Chapitre 23 - Souffrance

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Camila's Part :

Dinah ! Elle était là devant moi avec le regard le plus badass de toute la planète et une souffle d'espoir me fit reprendre mes esprits. Je repoussais Shawn, m'appuyant sur ma jambe blessée comme je pouvais et tentait de me rapprocher de Lauren à nouveau. Dinah s'avança et se mit entre Shawn et moi, ce qui me rassura automatiquement. Je m'effondrais aux côtés de Lauren épuisée et à bout de nerf, cherchant désespérément un signe de vie. J'entendais à peine la discussion animée de ma meilleure amie avec Shawn, il l'insultait de tous les noms, cherchant à la blesser mais elle ne cessait de rire face à de telles remarques.

Dinah : Mon petit poulet, si tu t'attends à me blesser, tu peux continuer mais tu vas te fatiguer et j'ai autre chose à foutre. Alors maintenant, tu vas fermer ta gueule et gentiment nous laisser partir.

Shawn : Dans tes rêves. Camila reste avec moi. Quoi qu'il arrive. Elle est mienne.

Dinah : Mais Shawn, bordel, tu n'as toujours pas compris? Camila ne veut plus de toi. Du genre, plus jamais. Elle a changé de bord ! Elle bouffe de la chatte ! C'est plus clair pour toi?

Shawn cracha par terre en signe de dégoût et se rapprocha de Dinah d'un air menaçant.

Shawn : Ne lui manque pas de respect. Tu ne sais pas de quoi tu parles.

Bien entendu, elle ne se laissa pas faire et colla son front à celui de mon ex-petit-ami.

Dinah : Oh si je sais, puisqu'elle me raconte tout. Et je peux te dire qu'il était temps qu'elle s'éloigne de ta petite bite et qu'elle aille voir ailleurs. Alors laisse la s'en aller et oublie la, vie ta vie, fais ce que tu veux, mais fous lui la paix.

Shawn répliqua mais je portais à nouveau toute mon attention sur le corps parfaitement inanimé de Lauren. Je cherchais désespérément un moyen de la ranimer, commençant par un massage cardiaque complètement inutile puisque je n'avais absolument aucune idée de ce que j'étais en train de faire. Puis je tentais du bouche à bouche. Je n'aurais jamais du.

Je sentis une main m'attraper par les cheveux et me lancer d'un coup sec à quelques mètres de là. La douleur était presque aussi intense que ma surprise, je voyais trouble.

Shawn : TU ES A MOI! A MOI ! Tu ne l'embrasses pas !

Une fois, mon champs de vision rétabli, je vis le visage de Shawn. Il avait l'air fou. Rouge, les yeux exorbités, les veines de son front au bord de l'implosion. Fou. Dinah recommença à lui parler, probablement pour détourner son attention, essayant de le faire m'oublier. Elle le fit se déplacer, je ne sais trop comment et réussis encore une fois à se mettre entre lui et moi. Il attrapa les palettes utilisées sur Lauren et s'approcha d'elle, beaucoup trop vite pour qu'elle puisse l'éviter, il ne toucha que ses bras, mais le courant la traversa, la faisant hurler à la mort, comme Lauren avant elle.

Mon cerveau s'emballa rapidement. Lauren était morte. Mon coeur se brisa encore et encore à cette pensée. Lauren... C'était ma faute. Jamais je n'aurais dû l'entraîner là-dedans. J'aurais dû faire comme mon père m'a toujours appris à faire. "Tu dois être une bonne épouse, te marier et lui faire des enfants. C'est ton rôle de femme. Ton rôle de femme dans cette société et rien d'autre". J'avais toujours trouvé ça particulièrement machiste et extrêmement sexiste mais aujourd'hui je crois que j'aurais dû l'écouter. Shawn et moi serions ensemble, il serait heureux, mes parents seraient fières et Lauren serait en vie à continuer d'aider les gens comme elle a toujours voulu le faire. Qui étais-je pour lui avoir retiré ce droit?

Moi : ça suffit...

Trop occupés à se lancer les pires vacheries possibles, Shawn et Dinah ne m'écoutait absolument pas. Je me levais difficilement une énième fois, oubliant la douleur au profit du chagrin.

Moi : STOP !

Ils se retournèrent tous les deux, en parfaite synchronisation, ce qui aurait pu être drôle dans d'autres circonstances.

Moi : J'en peux plus de tout ça. Alors ça suffit. Shawn, qu'est que tu veux?

Shawn : Toi. Depuis le premier jour.

Dinah tenta de parler mais je la coupais instantanément.

Moi : Dinah, tu vas monter dans ta voiture, prendre Lauren avec toi et rentrer à la maison. Tu vas faire le nécessaire et t'occuper de tout.

Dinah : Je ne vais pas te laisser ici, c'est hors de...

Moi : Dinah, tais toi ! Tu vas faire ce que je dis pour une fois dans ta vie ! Tu vas rentrer et prendre soin de Lauren. S'il te plait.

Dinah : Je ne te laisse pas seule avec ce taré.

Moi : Il ne me fera rien, n'est ce pas Shawn?

J'étais épuisée. Je peinais à garder les yeux ouverts. Je lançais un regard au jeune homme victorieux à côté de moi. Il s'approcha de moi, poussant Dinah et posa sa main sur ma joue.

Shawn : Jamais.

Dinah me regarda sidérée et essaya de protester à nouveau.

Moi : Dinah, je t'en supplie... Sors toi de là... Sors Lauren de là. Et rentre à la maison...

Son regard se fondit dans le mien cherchant des réponses que je n'avais pas. Je savais juste que c'était la chose à faire, il fallait qu'elle sorte de là et qu'elle offre à Lauren les soins nécessaires. Un enterrement comme il se devait peut être... Je repoussais rapidement cette pensée, sentant les larmes monter à toute vitesse.

Moi : DJ, s'il te plait...

Elle se rapprocha de moi, prit ma main en repoussant Shawn. Elle était en face de moi et je voyais dans ses yeux qu'elle avait compris que je voulais qu'elle sauve sa peau. Elle ouvra la bouche pour parler quand une énorme détonation résonna.

Tout se passa au ralenti.

Quelque chose de chaud et de visqueux m'explosa à la figure, me poussant à fermer les yeux. Lorsque je les rouvris, je vis le corps de Dinah s'effondrer à mes pieds. Je me laissais tomber à côté d'elle, terrassée par le sang partout sur mes mains et mon visage. Qu'est qui venait de se passer? Qu'est que c'était que tout ce sang? Je retournais Dinah, répétant son nom en boucle, m'attendant à la voir se relever et me rire au visage, mais non, elle ne bougeait plus. Je la pris dans mes bras et je le vis. Le trou béant entre ses deux yeux, laissé par une balle. Le corps sans vie de ma meilleure amie entre les bras, je me mis à hurler. Hurler ma haine, ma peine, ma souffrance... Ils m'avaient pris ma meilleure amie.

Thérapie. (Camren Fiction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant