Chapitre 11

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Il avait beau retourner tout l'appartement, Sylvain devait se rendre à l'évidence. Oberon n'était pas là. Au bout du dixième appel auquel il n'avait pas répondu, Sylvain se résolut à sortir du lit tout seul pour la première fois de sa vie. La faim le gagna à nouveau mais il n'y avait rien dans les placards. Il n'avait pas le choix, il devait sortir. Il attrapa le trousseau de clefs et se dirigea vers l'entrée. Lorsqu'il ouvrit la porte, il se retrouva face à Oberon et Clothilde, prête à frapper. Rassuré de retrouver Oberon, il ne réalisa pas tout de suite que la femme était réelle. Sylvain saisit le col du fée entre deux le pouce et l'index pour l'approcher de son visage.

— Où étais-tu passé ? J'étais sur le point de sortir. J'ai faim, il me faut à manger tout de suite.

Et il referma la porte au nez de Clothilde, ébahie. Oberon se débattait, le visage rouge et les ailes frémissantes de colère.

— Je suis allé chercher votre belle cette nuit, j'ai risqué ma vie pour ça et vous, qu'est-ce que vous faites ? Vous lui claquez la porte au nez ! Avec tout le respect que je vous dois mon Prince, vous êtes un vrai con.

Surpris, Sylvain relâcha sa prise. Le petit être en profita pour s'éloigner et rajusta sa tenue. Clothilde était revenue et il ne l'avait même pas vue ! Sylvain s'empressa de rouvrir la porte. Elle était toujours là.

— Ah ben quand même ! s'exaspéra-t-elle. Une minute de plus et je repartais. Bon, tu me laisses entrer ?

Elle n'attendit pas sa réponse pour se glisser dans l'appartement. Elle le bouscula au passage et se laissa tomber sur le canapé. Sylvain fit de même sans la quitter des yeux une seule seconde. Elle renifla d'un air dégoûté.

— Il était temps que je revienne. Tu commences à devenir un déchet. C'est toi cette odeur ? Vas prendre une douche tout de suite !

Le Prince obéit sans protester. Il ne voulait pas surtout pas la contrarier. Il prit du temps à se savonner malgré l'empressement de la retrouver. Il devait être parfaitement présentable pour la femme qu'il aimait. Il se vêtit de son beau veston de velours mauve. Il aurait bien voulu qu'Oberon l'aide à se coiffer mais il préférait que le fée reste au salon tienne compagnie à « sa princesse ». Enfin prêt, il sortit de la salle de bain dans un grand nuage de vapeur. On aurait dit qu'il sortait d'une nuée céleste, ce qui fit glousser Clothilde. Sylvain s'approcha d'elle, se pencha et... un fracas dans l'entrée. La garde royale était là.

Le Prince RidiculeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant