Songe Premier

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Nuit du 19/01/2017

Je suis arrivé en retard au partiel de transfères thermiques. Et en plus j'ai oublié mes lunettes !!
Assis au premier rang, je suis plongé dans ma copie mais je sais que je ne finirai pas à temps. Les autres étudiants se lèvent, rangent leurs affaires et quittent la salle au fur et à mesure, me laissant tout seul avec la prof.

Le temps passe mais elle ne m'interrompt pas, alors je continu d'écrire. Lorsque je pose enfin mon stylo il fait nuit dehors. Elle me demande si j'ai besoin d'être ramené chez moi. J'habite sur sa route et il y a de la place pour deux dans sa voiture. En toute insouciance, je lui réponds qu'un train passera me prendre dans peu de temps. Elle referme la porte de la salle, le visage sans expression.

Nous sortons du bâtiment et débouchons sur un grand terrain de sport. Le trottoir laisse place à un chemin de graviers. Il fait jour maintenant, mais il y a des nuages. Elle marche devant d'un pas énergique. Quelques bledards en survêt la sifflent au passage mais elle les ignore copieusement. Nous descendons une volée de marche et elle s'arrête. Elle me demande si je connais le jeune homme qu'elle pointe du doigt. Il est habillé en militaire et est adossé sous un pré-haut. En m'approchant un peu, je remarque que c'est en réalité mon frère.

Le décor change encore. Je me retrouve assit à une table de piquenique en bois, dans un parc avec de gigantesques platanes dont l'ombre recouvre tout. Il y a en face de moi les reste d'un aqueduc en ruine et sur la gauche des parterres de fleurs. Sur la table, mes affaires de cours sont éparpillées et je lis des PDF sur mon ordinateur portable en écoutant de la musique.
Soudain, une jeune femme attire mon attention depuis les pieds de l'aqueduc en agitant les bras. Elle porte de grandes lunettes rondes et à des cheveux bruns et bouclés en désordre.
Je reste un moment à la regardé puis me souviens qui elle est. Elle est plus jeune que moi et me prêtait souvent ses romans lorsque nous étions au collège. Je réponds à ses signes par un bref coucou, puis j'essaye de me téléporter dans sa direction en tapant dans la barre de recherche « /tp me » (et des coordonnées dont je ne me souviens pas). Évidement cela ne marche pas. Elle hausse des épaules. Moi aussi. Et je retourne à mes PDF comme si rien ne s'était passé.

C'est alors qu'un passant lambda commence à fouiller dans mes affaires. J'enlève mon casque et lui dis « Hé mec, quescequ- », et je me tais en voyant le pistolet qu'il tient dans son poing. Mon instinct de survie prend alors le dessus et je commence à reculer. Il pointe soudain son arme vers moi et tire dans le vide à coté de mon oreille gauche, ce qui me fait éclater le tympan ; Je sens mon sang chaud couler sur ma mâchoire, mais pas la douleur. Les gens commencent à crier et s'enfuir autour de nous.  Mes veines se remplissent d'adrénaline. J'entre dans un état second. J'ai la sensation de basculer en arrière sans jamais tomber vraiment. Les sons me paraissent étouffés, et ma vision se trouble, comme si tout ce qui se passait autour ne m'affectait pas.

Le criminel se met à projeter mes cahiers hors de la table avec plus de frénésie. Je sers les poings, mais le canon d'une autre arme me rentre dans le dos. Il a un complice, et celui-ci me tient en joue. Je dis « Je n'ai rien de valeur sur moi. » C'est un mensonge, bien sûr. Ma carte bleue est dans ma poche et mon ordi est posé devant nous. Cependant ils ne semblent pas le voir, et n'ont pas l'idée de me fouiller. Ils continuent leur manège sans m'adresser la parole pendant quelques secondes lorsqu'une voix retenti dans notre dos : « Police ! Lâchez vos armes ! ».

Trois policiers américains en uniforme pointent leurs armes contre nous. Le deuxième voleur me pousse violemment derrière lui et réplique en ouvrant le feu. Alors que la fusillade éclate, je me cogne contre la table. J'ai le temps d'attraper ma paire de ciseaux avant de m'écrouler à terre honteusement, complètement sonné. Je reste là, à attendre que tout soit fini. Je vois le dernier policier se prendre une balle dans le ventre et tomber à genoux. Dans un dernier soupire, il abat le premier homme que j'avais aperçu. Celui-ci bascule sur moi. Il est déjà mort lorsque mes ciseaux rentrent dans son ventre. Son compagnon hurle de rage. Il n'a pas vu que c'est le policier qui l'a tué et me tient pour responsable. Poussé par la colère il repousse le corps de son ami et m'arrache le coupe papier des mains. Le prenant par les lames, il me défonce la cage thoracique en plusieurs coups rapides. Mes os craquent et ses brisent, mais toujours pas de douleur. Je n'arrive plus à respirer.

Réveil.


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⏰ Dernière mise à jour : Dec 05, 2017 ⏰

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Sommeil et Mauvais RêvesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant