Quand Christian revint de son travail, il demanda à sa femme :
«-As-tu vérifié la boîte aux lettres?
-Oui mais il n'y avait rien à part des publicités, répondit-elle gênée.
-QUOI, mais j'aurais dû la recevoir, c'est NOUS qui la méritions et pas n'importe qui!!
-Mais calme toi, on ne peut rien y faire dans tous les cas, alors mieux vaut accepter le sort, répliqua-t-elle
-Oui tu as raison, on ne peut rien y changer. Pour fêter notre dernière journée je t'emmène au restaurant le plus cher de toute la ville.
-Mais chaque plat coûte 200€, on n'a pas l'argent, tu sais bien...
-Si, ne t'inquiète pas, j'ai fait des économies pour nos vacances mais cela ne sert plus rien maintenant, alors j'ai décidé de te faire plaisir. Prends ton manteau et attend moi ici.»
Christian se rendit dans sa chambre et souleva le matelas pour chercher les économies. C'est alors qu'il se rendit compte de la présence d'une lettre qu'il n'avait jamais vue auparavant. Il la prit et la lut. À mesure qu'il la lisait, sa fureur augmentait.
Quand il eut fini sa lecture, il descendit les escaliers et se dirigea avec la rage au ventre vers sa femme qui était prête et qui l'attendait. Quand sa femme vit la lettre dans ses mains, elle décida d'essayer de lui arracher la lettre de ses mains, mais sans succès. Son mari la prit par les épaules et lui hurla :
«-POURQUOI ME L'AS-TU CACHÉE?
-Lâche-moi, tu me fais mal, pleura-t-elle
-DIS-MOI POURQUOI !
-Tu deviens fou, lâche moi maintenant ! »
Christian fou de rage, poussa violemment sa femme. Celle-ci perdit l'équilibre, tomba et au passage se cogna la tête sur le coin de leur table à manger en verre.
Christian remonta dans sa chambre, fit rapidement ses bagages, glissa la lettre et ses papiers dans la poche de son manteau. Avant de sortir, il se tourna une dernière fois vers sa femme et vit du sang par terre au niveau de sa tête. Toujours fou de rage il lui cria : "Tu ne m'as jamais donné ce que je voulais, c'est ce que tu méritais".
Il prit sa voiture et se rendit à l'endroit indiqué dans la lettre. Arrivé là-bas, il montra ses papiers et sa lettre. Le contrôleur de papiers lui demanda :
«-Sur ma fiche, il est marqué que vous devez venir avec votre femme.
-Malheureusement ma femme s'est suicidée...
-Oh excusez-moi, toutes mes condoléances, vous pouvez donc rentrer.»
Le désir de survivre avait totalement aveuglé Christian.
Jeanne et ses enfants avaient préparé leurs bagages, les avaient mis dans le coffre et se dirigeaient vers la maison de son ex-mari. Arrivée là-bas, elle avait dit à ses enfants d'aller sonner chez leur père et leur "belle-mère". Quand la porte s'ouvrit, François (ex-mari) fut surpris de voir ses deux enfants sur le pas de la porte. Le fils aîné lui dit tout sourire : "Aller, viens Papa ! Maman a reçu une lettre, on va vivre tous ensemble !"
C'est à ce moment-là que Jeanne sortit de sa voiture, ouvrit le coffre, prit les bagages de ses enfants et les posa dans le jardin de François : "Vous avez vraiment cru que je vous emmènerai, surtout toi François, tu m'as pourri la vie. Je te souhaite une belle mort. Prenez soin de vous mes enfants, on se reverra peut être un jour. "
Elle rentra dans sa voiture et partit à toute allure, direction le bunker. A quelques kilomètres du bunker, elle vit une foule de gens sur la route: c'était une manifestation. Elle fut obligée de s'arrêter, de laisser sa voiture et de continuer à pieds. Malheureusement, elle était dans le sens inverse de la foule et fut entraînée dans le mauvais sens. Des mouvements de foule perturbèrent son avancée vers le bunker qu'elle pouvait apercevoir d'où elle était, elle prit un passage qui la mena tout droit dans une sombre ruelle abandonnée.
Il n'y avait personne, mais elle entendait encore le bruit de la foule qui se déchaînait de l'autre côté du bâtiment. Elle marcha jusqu'à voir une ombre apparaître sur le mur, elle sursauta, effrayée. C'est de derrière une poubelle qu'elle put observer un chat s'avancer vers elle, elle se sentit gênée d'avoir eu peur d'un si petit être. Il semblait inoffensif, elle le caressa puis se rendit compte qu'il n'avait pas de collier au nom de son maître. Elle le prit dans ses bras, ses yeux de félin scintillaient aux rayons du Soleil, son pelage gris sableux la fit craquer, elle décida alors de l'emmener avec elle dans le bunker.
Elle continua sa route et arriva à l'endroit prévu, montra ses papiers et rentra dans le bunker.
C'est devant l'entrée du bunker que l'on retrouva Isabelle, agenouillée, qui priait Dieu pour que ses amies ne souffrent pas. Elle pleurait à moitié lorsqu'elle fut relevée de force par le bras d'un garde qui surveillait l'entrée du bunker. Elle prit ses affaires, montra ses papiers et rentra elle aussi dans cet endroit qu'elle disait être la bénédiction de Dieu.
Lorsque toute la population désignée pour survivre à l'apocalypse se retrouva dans le bunker, les portes se refermèrent devant l'énorme manifestation qui se trouvait en face.
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Madness: End of the World
Ficción GeneralLa fin du monde est annoncée et le gouvernement français prend des mesures pour sauver une partie de sa population. Bien sûr, tous veulent survivre. Survient alors la folie des Hommes.