Chapitre 4-1 : Rouge comme neige

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— Le film était génial !

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— Le film était génial !

Elles sortirent toutes les deux du cinéma finissant leur culière de miel.

— Oh oui t'as raison, enchérit Audrey. Ça faisait très très longtemps que je n'avais plus mis les pieds dans un cinéma et je dois avouer que ça m'avais manquée.

— Tu ne vas jamais au cinéma à New-York ? demanda Alexia.

— Je n'ai pas beaucoup de temps à moi là-bas.

— Dans ce cas quand tu reviendras on ira à chaque fois au ciné. Ça te vas ?

— Marché conclu, répondit Audrey en lui serrant la main.

La nuit était tombé sur la petite ville de Cornwall. Les deux jeunes filles marchaient dans les rues désertes de la ville pour rentrer chez elles. Demain serait la dernière journée qu'elle passerait ensemble et cela les rendait chacune triste. Mais elles préféraient cacher leur chagrin l'une de l'autre, préférant garder de bons moments en profitant de l'instant présent.

Alexia frémit par la brise de vent qui lui glaça le dos. Sa sœur à côté d'elle la remarqua se frictionner les bras, elle enleva alors sa veste cuir rouge rubis et la lui tendit.

— Tiens met là.

— Non ça va, garde-la, répondit-elle en la refusant d'un geste de main. Tu vas attraper froid. 

— Ne discute pas. Met là ou je te l'enfile de force.

Alexia leva les yeux au ciel un léger sourire aux les lèvres, puis l'attrapa et l'enfila. Elle faisait la même taille que sa sœur et la veste lui allait comme un gant.

Audrey scrutait l'horizon perdue dans ses pensées. Elle songea à son travail. Un travail qui occupait toute sa vie et qui par ce fait, elle était obligée de délaisser sa sœur unique. En quittant Cornwall elle avait l'impression de l'abandonner. Cette sensation devenait de plus en plus difficile à supporter.

— Alexia ?

— Oui, répondit celle-ci enfin réchauffée.

— Il faut que je te parle de quelque chose.

Sa petite sœur était toute ouïe.

— Je t'écoute.

Audrey un peu inquiète, inspira profondément plusieurs fois comme si elle redoutait quelque peu la réaction de sa sœur.

—  Il faut que tu saches que...

Tout à coup son téléphone sonna.

Audrey le prit en consultant le numéro qui s'affichait.

— C'est les parents. Ils doivent encore s'inquiéter.

— Comme d'habitude. Vas-y décroche, lui dit Alexia en riant.

Celle-ci colla son téléphone à l'oreille en s'éloignant un peu.

Pendant ce temps Alexia scrutait l'allée dans laquelle elles étaient, toujours dans ce remarquable silence. Ça n'avait pas changé. Puis elle jongla avec ses pensées entre le sujet de son avenir concernant sa carrière dans un métier fantôme, et du futur petit ami qui n'existera probablement pas dans un avenir proche. Bien ce que les autres puissent penser, elle n'était pas asociale, bien au contraire, mais elle n'aimait pas qu'on l'oblige absolument à faire ce dont elle n'avait pas envie pour le moment. Et puis de toute manière il n'y avait aucun garçon pour qui elle ressentait de vraies sentiments. Alors pourquoi se prendre la tête maintenant ? songeait-elle. Il était préférable d'attendre. Elle n'avait que dix-sept ans, après tout elle avait le temps avant de se retrouver vieille fille entourée d'une demi douzaine de chats. Cette pensée l'a fit sourire, et elle se retourna vers sa sœur pour la lui faire partager.

Mais elle n'était plus là.

Une soudaine angoisse l'immergea de tout son être. Elle se mît à marcher à l'endroit où quelques instant plus tôt elle se trouvait, une peur terrifiante lui nouant l'estomac. Elle sentit son cerveau bouillir en imaginant tout un tas de scénarios possibles. Lorsqu'elle arriva à l'endroit précis de sa disparition, elle se tourna à l'entrée d'une nouvelle ruelle assez sombre. Elle s'arrêta saisit une nouvelle fois d'angoisse.

Sa sœur s'y trouvait. Elle était face à trois autres personnes dont elle n'arrivait pas à voir le visage à cause du manque de luminosité. Toutefois grâce aux lumières peu ambiantes de la ville, elle put tout de même discerner leur long par-dessus noir qui effleuraient leurs chevilles. La distance qui la séparait d'eux ne lui permettait pas d'entendre ce qu'ils se disaient.

Il n'y a pas de quoi s'inquiéter, se doit sûrement être des touristes qui se sont perdus, tenta de se consoler Alexia.

Mais subitement, la main de l'un d'eux s'illumina d'un éclair gris crépitant de toute sa puissance. Son cœur se mît à doubler de cadence, la peur ayant reprit instantanément le dessus. Ne comprenant pas ce qui se passait, Alexia fit deux petits pas hésitant vers sa sœur.

— Audrey ?

Les trois individus qui n'avaient pas remarqués sa présence, portèrent subitement leur attention sur Alexia. Un mauvais pressentiment envahit la jeune fille qui ne pouvait se détacher de cette étrange énergie émanant de la main de l'inconnu. Elle ignorait ce que tout cela signifiait, mais lorsque celle-ci se pointa dans sa direction et dont l'énergie semblait décupler par sa puissance, la jeune fille sentit son sang se glacer dangereusement dans ses veines.

D'un mouvement paniqué, Audrey se retourna marquée d'une terreur affolante.

— Va t'en !

EXODIA Tome 1 : Révélation [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant