James me raccompagna étonnement jusqu'à la lumière du jour. Je fus étonnée car je ne le pensais vraiment pas capable de quitter son « laboratoire »,surtout pas pour raccompagner une personne de sexe féminin. Mais je m'étais trompé. Il me tint même la porte pour me laisser passer.Décidément, en plus d'être sexy il était galant !
« -Tu as quelque chose de prévu ce soir ? Lui demandai-je.
-Euh ... non ...
-Parfait, disais-je d'un air pédant avant qu'il puisse répondre, tu connais "La Petite Rotonde" c'est tout près d'ici ?
-Euh ... oui ... bafouilla-t-il.
-Très bien, retrouve moi là bas,ce soir, à vingt heure, ne sois pas en retard.
-D'accord, répondit-il sans bafouiller. »
Sur ce je me retournai et partis, en essayant de paraître la plus indifférente possible. J'ai senti son regard m'inspecter de haut en bas pendant que je m'en allais.
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J'habitais non loin de mon travail, ce qui était je dois le dire vraiment pratique. Je m'étais environ quinze minutes à pied ; il était rare de me voir prendre le SkyTran et encore plus le métro, pour la simple bonne raison que j'aime marcher ; ça me vide la tête,quand je marche je ne pense à rien, rien ne me dérange, rien ne me perturbe. Vu de dehors, mon appartement ne payait pas de mine ;il avait simplement une assez large fenêtre qui donnait sur la rue.Au début, la façade de mon immeuble était blanche, mais avec le temps, sa couleur se rapproche plus du jaune. Mon appartement comporte trois pièces : une cuisine, un chambre et une salle de bain ; quand on entrait, la cuisine était tout de suite sur la gauche, si l'on continuait tout droit, on trouvait la chambre et à droite de celle-ci ma salle de bain. Ma chambre comptait un grand lit double, même si je dormais seule la plupart du temps, excepté quelques soirs de la semaine. Mes murs étaient comme la façade de l'immeuble, blanche-jaune ; pour accorder les couleurs, ma fenêtre possédait de grands rideaux rouges. J'enlevai ma robe qui était de cette même couleur et la posai sur mon lit, où il n'y avait pas un plis. Je fis de même avec tout ce qui retenait mon corps d'être nu ; une fois chose faite, je fis glisser la porte de la salle de bain et entrai. J'avais une douche à l'italienne,comme on peut le voir dans les films romantiques où les amants s'embrassent langoureusement pendants que leurs corps sont rafraîchis par l'eau qui glisse doucement le long de leur peau ; sauf que ça, ça ne m'arrive pas à moi. Je fis ensuite couler l'eau à haute température car je ne supporte pas l'eau froide, elle crispe mes muscles. Quand la température me sembla correspondre à mes attentes, je me faufilai sous la cascade d'eau chaude jaillissant du pommeau de la douche. L'eau chaude me faisait extrêmement de bien,je passais souvent mes mains dans mes cheveux, afin de faire descendre l'eau qu'ils contenaient dans mon dos.
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Après ma douche, j'aimais fumer une cigarette à ma fenêtre, dès fois habillée, des fois avec une serviette seulement. Fumer me procurait une sensation de bien être intense, me délivrait de tout mal qui pouvait hanter mon corps. Contrairement à ce que mes ancêtres ont pu penser, la cigarette à persister, c'est même dans certains pays devenu illégal, tellement les gens fument ; mais pas en France,non, dans le pays de la liberté, les gens ne fumaient pas énormément, sauf exceptions dont je faisais parti. Je m'assis ensuite sur mon sofa et demanda à ma télévision de s'allumer, ce qu'elle fit ; ensuite je regardai les informations, elles n'annonçaient rien de nouveau, le réchauffement climatique avait été évité de justesse en Europe, mais avait touché l'Afrique,poussant certains pays tels que le Nigeria et l'Éthiopie à être évacués. Mais il y avait quand bien mêmes de bonnes nouvelles,l'opération MarsOne ayant été un réel succès, les terriens ont continué de se porter volontaires pour aller habiter la planète rouge ; il y a maintenant deux villes : Ares et Seth. Ces deux villes sont couvertes de gigantesques dômes où le dioxygène est présent,permettant donc aux millions d'habitants de respirer. J'aimerais y aller un jour, quel expérience ! Vous imaginez, aller vivre sur Mars ! Le seul problème c'est qu'il n'y a pas d'aller-retour,si on y va, c'est pour toujours. Je regardai ma montre et m'aperçus qu'il était déjà vingt heure moins le quart ! J'enfilai donc mon manteau et sortis. Il n'y avait pas de vent dehors, mais pourtant l'air était frais. Le coucher de soleil offrait une vue magnifique :le soleil orange, caché par quelques immeubles qui reflétaient-grâce à leurs multitude de vitres- la splendeur du coucher de soleil dans ce ciel rose.
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En arrivant, je vis James, bien habillé dans un tailleur noir au dessus duquel se trouvait un nœud-papillon, renforçant son côté adolescent tout en lui donnant de la prestance. Lorsqu'il me vit arriver, il sourit ; il tenait dans ses mains un bouquet de dahlias de toutes les couleurs,il y avait des noires, des rouges, des roses.
« -Tu es très belle, ce soir,me complimenta-t-il, il rougit en se rendant conte de ce qu'il venait de dire. Enfin, je ne dis pas que tu n'étais pas belle cet après midi, je veux veux juste dire que tu es très belle.
Je souris pendant qu'il tentait de rattraper ce qu'il pensait être une erreur.
-J'avais compris, le rassurais-je en souriant autant que je le pouvais.
-Tiens, elles sont pour toi, m'a-t-il dit en me tendant les fleurs qu'il portait, ce sont des dahlias.
-Elles sont magnifiques, m'exclamais-je en les contemplant.
-J'ai choisi celles-ci, car comme toi, elles semblent fragiles en apparence, mais à l'intérieur,elles sont plus solides que n'importe qui.
Je souris encore une fois et laissai même échapper un rire discret.
-Merci.
-On y va ? Me demanda-t-il tout en me proposant son bras.
-C'est parti, répondis-je tout en le prenant. »
Durant tout le repas, James menait étonnement bien la conversation, les sujets s'enchaînaient, sans passer du coq à l'âne ; il la dirigeait tel un cocher maniant les rênes d'une diligence. Nous parlions de tout, et de rien, nous avions commencé en parlant de moi, ce qui vous vous en doutez aplombé l'ambiance. Pour redonner de la vivacité à ce dîner,j'entrepris de m'occuper de mon jeune compagnon ; je commençai donc par coller mon pied contre le sien, ce qui le fit rougir ;cependant il fit comme si de rien n'était. Sur cet échec cuisant,je fis glisser mon pied le long de sa cuisse, en le montant le plus haut possible de son anatomie, jusqu'où ma légendaire souplesse me permettait de m'aventurer. Lors ce que j'arrivai à l'endroit fatidique, je le vis James se redresser d'un coup, droit comme un« i ». je ne l'avais jamais vu aussi droit ; cette image me fit beaucoup rire, jusqu'à ce qu'un serveur arrive. Je dus alors libérer mon otage et me concentrer sur le menu ; une fois le serveur parti, je décidai de laisser mon partenaire tranquille pour le dîner. Néanmoins, pendant toute le repas, je vis James loucher à plusieurs reprises sur mon décolleté, je pensais avoir éveillé sa curiosité grâce à mon petit numéro en début de soirée, nous étions donc à présent sur la même longueur d'onde.La soirée passa très vite ; une fois minuit passé, James me raccompagna jusqu'en bas de chez moi.
« -C'est donc ici que vit mon aventurière préférée, s'exclama-t-il en rigolant.
-Eh oui, répondis-je, je sais que ce n'est pas très luxueux, mais, c'est ça mon palais.
-Je le trouve très bien,répliqua-t-il en se rapprochant de moi, d'ailleurs, à en juger parton petit numéro de tout à l'heure, j'ai cru comprendre que tu m'invitais à monter chez toi. »
Sur ces paroles, je mis mon doigt sur sa bouche afin qu'il cesse de parler. J'approchai ensuite ma bouche de la sienne, il sentait la menthe, petit-à-petit nos lèvres se touchèrent. Je sentais l'humidité de cette partie de sa bouche ; et c'est alors, que nous nous embrassâmes.
« Bonne nuit, lui murmurai-je » ; et je fermai la porte derrière moi, le laissant dehors.
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The Adventurer
AdventureVanessa Alves est au premier abord une femme banale vivant en 2040 dans un monde marqué par la guerre; cependant elle est loin d'être une personne comme les autres, se livrant à des activités dont les gens ne se vantent pas: Vanessa travaille pour l...