Chapitre 4

258 16 35
                                    

-Chris, je t'en pris tiens le coup !

Sa jambe gauche est complètement broyé, ne laissant apercevoir qu'un os et un bout de chair retenant toute la partie inférieur de son genou. J'essaie d'ignorer ses cris de douleur et lui fait un garrot au niveau de sa cuisse pour stopper l'hémorragie, mais une entaille à l'arrière de son crâne ne cesse de saigner.

Je le prends contre moi les larmes aux yeux oubliant les nombreux bombardements qui nous entourent puis je le sens bouger contre moi et sortir de sa poche un objet que j'ignorais qu'il avait gardé. Il me le met dans la main alors que mes larmes se multiplient puis il murmure un « je t'aime » avant de mourir. Je le serre contre moi pleurant toutes les larmes de mon corps jusqu'à ce que je vois un soldat du camp adverse approcher. Je prends mon arme et lui tire dessus plus que nécessaire puis j'embrasse Chris et retourne auprès des autres. Je regarde un à un les membres de mon unité. J'ai confiance en eux, je crois en eux et je sais qu'on peut gagner.

Alors pris d'une soif de vengeance, je leur dis d'avancer, de rentrer dans le tas et de tous les tuer. Il ne reste que quelques hommes et un tank que je m'empresse de faire exploser puis je monte à l'arrière de l'un de nos camions et m'arme de la mitrailleuse pour tuer un maximum d'ennemi. Regroupée dans une tranchée, mon équipe tire sur tout ce qui bouge et ça marche. Ils sont presque tous mort.


-Cette victoire sera pour toi Chris ! Dis-je alors que je tire sur le dernier soldat afghan.

On a réussi. Chacun de nous commencent à se réjouir, à se faire des accolades. J'entends des rires de satisfaction et de soulagement pensant à leur famille qu'ils vont pourvoir aller retrouver, à leur femme, leurs enfants. Je descends du camion pour les rejoindre quand j'aperçois un véhicule blindé. Il sort de derrière une petite colline proche de nous. Assez proche pour que je vois le canon se tourner dans notre direction. Je cours en sens inverse et ramasse le lance-roquettes que je charge, prêt à tirer sur le char.

-On se retire !! Ordonnais-je à mes hommes.

Mais c'est trop tard. Ils commencent à revenir quand l'objet de notre affolement fait exploser un obus en plein dans la trachée.

-Noooon !!!

Je cours vers eux, mais une deuxième explosion se fait ressentir me projetant plusieurs mètres en arrière dû à la puissance de l'impact. J'essaie de me relever, mais je suis sonné, je ne vois rien d'autre que de la poussière et un son aigu résonne dans mes oreilles. Quand j'arrive à reprendre mes esprits, un troisième obus explose un peu plus loin. La poussière qui s'en suit me fait une couverture me permettant d'aller voir mes hommes. Une fois dans la tranchée, ce que je découvre me provoque un haut-le-cœur. Ils sont tous morts, des morceaux de leur corps sont dispersés un peu partout.

-Liam...

Je tourne la tête vers cette voix, tellement faible que j'aurais pu ne pas l'entendre. C'est Thomas ou du moins, ce qu'il en reste, son corps et pratiquement méconnaissable. Je me précipite vers lui évitant de marcher sur les morceaux de cadavres, mais le temps que j'arrive, il est déjà mort.

-Non...Tom... !

Je me laisse tomber à genoux en pleurant. Ils sont tous mort, à cause de moi. Je viens de perdre en l'espace d'une minute la plupart de mes amis. Si je n'avais pas réagi impulsivement, on aurait combattu normalement, on aurait peut-être gagné et si ça n'avait pas été le cas, on aurait pu se retirer. Mais je leur ai donné l'ordre de foncer dans le tas et résultat des comptes, ils sont tous mort. J'aurais dû voir venir le tank, rester méfiant, ça n'aurait pas pu se terminer aussi facilement...

Je regarde une dernière fois le corps sans vie de celui qui était mon colocataire puis je décide de regagner le hummer. Mais au moment de sortir de la tranchée, je repère un bon nombre de soldats d'Afghanistan prêt à tirer sur la première chose qu'ils verront bouger. Alors je cherche un endroit ou me cacher. Un endroit que je trouve rapidement.

Je me laisse glisser dans la petite faille d'un côté de la tranchée et referme l'entrée grâce à un corps dont je ne saurais dire à qui il appartient.

Mission impossible (fiction Ziam)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant