avait l'impression qu'il allait faire un malaise, il se sentait tomber et voyait flou pourtant ce n'était pas le cas. C'était abominable.

Il essaya de suivre les conseils de Léni mais son corps ne suivait pas. Alors il prononça, dans un état de désespoir alarmant.

« De l'al... Alcool. »

Elle le regarda, puis mis une de ses mains autour de ses épaules pour l'aider à marcher.

« Alcool. » répéta-t-il nerveux.

« J'en ai pas sur moi. On va devoir rentrer chez toi. Tu habites où ? » demanda-t-elle.

Il pointa, de sa main tremblante, une direction. Elle hocha sa tête et suivit la direction sans hésitations.

Après avoir marché quelques minutes, le jeune homme appuyé sur le corps de la jeune femme, s'arrêta devant un appartement à quelques étages. Il lui indiqua l'étage et lui donna ses clefs, incapable de tenir quoi que ce soit entre ces mains.

Une fois rentrés dans son habitation, il ouvrit une armoire et essaya plusieurs fois d'attraper une des bouteilles de vodka. Il échoua et Léni, voyant sa détresse, la prit et l'ouvrit avant de lui donner.

Il agrippa la bouteille aussi fermement qu'il put dans ses mains et but rapidement le liquide se trouvant à l'intérieur.

Il but la moitié de la bouteille et s'arrêta. Il se sentait nettement mieux. Il s'assit sur un canapé et posa la bouteille sur une table.

« Ecoute-moi Hippolyte. » commença la jeune femme.

« Ce que je viens de voir et ce que tu viens de vivre doit cesser. Tu dois arrêter de boire de l'alcool et aller mieux. » continua-t-elle.

« Je vais déjà mieux. » nia-t-il.

« Non, tu ne vas pas mieux. Tu es alcoolique. » dit-elle tristement.

Il ne répondit pas et baissa ses yeux, honteux. 

« Regarde-moi. »

Il posa son regard sur elle et décida de l'écouter.

« Tu peux aller mieux, tu vas aller mieux. La crise que tu viens d'avoir, tu vas en avoir plusieurs. Ça sera difficile, je ne te le caches pas. Mais tu vas y arriver, je crois en toi. Et tu auras des gens autour de toi pour t'aider, te soutenir... Tu es entouré d'un monde fou. Tu n'en as même pas conscience. Il faut juste que tu le vois et pour le voir, il faut que tu arrêtes de les repousser. Je t'en prie ne te renferme plus, ne te caches plus.

Tu n'es pas seul Hippolyte. Tu n'a jamais été seul et tu ne le seras jamais. N'aies pas peur de l'inconnu, n'aies pas peur d'avoir mal. Ça va aller, ça va passer. Prends ton temps et réapprends à parler, à sourire, à vivre.

Prends les jours par jours et si c'est trop dur, prends les heures par heures et si c'est encore trop dur, prends les minutes par minutes.
Et je te promet que peu à peu tu pourras à nouveau respirer.

Alors bats-toi, pour moi, pour tes parents, pour ton petit frère, mais surtout pour toi. »

FIN

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