Chapitre 7

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Le couloir de l'hôpital dans lequel se trouvaient Sylvain et Oberon était vide de toute vie. Le soigneur qui s'occupait de Clothilde mettait beaucoup de temps. Le Prince aurait bien demandé à Oberon de ressouder les os, mais il s'était souvenu de la réaction des paysans dans l'échoppe. Il avait l'impression de gâcher sa journée à rester ici. Il avait fallu attendre trois heures pour que quelqu'un daigne s'occuper de Clothilde. C'était aberrant. Comment les soigneurs pouvaient-ils laisser une jouvencelle dans la douleur ? Il avait peut-être fui dans le mauvais monde. Voyant que son Prince ne tenait plus, Oberon décida d'aborder un sujet important à ses yeux :

— Jugez-vous bon de dévoiler mon existence à votre Dame ?

— Alors, que ce soit bien clair. Ce n'est pas ma Dame. Je suis parti de Lac de Cristal pour éviter l'amour. Je ne vais pas tomber amoureux ici. Les habitants de ce monde sont trop bizarres. Clothilde me sert juste pour passer inaperçu. Une fois que j'obtiendrai un travail, je l'autoriserai à partir. De toute manière, je ne mérite que du sang noble et à part de l'huile de friture, je ne sais pas ce qui coule dans ses veines.

Oberon manqua un mouvement d'ailes en entendant les horreurs de son Prince et chuta sur les genoux de celui-ci. Quelques secondes plus tard, Clothilde apparaissait, la main dans le plâtre. Oberon eut tout juste le temps de se cacher. Sylvain fit remarquer à la jeune femme qu'elle n'était pas du tout guérie et qu'il voulait s'entretenir avec le soigneur. Elle lui répondit froidement que ce n'était pas la peine et qu'elle comptait rentrer chez elle, qu'elle l'appellerait pour se revoir.

Ce n'est que lorsqu'il arriva chez lui que Sylvain se souvint qu'il n'avait aucun moyen de contacter la femme. Pas de boule de cristal, pas de miroir enchanté et pas de cet espèce de machine que tous les habitants de ce monde avaient greffée sur leur main.

Le Prince RidiculeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant