Amour.
J'ai un vague souvenir de ce que c'était qu'aimer. Aimer avec les tripes, de tout son cœur. Je me rappelle d'un amour qui a détruit ma vie, de toutes ses larmes versées. Je me rappelle aussi de cet amour choisi, celui qui m'a sauvé.
Et il y a toi.
Toi à qui j'ai tout raconté, toi à qui j'ai fait confiance dès le début sans que ça ne me soit jamais arrivé. Toi à qui je dis "je t'aime" tel un perroquet tous les soirs. C'en est triste à pleurer. Je crois que j'ai déjà épuisé toutes les ressources d'amour que je pourrais jamais avoir. Je suis un putain de caillou, tu comprends ? Je ne ressens rien au fonds.
Tristesse.
Je ne peux pas t'aimer. C'est impossible pour moi. Je suis un putain de caillou. Je ressens l'excitation, la joie, la colère. Mais ni la tristesse ni l'amour. Je peux être complètement accro à toi. Je peux t'appeler tous les jours, sans arrêt. Je peux te susurrer les plus beaux mots d'amour qui aient jamais été dit, je pourrais te faire mouiller sans même te toucher, bébé, je suis capable de tellement de choses... mais pas de t'aimer. Ne me dites pas "je t'aime", je vous fuirais comme la peste. Je m'amuse, rien de plus.
8 193.02 km
J'aime t'appeler. Tu es d'ailleurs la première à le faire. Je n'avais jamais eu de conversation téléphonique avec qui que ce soit avant. Je t'ai laissée une chance et tu l'as prise. Mais tu es loin et j'ouvre les yeux. Ça ne sert à rien. Je ne ressens pas de l'amour, c'est impossible. Mon cœur bat, je suis vivant et mon sang bout dans mes veines. Mais l'amour n'est plus. Mon esprit se révoltera tant qu'il pourra, c'est ainsi. Je ne peux pas aimer, je ne peux pas. Je peux baiser, je peux ressentir de l'excitation à l'idée de te parler, je peux sourire à mon téléphone en attendant ta réponse, mais jamais, jamais je ne t'aimerais. Jamais je ne tomberai amoureux de toi. Mon esprit se voile la face, je suis un tellement bon acteur que j'intègre mon rôle sans m'en rendre compte.
Couple.
Ça fait une semaine qu'on est ensemble. Je sais que ta condition est particulière et que ça joue énormément sur nous mais je n'en ai rien à branler. On est sensé être en couple, amoureux l'un de l'autre. "Je t'aime" que tu me dis, petite fleur fragile. "Est-ce que tu m'aimes ?", je soupire et réponds que oui, et que tu me poses sans arrêt la question. C'est vrai, mais je récite des mots que je ne pense pas. Je n'arrive pas à dire "je t'aime", tout simplement parce que ce n'est pas le cas. Je pensais que je n'arriverais à le dire que le jour où ce serait vraiment le cas. Et pourtant je te l'ai dit, mon cas s'empire et tu en payes le prix. Je m'oblige à te le dire parce qu'on est ensemble, parce que tu m'aimes et que tout ce fouillis dans mon cerveau ressemble à de l'amour. Mais ce n'est pas le cas.
Réfléchis.
Je m'excuse. Je n'ai pas réfléchis aux conséquences. J'ai accepté de m'engager dans ce putain de couple sans réfléchir. J'ai pris les choses comme elles venaient mais mon esprit ne peut se voiler la face plus longtemps. Je ne suis pas amoureux de toi, je ne t'aime même pas. Je n'aurais pas la vantardise d'affirmer que tu m'aimes, toi. Je ne crois pas que ce soit le cas. Je pense plutôt que tu aimes l'idée de sortir avec moi, d'avoir un couple, de me voir à l'hôtel à ton retour. Mais ça ne va pas se faire et je crois qu'au fond, je le savais déjà. Je suis désolé, j'arrête tout.
Fin.
Demain c'est la St Valentin, tristesse. Dans quatre jours c'est les vacances, enfin. Vendredi, après les cours j'irais à la salle de sport, comme toujours. En suite, je rentrerai chez moi. Je regarderai probablement un film. Mais ce qui est sûr c'est que, vendredi, quand j'irai dormir, j'éteindrais mon téléphone et tu disparaitras. Parce que la seule chose qui te permet d'exister c'est ce putain d'écran de quatre pouces. Alors je l'étendrais. On aura passer une semaine de couple à se parler tous les soirs, la seconde sans s'adresser un mot et ce sera finit. Je ne sais pas aimer, tu ne sauras pas m'apprendre, autant arrêter dès maintenant. Je ne sais pas si tu m'aimes, mais je n'ai pas envie d'écraser tes espoirs alors je ne te dirais rien. Tu comprendras de toi même baby girl, c'est mieux comme ça.
Parce que oui, je suis un bâtard. Et je viens de perdre le dernier souvenir d'amour heureux auquel je puisse me raccrocher.