Chapitre 28 - Récits

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Lauren's Part :

Je pris une grande inspiration avant d'entrer dans le tribunal. Normani attrapa ma main et la serra fort, me montrant son soutien. Camila avait refuser de venir, elle n'avait d'ailleurs pas re-bouger depuis cette brève accolade la semaine précédente. Je ne savais plus comment m'y prendre avec elle. J'étais donc la seule victime dans ce tribunal à défendre mon histoire contre ce malade mental.

Une fois assises sur le banc des victimes, un officier fit rentrer Shawn dans la pièce. Tout mon corps se crispa à la vue de cet homme qui m'avait tout pris. J'essayais tellement de faire bonne figure depuis des semaines, je tentais par tous les moments de me remettre de ces journées entières dans la cave que de revoir son visage déclencha une slave de sentiments trop puissante pour mon pauvre cerveau. Il m'avait détruit, laissant sans vie la femme que j'aime. Je voulais qu'il meurt dans d'atroces souffrances.

Normani me força à lâcher sa main que j'étais en train de broyer sous la force de mon désespoir. J'aurais tant voulu que Camila soit là avec moi, je ne pouvais plus lutter toute seule. Je ne pouvais plus être la femme forte, je voulais juste me laisser aller. Les larmes me montèrent aux yeux à une vitesse affolante

Il avait l'air tellement sombre. D'énormes cernes entouraient ses yeux froids, il avait perdu du poids et son visage était vraiment terne. Je n'arrivais pas à le quitter des yeux. Quand il prit place près du jury, près à témoigner, j'aurais voulu le tuer. Il allait jouer la carte de la pitié, je le savais. Il allait essayer de tourner le jury en sa faveur pour amoindrir sa peine.

Le procès commença mais je n'écoutais pas toutes leurs conneries judiciaires, je fixais Shawn, l'homme qui m'avait changé comme jamais. Chaque nuit depuis ma sortie de cette cave, je faisais les pires cauchemars et me réveillait en mordant dans un coussin pour ne pas réveiller Camila. Chaque nuit, je me retrouvais à nouveau plonger dans ce noir si lugubre, entendant les cris de Camila déchirés la nuit. Il devait mourir pour ça. Pour Camila.

Shawn fut interroger et fit un portrait de moi peu flatteur. Manipulatrice, obsédée, calculatrice, non-professionnelle, dérangée, tout y passait. Il fit tout pour se faire passer pour la victime de mon obsession, ma simple envie de le rendre malheureux, pour le plaisir. J'étais incapable d'écouter son récit, tant les images de ces soirées d'horreur me terrassait. Le juge demande ce que Shawn plaidait, et il répondit coupable à ma grande surprise. Il avoua avoir tuer Ally, pour venger la mort de la meilleure amie de la "femme de sa vie". Il avoua m'avoir kidnappé pendant plusieurs semaines ainsi que Camila, dans sa putain de baraque.

Il était très intelligent. En avouant le meurtre d'Ally, il ne se rendait pas coupable du meurtre de Dinah ou des horreurs fais à Camila et moi-même. Il plaida un coup de folie. Et je le regardais faire. Incapable d'ouvrir la bouche ou de faire autrement. Il allait s'en sortir avec 2 années de prison et des séances quotidiennes chez le psy, c'est une blague?

Ma fureur commença à me faire trembler, je me sentais au bord de l'explosion, quand mon avocat me donna un coup de coude sec. C'était à moi de témoigner. Il fallait que je respire. Respire Jauregui. Ne lui donne pas raison. Respire. Je jurais de ne dire que la vérité et m'assis en attrapant le peu de courage qui me restait. En racontant ma version des faits, les images défilèrent devant mes yeux : les premières heures dans le noir, le courant électrique, le réveil atroce et la douleur, le noir à nouveau, les cris de Camila... Je me perdais dans mon récit et je me sentais à nouveau perdre pied, comme les derniers jours dans la cave. Je me sentais tombée, encore et encore dans la douleur et le noir... Agrippée à ma chaise, je m'efforçais de reprendre mes esprits. Mon regard fouilla la salle à la recherche de quelqu'un a qui me raccrocher, quand la porte s'ouvrit d'un coup.

Elle apparut, le visage vide et les traits livides, minuscule devant cette porte énorme. Elle s'excusa et se dirigea lentement vers Normani. Un murmure passa dans la salle et il m'était désormais impossible de parler. Elle était là. Elle était là et c'était à elle qu'il fallait que je m'accroche. Camila... Elle ne leva pas les yeux, probablement de peur de croiser Shawn. L'avocat de Shawn se leva pour relancer le débat et se posta devant moi. Je ne savais même plus comment je m'appelais.

Avocat : Entretenez vous une relation charnelle avec Mademoiselle Cabello?

Moi : Oui.

Avocat : Avez vous commencer à entretenir cette relation alors même que Monsieur Mendès et Mademoiselle Cabello étaient vos patients?

Moi : Camila n'était plus ma patiente.

Avocat : Mais Monsieur Mendès si?

Moi : Oui.

Avocat : Donc vous avez commencez à sortir avec l'ex-copine de votre patient? Que vous aviez traiter en amont pour une thérapie conjugale? Le but de cette thérapie n'était-il pas tout l'inverse?

Moi : La thérapie conjugale a deux buts : soit de traiter un problème pour faire avancer le couple, soit d'aider une des deux personnes à se sortir de la relation. C'est le deuxième cas qui s'est présenté.

Avocat : C'est pour ça que la patiente en question s'est retrouvé dans votre lit?

Il me tenait et il le savait. Shawn allait peut être pourrir en prison, mais il aura réussi à m'enlever ma licence pour m'empêcher d'exercer. L'avocat se tua à la tâche pour démontrer mon manque de professionnalisme, d'éthique et de bon sens. Il était tout bonnement en train de ruiner ma carrière. Il y a encore quelques mois, je tournoyais comme une débile dans mon siège de bureau, fière de ma réussite et aujourd'hui...ma vie était définitivement ruiné.

Après m'avoir clairement écrasé, mon avocat eu la bonté de me sortir de ce pétrin en mettant fin à mon interrogatoire. Pour me faire remplacer par Camila... Qui tenta tant bien que mal de garder la face quand on commença à lui demander sa version. Au fur et à mesure de son récit, je m'attendais à la voir craquer, s'effondrer, tomber, mais elle ne bougea pas. Elle raconta tout, d'une traite et je voyais dans ces yeux la libération de tout dire, devant des gens compétents pouvant potentiellement enfermer son bourreau. Dans la salle, on entendait plus que le son de sa voix, un silence de mort s'étendait à chaque fin de phrase. A bout de force, elle releva la tête, regardant Shawn droit dans les yeux.

Camila : Shawn Mendes a brisé ma vie. Il m'a prit ma meilleure amie, ma relation, mon amour propre, mon espoir et mon corps. Et je vais devoir vivre toute ma vie avec ce souvenir. Parce que dans 6 mois, il prendra vie et deviendra, je l'espère, tout ce que son géniteur n'est pas.

Quand elle posa sa main sur son ventre, un cri de haine sorti de nul part, brisant le silence glaçant.

Thérapie. (Camren Fiction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant