Le songe du mouton marron

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Deux heures de retard, ce n'est rien. C'est sans doute un léger contretemps, se répétait Noam, debout sur le chemin de terre.

— Vous savez, je crois que la navette ne viendra pas... annonça Myriam, la bergère— Le chauffeur a dit qu'il reviendrait aujourd'hui, à la même heure ! S'il ne vient pas, c'est que vous l'en avez empêché ? s'emporta Noam.

— Peut-être y a-t-il une panne ?

— Les pannes n'existent pas ! Vous me retenez prisonnier.

— Je crois que le monde est en train de changer, répondit la bergère. Bella m'a dit qu'il y aurait de plus en plus de panne. Et je ne vous retiens pas le moins du monde. Vous êtes libre de partir, si ça vous chante.

— Et vous lancerez votre bête à mes trousses à peine aurais-je posé le pied dans la forêt !

— Si seulement je pouvais la commander, comme vous le dites... Savez-vous de quoi est mort le cochon dans la chanson des trois moutons ?

Noam leva les yeux au ciel.

— Certains disent que c'est un chasseur. Mais la plus ancienne version parle d'un loup.

Noam ne répondit rien et Myriam s'en retourna vers sa bergerie.

— D'après Bella, Noam est un joli nom pour un loup.