Prince Severus

Chapitre 1 : A la lumière de la lune

Chapitre 1 : A la lumière de la lune

La nuit était tombée depuis plusieurs heures déjà mais le jeune homme ne dormait toujours pas. Debout devant sa fenêtre il regardait le ciel nocturne de cette fin Août. Une à une, les étoiles s'allumaient sous ses yeux, illuminant la noirceur de la voûte céleste.

Des bruits de pas dans l'escalier le sortirent brusquement de sa rêverie, il abandonna son poste d'observation pour se jeter sur son lit et attraper le premier livre qui se trouvait sur sa table de nuit. Pivotant sur ses gonds dans un grincement sinistre, la porte de sa chambre s'ouvrit pour laisser entrer une femme aux cheveux noirs de jais.

- Tout est prêt Severus ? Lui demanda-t-elle.

- Oui, mère. Répondit-il d'une voix traînante sans même daigner les yeux vers elle.

S'en suivit un long silence, durant lequel il fit semblant de poursuivre sa lecture. Il connaissait déjà ce livre, pour l'avoir lu deux fois durant été.« Manuel des potions pour sorciers avancés de 3ème cycle »n'était rien d'autre que le livre dont il aurait besoin cette année pour ses cours de potions. Il l'avait emprunté à la bibliothèque de Poudlard, l'école pour sorciers et sorcières dans laquelle il rentrerait en 5ème année dès le lendemain. Il avait juste besoin d'un prétexte pour ne pas être obligé de se lancer dans une quelconque discussion.

Eilleen Prince, sa mère,resta encore quelques instants à le regarder, triturant nerveusement une mèche de ses longs cheveux raides. Plusieurs fois, elle voulut relancer la conversation, mais autant de fois elle resta silencieuse.Finalement, elle abandonna son idée, lâcha sa mèche de cheveux -qui malgré les multiples torsions qu'elle avait subit, reprit sa place impeccablement lisse, au milieu des autres – et ferma la porte.

Dès qu'elle fût sortie, Severus reposa son libre et retourna contempler le ciel à la fenêtre, immobile statut de cire. De temps à autres, ses cheveux mi-longs venaient se bousculer devant ses yeux, il les replaçait alors derrière ses oreilles, machinalement, comme un automate, le regard toujours fixé sur la lumière de la lune.

Severus Rogue avait le même teint blanchâtre que sa mère. Il avait également hérité d'elle ses cheveux noirs, qu'il tenait à conserver mi-longs pour masquer la pâleur de son visage. Eilleen était une belle sorcière.Grande, fine, des cheveux raides qui lui arrivaient jusqu'en bas du dos et des yeux d'un bleu océan à noyer les hommes qui plongeaient leurs regards dans le sien.

Malheureusement pour lui, Severus avait les mêmes yeux que son père. Deux petits yeux noirs et perçants qui lui donnait en permanence l'air renfrogné.

Il n'aimait pas celui que les liens du sang l'obligeaient à appeler père. Sa mère était une sorcière intelligente et brillante, la meilleure de sa classe lorsqu'elle était encore à Poudlard. Pourtant, dès sa sortie de l'école, elle rencontra un Moldu (un homme dépourvu de pouvoirs magiques), par amour pour lui, elle lui cacha sa vraie nature et quatre ans plus tard donna naissance à un fils.

Mais Severus ne se rappelait pas de cette époque, tout ce qui lui restait des souvenirs de son père était son absence, ses cris, ses plaintes et les larmes de sa mère qui ne trouvait plus la solution pour rendre son mari heureux. Et puis enfin, il était partit, ni lui ni Eilleen n el'avait jamais revu et jamais la vision de cet homme, qu'il haïssai ten tout point, ne lui avait manqué. Aujourd'hui les seules choses amenées à lui rappeler son père étaient ses deux yeux et son nom : Rogue.

Il jeta un bref coup d'œil à l'horloge accrochée à l'autre bout de la pièce. Une heure du matin. Dans quelques heures, il se rendrait pour Londres et monterait dans le train qui l'emmènerait loin d'ici, dans sa vraie maison : Poudlard. Chaque été était une corvée, passer deux mois dans ce sinistre village en compagnie de sa mère le minait. Il n'avait jamais pardonné à Eilleen son amour pour un Moldu et surtout la manière dont elle s'était laisser envahir par la tristesse pour un homme qui n'était pas la hauteur de son talent. Severus haïssait le fait qu'elle aie pu aimer quelqu'un de si insignifiant que celui dont il portait le nom. Courant après les débris de son mariage, sa mère ne s'était pas tellement occupée de son fils et c'est l'école des sorciers qui avait fini par devenir la maison de Severus. Aussi il se sentait comme un étranger dans cette chambre, dans ce lieu. Il n'éprouvait pas le besoin de parle rà sa mère, ni même d'obtenir son attention. Sa simple présence finissait par l'agacer. La manière dont elle le regardait, comme s'il était un nouveau trésor à ses yeux. Cette envie débordante qu'elle éprouvait de lui parler,prenant plusieurs fois son inspiration pour finalement ne laissersortir aucun mot de sa bouche.

Retournant à son observation du ciel au travers de sa fenêtre il réprima une grimace de dégoût en pensant à elle. Son attention se porta soudain sur une lumière d'un blanc éclatant qui semblait provenir du 2ème étage de la maison d'en face. Son visage s'adoucit aussitôt lorsqu'il vit la fenêtre s'ouvrir et la lumière l'aveugler avant des'éteindre.

Elle était là, la consolation à son retour chaque été, ses deux grands yeux verts pareil à deux émeraudes braqués sur lui : Lily Evans.

La jeune fille était sa voisine et son amie depuis sept ans. Trois semaines avant d'entrer à Poudlard, Severus l'avait rencontrée au bord de l'étang jouant avec sa sœur. Il avait immédiatement compris qu'elle aussi était différente ou comme disait Eilleen , spéciale. Pendant plusieurs jours, il l'avait suivit de loin, sans jamais oser lui adresser la parole, jusqu'à ce qu'elle se dispute avec sa sœur, jalouse de ses capacités.

Depuis ce jour là, elle était devenue sa meilleure mais aussi sa seule amie.

Lily agita sa baguette dans les airs et un oiseau en papier apparut sur le rebord de la fenêtre. Severus la vit murmurer ce qui ressemblait à un sort et l'oiseau s'envola, virevoltant ans le ciel et laissant sur son passage une fine pluie de paillettes argentées. Severus ne quittait pas des yeux la sorcière accoudée au rebord de sa fenêtre. Pour lui, elle était la plus belles de toutes. Des traits fins, une chevelure rousse, ondulant sur ses épaules lorsqu'elle éclatait de rire. Sa voix mélodieuse, il pouvait la reconnaître entre mille et le comble de son charme, ses yeux verts qu'il lui était impossible de quitter. L'oiseauatterrit sur le rebord de la fenêtre de Severus, qui l'ouvritlaissant alors entrer la fraîcheur de cette nuit de fin d'été. Le sortilège de Lily prenant fin, l'origami disparut laissant à sa place, un bout de parchemin sur lequel s'étalait une fine écriture à l'encre vert, penchée sur le coté.

« Demain retour à Poudlard, passe une très belle première journée. L.E. ».

Il voulut lui sourire en guise de remerciements mais en regardant à sa fenêtre il trouva l'emplacement vide. Elle avait déjà disparu.

- Belle première journée à toi aussi, murmura-t-il pour lui même.

Enfin, il cessa d'observer par sa fenêtre en s'allongea dans son lit. Poudlard n'avait pas que des bons côtés, chaque année alors qu'il prenait le chemin de la maison Seprentard, Lily s'éloignait vers la plus haute tour du château. Elle faisait partie des Gryffondor et les deux maisons n'avaient en commun que leurs chamailleries et leur désaccord profond les uns envers les autres. Aussi, après deux mois passés à discuter chaque jours avec elle, la faire rire, se promener le long de l'étang ou à la lisière du bois, Severus laissait Lily s'éloigner de lui et tous deux s'arrangeaient pour ne se croiser que de temps à temps et éviter de devenir aux yeux des autres, une nouvelle source de moquerie.