II. L'homme

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  Maman est perdue. L'homme aussi. Mais sont-ils aussi perdus que je le suis moi ? Le fait est que mes larmes coulent sans plus s'arrêter, que les sanglots m'emportent dans une danse de sursauts, et que je suis incapable de prononcer un mot. Mon dos, mes bras me font souffrir à chaque mouvement. Maman attrape des mouchoirs dans ma boîte et me les tend silencieusement, assise sur le rebord de mon lit.

Je dois me calmer. Il faut que je comprenne ce que cet homme fait chez moi. Ou alors dois-je comprendre ce qu'il fait dans mes souvenirs ?

Mais même les plus gros sanglots passés et les larmes essuyées, je ne réussis qu'à poser mon regard sur l'homme en noir, debout, comme figé, dans l'encadrement de ma porte.

Élancement soudain, revoilà les images. Je vais en savoir plus. Les cris. Mes cris ? Non, nos cris. Une voix grave couvre la mienne. Je ne m'entends même plus. C'est la nuit, il fait sombre. La rue est déserte.

Charlotte ? Charlotte ! Maman. "Charlotte, réponds-moi, je t'en supplie, qu'est-ce qui se passe ? Charlotte !" Il y a un sanglot dans sa voix. Deux pas. J'ouvre les yeux, d'un coup. Il s'est approché. Je pousse un cri. Il s'arrête brusquement. "Qu'est-ce que vous faites ?" Enfin, mes mots. J'ai retrouvé mes mots. "Vous êtes qui ? Il s'est passé quoi ? Maman, pourquoi j'ai des images bizarres dans la tête ?" "Chhhhht... Mon amour, calme-toi ! Tout va bien, tu es à la maison maintenant. Tiens, Ulrich t'as simplement servi un peu d'eau. Bois, Charlotte."

Je regarde le verre d'un air suspicieux. De l'eau, sûr ? Je tends la main. J'attrape le verre. J'effleure les doigts de l'homme. Frisson. Il retire rapidement sa main. Je bois. Tout. Cul sec. Dieu que c'est bon.

Je repose le verre... Stop. C'est quoi, ça ? "Maman. J'ai quoi sur le bras ?" Je regarde de plus près, à la lumière. "Pourquoi j'ai un bleu ?" Je regarde mon bras gauche. "Maman ! J'en ai d'autres ! Mais c'est quoi, ce délire ?" Je repousse ma couette d'un geste pour observer mes cuisses. Il y en a encore. Les mollets. Encore. J'en ai même sur le ventre. "Non mais est-ce qu'on va m'expliquer, à la fin ?"

Flash. Voix. Cris. Ruelle sombre. La voix grave. C'est le plus âgé des deux. Son manteau est marron. Où est l'autre ? Sur le mur. L'ombre.

"Charlotte, tu m'entends ?" "Oui Maman. Oui, je t'entends.Je vais bien. Je vois. Je vois et j'entends. Mais je ne comprends pas encore tout." J'ouvre les yeux. Maman me regarde avec un air apeuré. "C'est qui lui ?Je l'ai vu tout à l'heure. Je l'ai vu dans ma tête. Maman, il me fait peur."Maman met quelques secondes à comprendre que c'est à elle que je m'adresse.Elle regarde l'homme en noir un instant. Elle reprend ses esprits. "Ah ! Lui,oui. » Elle hésite. Elle reprend. « Il s'appelle Ulrich, Ulrich Edmond. Je... » Cette fois Maman ne sait plus. Elle se tourne vers l'hom-Ulrich, qui soudain me fixe. Son regard est calme. Il me semble tout de même qu'il est mal à l'aise. "J'ai 20 ans. Je suis... Disons que je ne veux que ton bien."     

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{Voilà pour le deuxième chapitre ! Je me rends compte à quel point ces deux premiers chapitres sont courts ; mais pour l'instant ça se fait comme ça, alors... voilà ^^

Des idées sur ce qui a pu arriver à Charlotte ? Et qui est cet Ulrich, que fait-il ici ?

N'hésitez pas à commenter, à partager vos idées, vos réactions...ça me ferait plaisir !}

CharlotteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant