Le Mal a un Nom

Prologue

SES cris s'entendent de loin... Je lui avais dit de ne pas crier, je vais devoir lui faire du mal... Encore plus que ce que j'avais prévu.
Je descend lourdement l'escalier de bois qui mène à la cave, effleurant du bout de mes gants le mur, avec ma main droite. Il y a encore de multiples décorations sur ce mur, tous les posters que j'avais quand j'étais encore un enfant, ou les dessins que j'avais fait pour maman, ah, ma mère... Je regrette un peu d'avoir dû la tuer. Il est vrai qu'elle avait découvert pour Loulou, elle m'en voulait, elle n'aurait pas tardée à en parler autour d'elle, non, finalement, la tuer était la bonne chose à faire.

J'arrive en bas de l'escalier, je sens l'excitation monter en moi. C'est une bonne chose, je mettrai plus de coeur à ma tâche, et j'y prendrai plus de plaisir. Je tourne à gauche, en faisant volontairement traîner mes pieds sur le sol de marbre noir. Ça fait toujours son effet, actuellement, elle doit tourner la tête dans tous les sens, pour essayer de ne serais-ce qu'entre apercevoir ce qui se passe derrière elle, mais elle va rapidement se rendre compte qu'elle ne peut pas, étant solidement attachée à une chaise, elle même clouée au sol, ses mouvements sont considérablement réduits.

J'arrive dans l'embrasure d'une porte, de la porte. Elle se tient là, immobile sur sa chaise, elle sait que je suis là. La tension augmente subitement dans la pièce. Je m'approche doucement d'elle, accentuant mon effet en modifiant ma respiration, faisant croire ainsi que je suis emporté par mes émotions, alors qu'en réalité, je suis parfaitement calme et maîtrise complètement la situation. Je regarde ses épaules parfaitement nues, parsemées ici et là de tâches de rousseurs. La femme que j'ai devant moi ne porte sur elle plus que ses sous vêtements. Je m'apprête à la toucher, quand je me rend compte que j'ai encore le sécateur que j'étais parti chercher à l'étage dans ma main gauche. Je le pose délicatement sur la table en fer forgé, à côté du chalumeau, du tournevis et de la dizaine d'autres outils qui vont me servir ici dans la prochaine heure. Je mets mes mains sur ses épaules, elle gémis.

Elle me plaît, elle n'essaye pas de crier, elle sait que ce qui va lui arriver, toute cette horreur est...inévitable. Je dégrafe son soutien-gorge, elle tressaille. Je crois qu'elle est en train de comprendre ce qui va lui arriver...En fait, non, réflexion faite, elle est loin, très loin d'imaginer ce qu'elle va subir...