Une pluie glaciale pénétrant ma chair
Sur laquelle je n'ai plus que des os
Que même les chiens errants refusent d'approcher
Même les itinérants ne veulent m'aborderIl pleut, Bergère
Ça doit faire un mois que je suis ici
Préciser où, je ne saurais le faire
Mais j'y passe depuis mes jours et nuits
Avec pour seul compagnon l'ennuiIl pleut, Bergère
Pourquoi moi alors que nous étions cent?
Bien sûr, je n'étais pas le plus obéissant
Il m'arrivait de m'éloigner du champs
À mes dépends, j'ai appris la leçonIl pleut, Bergère
La solitude donne faim
Ma panse est aussi vide que mon regard
L'impression d'attendre en vain
Semble grignoter peu à peu tout mon espoirIl pleut, Bergère
L'herbe est moins verte que je ne le pensais
Dans cette ville à laquelle j'ai toujours rêvée
Promets moi de revenir me chercher
Quand mon absence te sauteras aux yeuxIl pleut, Bergère
Ne laisse pas ta brebis égarée
Seule à jamais, le cœur brisé
Dans un monde d'hommes rendus affamés
Par l'argent qu'elle leur rapporteraitIl pleut, Bergère