Partie 20

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 Février 2017

Est ce qu'on peut mentir par amour? A t'on le droit de cacher quelque chose d'important dans le seul but de protéger l'autre? De le laisser vivre ses rêves? C'est ce que j'ai fais.

Sept heures. Mardi matin. Une douce mélodie me réveille. Une alarme de portable. Eteinte rapidement. Le matelas qui bouge puis plus rien. Il s'est levé, discrètement. J'en fais autant, passe rapidement à la salle de bains, puis descends à la cuisine où je prépare du café. J'entends l'eau de la douche couler, puis les grincements du parquet m'indiquent qu'il entre dans la chambre. Quelques minutes plus tard, il me rejoint dans la cuisine, vêtu d'un costume anthracite, et d'une chemise couleur lavande.

"Tu es déjà levée?" me demande t'il surpris, en déposant un baiser dans mon cou.

"Je n'avais plus envie de dormir" avouais-je

Je verse du café dans une tasse puis lui tend, avant de me servir à mon tour. Nous le buvons en silence.

"Que fais tu aujourd'hui?" me questionne t'il

"J'ai des devis à étudier pour des réceptions, puis il faut que je passe quelques appels pour confirmer des rendez vous également. Et toi?"

"Consultations toute la matinée et une réunion cet après midi"

"Journée chargée alors"

"Très chargée oui" pouffe t'il

"J'espère que tu prends le temps de déjeuner quand même!" le grondais-je

"Sur le pouce le plus souvent, avoue t'il en se levant et en déposant sa tasse dans l'évier. Ondine, tu sais que je devais voir Cécilia demain, mais j'ai bien réfléchi, et je pense que le plus tôt sera le mieux"

"C'est à dire?"

"J'irai la voir après ma réunion"

Je garde le silence durant de longues secondes

"D'accord" soufflais-je

Il se rapproche de moi et me prend dans ses bras.

"C'est toi que je veux Ondine. Tu es la seule que je veux avec moi dans ma vie, dans cette maison. Tout le temps"

"Je t'aime Lucas" murmurais-je en plongeant mon regard dans le sien

"Je t'aime aussi bébé, répond il en m'embrassant furtivement. Mais là, je vais vraiment être en retard si je ne pars pas dans la minute", sourit il. Je t'appelle dans la journée?"

"Tu as plutôt intérêt" le menaçais-je gentiment en réajustant sa cravate.

"Au fait, avant que j'oublie, dit il en se dirigeant vers le buffet dont il ouvre le tiroir. C'est le double des clés de la maison" continue t'il en me les tendant

"Cela fait très officiel là" souriais-je en regardant le trousseau posé dans ma main

"Mais ça l'est Ondine. C'est ta maison. C'est notre maison, murmure t'il avant de déposer un baiser sur mon front. Il faut vraiment que j'y aille bébé" termine t'il en prenant son attaché case et son manteau sous le bras.

Je le regarde derrière le rideau monter dans sa voiture, puis d'une manœuvre habile, avancer puis reculer pour sortir de la cour. Combien de temps suis je restée là, le trousseau de clés dans ma main? Aucune idée mais l'entendre dire que c'était notre maison m'a fortement perturbée.

Après avoir nettoyé, essuyé et rangé la vaisselle utilisée, je suis remontée à l'étage pour faire le lit. Puis je suis redescendue, prête à m'en aller. Après un dernier coup d'œil pour vérifier si je n'avais rien oublié, je suis partie, en fermant à clé la porte de ma nouvelle maison. Notre nouvelle maison.

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