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Nightcall

"T'es belle Zoé". J'entends encore ces mots raisonner dans ma tête comme un carillon. Il était trop vieux pour me trouver belle, trop vieux pour vouloir de moi, trop vieux pour que je pense à lui comme ça.
Mais c'est arrivé et c'est là en moi. Comme un virus qui veut pas partir sans avoir contaminé tout mes os, sans avoir empoisonné tout litres de mon sang et sans m'avoir asphyxié les idées.
Il m'a appris à courir pour me laisser dans le brouillard de ma tête.
Il m'a dit de ne pas faire un bruit, que je n'étais pas seule. C'est vrai que j'étais pas seule dans son coeur. Il y avait aussi Elle. J'aimais l'imaginer glaciale et méchante. Ça devenait plus facile de moins me détester après. Même si dans le fond, qu'elle soit méchante ou gentille, ça ne changeait rien à mes erreurs.
Il aimait sa copine et j'aimais mon copain. Mais pour une raison que j'ignore, la nuit tombée, on devenait deux amants des étoiles. La lune était le projecteur de notre aventure interdite et nos envies en étaient les scripteurs.
Le matin, on se promettait de ne plus le faire. De partir pour toujours et d'oublier cet adultère.
Mais ça servait à rien. On revenait vers l'autre comme deux aimants.
Des amants aimants.
Peut-être qu'il jouait avec moi. Peut-être qu'il ressentait rien et que j'étais juste son nightcall, mais j'aimais m'imaginer que nos nuits étaient basées sur un manque de moi et non juste un manque de corps.
J'aimais m'imaginer qu'au fond il m'aimait tout simplement, même si, dans le fond, je savais qu'il n'y avait pas plus grand mensonge.