Pourrais-je un jour?

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Voilà déjà 3jours que mon frère et moi travaillons comme maçon pour monsieur Kidiafouka.
On nous traite comme des esclaves et je ne peux pas supporter ça plus longtemps. J'ai pensé à m'enfuir avec Nawé.
Moi:Nawé vient!
Nawé:oui Kidibo!
Moi:Prends ce que tu peux comme nourriture dans la grande maison et moi je vais puiser un peu d'eau à la source. Ce soir, on s'enfuit.

Quelques heures plus tard, on voyait les rayons de soleil s éteindrent peu à peu. Je prends mon frère par la main et je porte nos sacs sur l autre puis on passe par la porte de derrière pour nous échapper.

Enfin nous sommes libres. Mais être libre ne suffit pas, surtout pas quand on se retrouve seule au monde. Il y a quelques mois, nous étions ensemble. J'avais ma mère et mon père était là pour nous raconter ces blagues drôles. Il était très désopilant mais aussi très stricte et sévère. Malgré ses origines, il nous apprenait, avec un orgueil personnel qui lui réussissais, la culture de personnes civilisées. Et ma mère, ma tendre mère, la femme qui m'a tant aimé, le diamant de mes yeux, elle n'est plus. J'essaie de rester fort pour mon frère mais en réalité, je suis brisé, meurtris, troublé. Je ne sais que penser de Dieu. Pourquoi est ce qu'il a permis que tout ça se passe? Je pensais qu'il n'abandonnais pas les siens? Je suis perdu. Je regarde mon frère et je le vois pleurer en silence. Je le prends dans mes bras car je sais que même si ça l'air impossible, on pourra sûrement retrouvé la paix.

Nawé:Kidibo, une église!
Moi:Et alors? Allons y.
Nawé:Mais restons pour déposer notre fardeau à Dieu.
Moi:Ce Dieu était où lorsqu'on est devenu orphelin? Marche devant moi et je ne veux plus t'entendre.

On a trouvé un petit coin tranquille et on s'est installé pour manger ce qu'on avait. Puis on voit deux enfants, bien vêtus qui se moquaient de nous. Ils n'avaient pas tort. On était en haillons et on n'avait pas encore pris de douche. La femme qui était avec eux, les a grondé et s'est rapprochée de nous:
La femme:Bonjour les enfants que faîtes vous là? Tout seul dans la rue.
Personne ne répondais car personne ne pouvait et refusait de dire "nous sommes des enfants de la rue". Pris de peur, elle s'en alla à toute vitesse avec les enfants.

Moi : Nawé, demain je vais aller chercher du travail. Tu viens avec moi.
Nawé:Le vieux du coin, cherchait des enfants pour l'aider à trier ces chaussures.
Moi:Ah c est une chance. J'avais un ami qui faisait de la cordonnerie donc je m y connais un peu.
Nawé:oui et au lieu de voler et mendier comme les autres, on aura un peu d'argent.
Pendant que l'on parlait, s'approchait un groupe d'enfants. Eux aussi devait être abandonnés.

Un des enfants : Hé! Bo pésa biso bilia wana (donnez nous vos réserves de nourriture).
Moi:Té! Bolongua! (Non ,, allez vous en).
Le garçon me frappa d'un poing torride, au niveau de l'abdomen. Ils prirent tout ce qu'on avait et s'en allèrent tout en éclatant de rire.
Nawé:Kidibo ça va?
Moi:NON! RIEN NE VA LORSQUE L'ON SE RETROUVE ORPHELIN ! POURQUOI? POURQUOI NOUS? NOUS ÉTIONS HEUREUX MÊME SANS RIEN!
Puis je m'écroulais. Quelle douleur horrible ! Je me sens comme détruit, comme brisé. Les larmes ne s'arrêtent plus de couler, que je revois le film des bons comme des mauvais moments passés ensemble. Je n'arrive pas accepté cette réalité. J'ouvre ma sacoche et je vois deux billets de 2000fcfa. Sans penser à Nawé qui criait mon nom, je prends ces billets et je cours vers la cave de l'autre avenue, l'avenue Marien Ngouabi et je noyais mes soucis dans l'alcool. J'avais 13 ans à ce moment là et j'étais devenu alcoolique car chaque soir, après le travail chez le vieux cordonnier, je passais pour ma bière. Mon petit frère devenait de plus en plus fustré, car j'étais devenu nerveux.
Deux ans plus tard, je travaillais dans un garage. Mon patron me payait 20000. C'était assez pour payer les cours de Nawé et de quoi manger. On dormait dans le garage et on essayait de vivre normalement même si c'était impossible car même deux ans n'ont pas pu effacé la douleur d'avoir perdu nos parents. Tous les jours, je me rends compte que dans ce monde, il n y a pas de paix ni d'amour et c'est cette réalité qui m'a poussé à fumer et à boire. Pourrais- je un jour, retrouver la paix et la sérénité?

ONCBR
Ma Destinée.

Ma Destinée.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant