Le faux deuil...

24 2 20
                                    


Gin criait, puis d'un coup, elle s'arrêta de crier. Anna fondit en larmes. Elle voulut rejoindre Gin et Charlie, elle voulut se jeter dans la fosse, qui se referma dans un flop, François la retint par la main. Je pris celle de Loua, qui remettait son pull, d'un coup, il faisait très froid...

"-Retournons à la maison, proposa François.

-Ils...sont...ils sont morts ? demanda Loua, avec une tristesse infinie dans sa voix.

-Je...ne...je...je ne sais pas...

-De quoi, vous ne savez pas ?

-Je ne sais pas, point !

-Mais...

-Tu vas arrêter de me poser des questions ! la coupa-t-il.

-...

-Bon, bah allons-y !"

Nous nous rendîmes alors vers le salon de notre logis. Arrivés là-bas, personne n'osait prendre la parole, ni même bouger. Ce fut le silence complet dans la maison, seul la cafetière troublait le silence. Anna fondit en larmes, François la fit asseoir sur le canapé. Elle prit un mouchoir et se moucha bruyamment. Nos visages étaient rougis par le froid et les pleurs. Tous sauf un, celui de François, il n'arrivait pas à paraître cridiblement triste, il s'était frotté les yeux, mais, il y avait, dans son regard, une sérénité que l'on n'a, normalement, pas après la mort de son fils. Je me faisais surement des idées, enfin, j'espérais... Loua me toucha alors le bras de sa main et me chuchota qu'elle voulait me parler. Nous nous retirâmes dans une salle vide qui sentait la lavande, et elle commença :

"-Aron ? Tu ne trouves pas l'attitude de François louche ?

-Ah, mince, je suis pas le seul, je croyais que je me faisais des idées... Il n'est pas triste, je comprends plus rien !

-Peut-être qu'il est pas mort, du coup, il est pas triste...

-Mais, même si ils n sont pas mort, comment il pourrait le savoir ?

-J'en sais rien, mais ce truc doit mener aux enfers ou un truc comme ça !

-Oui, ils sont morts d'avance quoi !

-Un peu, oui. Mais on devrait peut-être garder un œil sur François, on ne sait jamais...

-Il me parait vraiment louche...

-Il est bizarre..."

Durant toute la journée suivante (que je rappelle le 25 décembre...), ce fut le silence complet dans la maison, personne n'osait parler, ni même prendre du plaisir en ce jour de Noël. On se serait cru en semaine A le lundi matin au collège... (# C'estNousLesGens !), ou comme un dimanche de pluie, et que e chauffage a planté alors qu'on est en hiver... Bref, l'horreur. Je mis alors mon short bleu de sport et mon maillot n° 7, avec inscrit dessus Griezmann... Je me dirigea vers la salle de relaxation, où se trouvait normalement Loua. Sur la route, je commençai à fredonner la chanson sur laquelle je dansais en ce moment. Puis me mis à me dandiner... Quand j'arrivai devant la salle, j'entendis des éclats de voix :

"-Loua, bien sur que je suis triste !

Loua me vit et me cria de venir. Elle reprit :

-Tu n'as pas lâché une seule larme !

-Je sais me retenir !

-Oui, mais aucune tristesse dans tes yeux, comment c'est possible ?

-N'importe quoi !

-Mais si ! Ils sont morts ! Ton fils est mort, et tu ne pleure pas !

-Mais si !

Le Temps N'est Pas Un Jeu... [TERMINE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant