Chapitre I : Partie 2

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Le silence du désert
Chapitre I : Ma fleur
Partie deux

Jade

Une mère a ce don de ressentir tout ce que son enfant ressent. Quand ils sont tristes, elle est triste également. Et au fond d'elle, elle sait que cela provient de l'état de son enfant. Devrais-je alors m'inquiéter d'être aussi mal ?

Les jours passent mais rien ne bouge, personne ne peut m'aider. J'ai l'impression d'être enfermé dans une prison, loin de ma fille. Je suis impuissante face à l'attrocité qu'on peut éventuellement lui faire subir.

Le pire dans tout cela, c'est que j'y met toute mon énergie physique et mon énergie morale. Je me donne corps et âme mais rien y fait, j'ai l'impression que ma fille ne me reviendra pas. On ne cesse de me répéter qu'on ne peut rien faire pour moi ou alors qu'on finira bien par la retrouver un jour ou l'autre mais moi je la veux maintenant à mes côtés.

Elle me manque, ma moitié n'est pas présente à mes côtés. Elle n'a que 5 ans bordel, qu'est-ce qui est passé par la tête de Hassan pour faire ça ?

Je suis convaincu qu'il l'ait emmené là-bas. Je me suis assez justifié auprès des autres, me voilà paranoïaque à présent d'après eux. Ce qu'ils ne savent pas, c'est que je le suis pas. Jennah est en Syrie à cause de son père, j'en suis persuadée.

Aujourd'hui, c'est à un énième rendez-vous auquel je me rend. Avec un lieutenant de police plus précisemment. Je commence peu à peu à perdre espoir. Ne serait-ce pas mieux d'agir moi-même ?

Je suis consciente du danger mais c'est de ma fille dont on parle, pas de n'importe qui. J'en ai marre de devoir attendre que les gens fassent avancer les choses. Cette situation dure depuis plus de cinq mois maintenant, je suis à bout de nerfs.

-Bonjour madame, prenez place je vous pris.

-Merci, dis-je en m'asseyant

-Nous avons examiné votre dossier ainsi que votre demande.

-Alors ? dis-je en attendant une réponse favorable

-Les enfants là-bas sont entraînés pour devenir de futurs combattants, votre fille a déjà du subir des choses horribles.

-Je le sais.

-On peut faire une demande avec la famille qui s'occupe d'elle.

-Ça va pas être possible si elle est avec son père, il ne la laissera pas revenir.

-On essayera quand même sait on jamais. On a reçu plusieurs plaintes concernant des enfants qui étaient en Syrie. Ce qui serait bien c'est d'envoyer éventuellement quelqu'un qui puisse récupérer les enfants avant qu'il ne soit trop tard mais ça reste quelque chose de dangereux.

-Je m'en doute, dis-je attristée

-Avec mon équipe on va faire en sorte que cela puisse se faire, on va en parler avec des supérieurs, on vous recontactera.

-Bien, merci.

-Je vous en pris madame, soyez courageuse.

Je lui répond avec un petit sourire et sors du bureau. Un enième rendez-vous et une enième réponse négatif. Celle-ci n'était pas non plus catégorique mais je sais très bien que le dossier va traîner et rester sous la pile. À quoi bon se voiler la face.

Le silence du désertOù les histoires vivent. Découvrez maintenant