À toi

27 3 5
                                    

À toi,
Cher ami qui, lors de mes éclats de folie enfantine, tu étais là. Qui, lorsque je ne voyais en moi qu'un monstre de laideur, un amas de peau et de chaire formant un être qu'on ne pourrait jamais aimer, tu me ramenais sur terre, me faisant ouvrir les yeux sur cette chance que j'ai. Cette chance d'avoir deux jambes sur lesquels marcher ou bien la chance d'avoir un corps que la société n'avait pas encore eu le temps d'y laisser des cicatrices de maigreur et d'anorexie. Oh oui cher ami, tu m'as montré la petitesse de ma haine face à l'immensité de celle de certains. Et je te remercie d'avoir, avec ta grande maturité, aidé à cultiver un peu la mienne prise dans cette tempête qu'est l'adolescence.

À toi,
Chère amie, qui m'a aidé, avec ta force et ton coeur, à dire ce que je pensais. À m'affirmer et à ne plus avoir peur. Car dés le début tu as vu mon courage caché derrière toute ces excuses sortants de ma bouche tels des bouclier qui protégeraient mon coeur. Et puis tu m'as fait rire et pleurer et rire encore. Tu as semé le chaos, une tempête violente dans ma cage thoracique, mais après la pluie le beau temps et rien n'est plus beau que toi et moi. Et puis je te remercie d'avoir, avec ta force, mais aussi tes faiblesses, détruit ces barrières entre moi et le monde, mais surtout entre moi et moi même.

À toi,
Cher frère qui, lors d'un départ beaucoup trop dur, a été là et m'a tenue dans ses bras, même si c'était mon rôle à moi. Tu m'as tenu la main lorsque nous avions à traverser une épreuve ensemble. Et je t'en serai éternellement reconnaissante, d'avoir compris que, dans une famille qui volait en éclat, j'avais également besoin de verser quelques larmes et même de crier, parfois. À tout jamais, je ferai de même et je t'accompagnerai dans ce drôle de voyage qu'est la vie. Et je te remercie d'être qui tu es, dans ta fragilité et ton authenticité, d'être différent des autres de ton âge, mais surtout de me faire comprendre le sens véritable du mot famille.

À toi,
Chère grand-mère, belle, forte, inspirante, qui est partie trop tôt. Qui en l'absence de famille unie, me faisait sentir plus que choyée de connaître une personne si aimante et bienveillante. Je te regarde briller dans le ciel, de cette terre trop petite et froide depuis que tu n'y est plus et jamais une tristesse pareille n'a envahi ma personne. Je t'aime comme on aime les étoiles, la lune et toute les planètes, fondamentalement en me rendant compte de ton immense importance pour moi, une fois que tu n'es plus. En graduant, j'ai pleuré de savoir que tu n'étais pas là pour me voir franchir cette étape, en achetant ma robe de bal également. Dire que grandir sans toi est douloureux, serait un euphémisme. Et je te remercie d'avoir été cette lueur qui à tout jamais me montrera à traiter les autres comme tu le faisais, sans un once de méchanceté, mais toujours avec la dent sucrée. Je t'aime grand maman.

24 textesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant