5

93 39 8
                                        

À la lueur d'une bougie, Noam coupait des concombres. Il les assaisonna et les mangea dans le silence tout en lisant les nouvelles du jour.

Ça parlait du festival des haricots, du discours du maire à propos de la subvention pour la culture de brocolis et d'une tour devenue inhabitée à la suite de la disparition de ses trois occupants. Tous les habitants d'une tour en même temps, c'était bien rare, mais cela arrivait parfois.

Pourrais-je habiter cette tour le temps que la mienne fonctionne à nouveau, se demanda Noam. C'est peut-être simplement mon mouton qui a un problème. Il en aura eu assez d'être seul au grenier et aura décidé de ne plus fonctionner ?

Noam prit conscience que depuis son réveil, le sentiment qui l'étreignait sans qu'il arrivât à le nommer, c'était cela : une forme de solitude.

Comme si j'étais seul tout d'un coup, qu'il me manquait quelque chose ou quelqu'un. Peut-être que cette bergère, Myriam, saura m'aider.

Et pour la première fois de sa vie, Noam décida de sortir de la ville.

Le songe du mouton marronOù les histoires vivent. Découvrez maintenant