Chapitre 1

11 0 0
                                    

Sylvain se réveilla dans un lit à deux places, minuscule, agressé par la lumière extérieur. Les domestiques n'avaient pas fermé les rideaux. Quand il parvint enfin à ouvrir les yeux, il se souvint. Sylvain se tourna dans le lit en refermant les yeux. Il n'avait pas encore récupéré du décalage horaire entre les deux mondes. Vingt-quatre heures, c'était beaucoup trop court pour un jour ! Il lui fallait ses quinze heures de sommeil. Il avait fui Lac de Cristal, le Palais Royal et ses responsabilités. Il ne voulait pas sauver cette Princesse retenue prisonnière par un dragon. Il ne la connaissait pas, pourquoi devait-il risquer sa vie pour elle ? Il ne voulait pas épouser une inconnue ! Son père lui avait répété que c'était son devoir de prince de sauver une princesse et de lui faire des enfants.

— Debout Votre Altesse ! hurla une voix dans la pièce. Il est l'heure de vous lever !

Sylvain grogna en se réfugiant sous la couverture.

— Vous devez rentrer à Lac de Cristal !

Cette fois, la voix était plus proche.

— C'est bon, je me lève, marmonna Sylvain en se redressant.

Un petit être ailé volait juste devant son nez. C'était un jeune fée, Oberon.

— Vous devez rentrer à Lac de Cristal ! répéta Oberon. Monsieur votre père doit être très en colère.

— Et alors ? Ce n'est pas lui qui choisit ce que je dois faire ou ne pas faire. De toute manière, Jean a déjà accompli sa quête. Je ne vois pas pourquoi je devrais faire de même maintenant.

— Parce que c'est votre devoir de Prince ! Monsieur votre père pourrait me destituer de mes pouvoirs pour ce que j'ai fait !

— Il ne peut pas et il le sait très bien. On est lié depuis notre naissance. Si tu perds tes pouvoirs, tu meurs, je meurs et je doute qu'il le souhaite.

— Vous devez rentrer à Lac de Cristal !

— Oh tu ne peux pas changer de refrain ?

Sylvain se leva enfin et alla dans la cuisine. Enfin... avant cela, il se trompa en allant dans la salle de bain, les toilettes et le salon. La cuisine était tellement petite par rapport au Palais qu'il avait l'impression d'étouffer. Il claqua des doigts mais rien ne se passa. Il réessaya. Aucune tasse ne vola devant lui. Il soupira en ouvrant les placards à la recherche. Une fois trouvée, il la posa à côté de la cafetière en claquant à nouveau des doigts en appelant « café ». Et encore une fois, rien ne se passa. Dans ce monde où la technologie régnait, il fallait tout faire soi-même ? C'était ridicule. Il tapa sur la cafetière qui fit un gémissement de protestation. Obéron, qui le regardait faire, décida d'allumer la machine à l'aide de sa magie. Le café se coula lentement dans la tasse puis, soudainement, la cafetière lui cracha un jet arrosa Sylvain en plein visage. Celui-ci chercha à tâtons un moyen de stopper cette chose, et y parvint en l'attrapant et la jetant contre le sol. La journée commençait bien.

Le Prince RidiculeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant