Des images me reviennent. Par flashs. Je titube. Non, je suis allongée. Mes paupières se décollent l'une de l'autre dans un effort encore jamais fourni. Ma chambre. Mon lit. Première pensée consciente, j'ai rêvé. Je me redresse lentement, mon dos me fait souffrir et ça n'est pas normal.
Des flashs de nouveau, plus distincts cette fois-ci. Un homme. Non, deux. Plus rien. Je gémis. Tout mon corps est comme engourdi, douloureux, je suinte de fatigue, je grince et je m'écrase contre mon oreiller encore chaud et humide de la sueur de mes cauchemars.
Des bruits me parviennent. Des morceaux de voix. Il y a des gens dans le salon. Je suis perdue, je ne comprends pas. Devrais-je ?
Encore ces foutues images dans ma tête. Des sons, cette fois. Des cris, plutôt. Je commence à me souvenir. Trop d'efforts à faire, j'abandonne, je ferme les yeux. Je me rends compte que j'ai chaud, je repousse ma couette sur mon ventre pour découvrir mes épaules et ma poitrine. Je ne porte qu'un petit Marcel. Aussitôt, je suis prise de frissons. La fenêtre est entrouverte. Je remonte ma couette.
Flashs. Cris. Je vois mieux. Les deux hommes. Le premier, la quarantaine, plus peut-être. Le second, plus jeune, beaucoup plus. Plus grand aussi, et plus fort.
On frappe doucement à ma porte. Je sais qui est là, et je me rassure. Je ne réponds pas, mais maman me connaît, elle entre tout de même. "Comment te sens-tu, mon amour ? chuchote-t-elle. Je t'ai fait un lait chaud au miel. Oh mon Dieu ce que j'ai eu peur !" Sa voix a tremblé mais aucune larme ne coule. Elle me sourit, d'un sourire pâle et remet une de mes mèches en place. Elle a pleuré, je le sais. Je le vois à ses traits tiré, je le vois surtout au pli, léger, presque invisible mais bien présent qui barre son front. Je la connais ma mère. Je devine tout de suite. Je devine toujours.
Je tente d'articuler quelque chose, je ne suis pas sûre de savoir quoi. Maman secoue doucement la tête. "Tu ne te souviens pas encore, je suppose. Dieu ce que je me suis inquiétée... J'ai eu si peur, si peur..." Cette fois, j'ai bien entendu un sanglot. Je ne veux pas qu'elle pleure. Mais elle se reprend. Elle est forte, ma mère. J'aime sa résistance. "En attendant il faut que tu te reposes mon cœur." Alors qu'elle se redresse, j'aperçois une ombre sur la porte ouverte. Maman remarque mon regard et mon sourcil froncé, elle se retourne. "Ne t'inquiète pas, tu es en sécurité ici. C'est quelqu'un qui... s'inquiète pour toi qui est venu te voir." Elle se décale et l'ombre s'approche timidement pour apparaître dans l'encadrement de ma porte.
Je plisse les yeux pour mieux le voir.
Je pousse un cri.
"Lui ! C'est lui, c'est l'homme, c'est..."
Et fonds en larmes._____
{Voici le premier chapitre d'un récit que j'avais commencé à écrire il y a assez longtemps, et qui m'était venu comme ça, sur le moment. C'est quand j'écris sans me poser de question que ça vient le mieux ^-^
Voilà, alors bienvenue à vous dans le monde de Charlotte, j'espère que ce - court - premier chapitre vous aura donné envie de connaître la suite !
En tout cas, n'hésitez pas à me le faire savoir ;) }
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Charlotte
General FictionElle se réveille dans son lit, elle a mal partout, elle ne se souvient de rien. Où était-elle ? Que faisait-elle ? Avec qui ? Et surtout, qui est ce jeune homme qui apparaît dans ses flashs de mémoire et qui se tient là, à côté de sa mère ? Quel rôl...