Songe Second : Le Peuple Des Falaises

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Nuit du 19/03/2017

Nous avons gagné le combat. Nous sortons de l'Arène par la porte de derrière avec le sourire, essoufflés et baignant dans notre sueur. Avant de passer sous l'arcade, je jette un coup d'œil à la zone que nous quittons.

L'Arène. C'est une cour pavée de douze sur cinq mètres, dans laquelle trône une carcasse de voiture brulée au centre. L'endroit est castré entre quatre bâtiments d'habitation. Ils sont taillés dans le grès, comme tout ce qu'il y a au village. Leur paroi monte très haut mais l'Arène reste bien éclairée, grâce aux talents de tailleurs de pierre de nos ancêtres. Des tuyaux de tôle pendent entre les façades. Les premiers sont un peu haut et ils offrent un avantage certain si on arrive à les atteindre.

C'est dans l'Arène qu'on lieu tous les combats. Le principe est simple : les deux escouades prennent place de chaque côté de la voiture. Puis une balle faite avec des chiffons est jetée au centre. Les gladiateurs essayent alors de faire tomber la balle sur le sol de leurs adversaires, ou pas. Cette partie du combat dépend de la façon dont l'escouade a décidé de jouer.
Les choses s'emballent quand la balle finit par toucher le sol. L'escouade qui laisse tomber la balle devient la Défense, et l'autre l'Attaque. Le but de l'Attaque est de récupérer la balle, en la ramassant directement au sol ou en touchant Porteur, celui qui tient la balle. Mais la Défense menace. Les Piliers, ceux qui n'ont pas la balle, protègent le Porteur. Ils peuvent éliminer les membres de l'Attaque en les touchant simplement. En plus, le Porteur peut changer de rôle avec un Pilier en lui lançant la balle.
Le combat se termine lorsque l'Attaque récupère la balle, ou quand tous les gladiateurs de l'Attaque se sont fait éliminer. Ils peuvent durer quelques secondes, si les Piliers ne font pas attention, ou bien des heures, si le Porteur arrive à atteindre les tuyaux et les fenêtres.

Les anciens racontent que les règles ont été créées par nos ancêtres. Dans l'Arène, ils s'entrainaient à chasser les intrus dans les Falaises.

Nous rentrons dans l'arrière-salle, là où les escouades se préparent. Nos adversaires entrent après nous, dépités par leur défaite. À l'intérieur, les deux prochaines escouades finalisent leur stratégie. J'aime l'atmosphère bon-enfant qui règne ici. La pièce aux murs turquoise est plongée dans une douce pénombre. Les seules sources de lumière sont les trois étroites fentes dans le mur de droite. Nos pas soulèvent des grains poussière qui forment un rideau lumineux quand ils passent devant ces ouvertures. Urik écarte la teinture qui sert de porte et nous entamons la descente des escaliers taillés à même la roche.

Chaque escouade possède son propre équipement. La plupart choisissent les mêmes pièces pour tous les gladiateurs. Pas nous.
Dans notre escouade, chaque gladiateur peut personnaliser ce qu'il porte, du moment que notre couleur phare, le vert, est prédominante.
Je suis le reste de mes camarades en les détaillants. Urik, notre capitaine, s'est confectionné une armure en écorce sur laquelle il a tracé des motifs compliqués. Normalement il passe déjà pour un géant, alors le résultat est époustouflant.
Alen est torse nu, avec un pantalon de toile qu'il a découpé aux genoux. Sa gloire vient de la courte cape constituée de plumes vertes qu'il a récupéré dans les falaises. Chaque plume est magnifique. La lumière est projetée dans toutes les directions à chaque fois qu'il bouge. Lurca est moins extravagant. Il a juste teint ses habits en enfilé un bandeau pour retenir ses cheveux. Kahal et moi portons un caban par-dessus nos habits, que nous gardons ouvert pour conserver notre mobilité. Cependant, le mien est plus long et plus foncé.

Jory, le dernier membre de l'escouade, nous a donné rendez-vous au bord Est du village avant de partir en courant. Il veut nous montrer le dernier équipement qu'il a trouvé.
Les abords du village laissent place à un peu de végétation. Nous marchons calmement sur le chemin ombragé, les graviers crissant sous nos pieds. Il fait chaud.

Sommeil et Mauvais RêvesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant