Partie I - Chapitre 8

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Elle ? Je ne vois pas comme ce fusse possible. Je restai là, la dévisageant. Sa tenue  l'amincissait comme elle la grandissait. Elle était vêtue d'un costume en cuir noir, qui l'enrobait jusqu'au coup, sur lequel ruisselait ses cheveux noir.


« -Qu'est ce que vous attendez ? Cria-t-elle dans un murmure, qui me sortit de ma rêverie. Il faut l'emmener avant qu'il ne se réveille ! Reprit-elle de plus belle.

-L'emmener où ? Demandais-je en toute innocence.

-Là où personne ne viendra le chercher, me répondit-elle d'un ton sec. »


Nous entreprîmes donc de soulever le corps. Nous soulevâmes chacune un bras et le posâmes sur notre épaule. Nous sortîmes dans l'avenue qui était étrangement calme et vide. Le trajet fut long, l'absence de passants n'empêcha pas ma sauveuse de nous faire passer par les plus petites ruelles de la ville.


« A gauche, à droite, tout droit, encore à gauche »


C'étaient là les seuls mots qu'elle connaissait. Elle ne dit pas autre chose. Des indications, seulement des indications. En plus de la mutité de ma camarade d'enlèvement, mon agresseur se faisait lourd, très lourd.





**


Nous arrivâmes dans un grand entrepôt, très sombre ; tel que l'on peut les  voir dans les films. Nous posâmes notre cadavre vivant sur une chaise et elle le ligota. Une fois que ce fut chose faite, elle s'isola dans la pénombre d'un des coins de la pièce. Je restai plantée au milieu de la pièce jusqu'à ce que je décida d'aller voir ma sauveuse.


« -Pourquoi ?

-Pourquoi, quoi ? Répliqua-t-elle d'un air étonné.

-Pourquoi tu m'as sauvé la vie ?

-Tu pensais sérieusement que le Gouverneur allait te laisser sans protection ?

-Quoi ? M'exclamai-je.

-Sois pas si surprise, il ne te déteste pas, loin de là.

-Attends, attends ... Est-ce que tu es vraiment médecin au moins ?

-Oui, c'est juste l'aspect plus tranquille de ma vie.

-Mais l'accident, c'était toi ? L'accusai-je en me levant d'un bond.

-Non, ça c'était lui, répondit-elle en montrant notre prisonnier de la lame de son couteau.

-Qui es-tu ?

-Très bonne question, dit-elle en me souriant, contente toi de m'appeler kóshka.

-Chat ? Pourquoi chat ? »


En guise de réponse, elle me montra sa main, dont les doigts égalaient les griffes des félins lorsqu'ils atteignaient leur extrémité. Avant que j'eusse le temps de dire quoi que ce soit,  Kóshka accouru se poster aux côtés de notre prisonnier, après l'avoir entendu toussoté.


« Alors t'es réveillé ? »


Pas un bruit. Elle le gifle.


« Oh j't'ai parlé ! »


Toujours aucun bruit. Elle le gifle une nouvelle fois.


« -J't'emmerde connasse, réussit-il à articuler, après lui avoir craché à la figure. »


Cette fois ce ne fut pas une claque qu'il reçu, mais le poing tout entier. Cette lutte langagière dura une multitude de minutes, je ne sais pas combien, j'étais trop obnubilée par ce qui se passait. La violence ne me dérangeait pas, au fil des années, je m'y était habituée. «Pour qui travailles-tu ? » , «Pourquoi as-tu essayer de la tuer ? ». Toujours les même questions, et toujours les mêmes réponses : « Va t'faire foutre ! » , « J'temmerde ». Quand  Kóshka en eu mal à main, elle se servit de sa tête, et au bout du unième coup de tête, quand elle lui eu cassé le nez, elle s'arrêta, lasse. Je me demandais ce qu'il fallait faire pour qu'il avoue. C'est alors qu'il m'a regardé d'un sourire sanglant; du sang coulait de sa bouche meurtrie par les coups ; il me fixait, il ne détachait pas son regard haineux de moi. Avant que je ne pus faire quoi que ce soit, je le vis se tordre de douleur puis retomber inerte sur la chaise.  Kóshka venait de lui planter un câble électrique dans l'abdomen, qui le tua, d'un coup. Je m'approchai de lui et lui releva la tête. Sa veine frontale était gonflé, au bord de l'explosion. Il avait les yeux ouverts, son regard était dénué de tout vie.


« -Ça va ? Me demanda  Kóshka.

-Oui, j'ai connu bien pire, que ton petit jeu.

-C'est à dire ?

-Ça serait trop long à expliquer. Tu vas en faire quoi ? Demandai-je en tournant la tête vers le cadavre.

-Alcool, briquet, etc tu connais le refrain.

-Et après ?

-Et après quoi ?

-Bah qu'est ce que tu vas faire ? Continuer de me fliquer ?

-Tout dépendra du patron.

-Je te conseillerais quand même d'arrêter ...

-Sinon quoi, me coupa-t-elle, vu comment tu t'es débrouillée avec celui la, j'ai pas bien peur.

-Je n'avais pas d'armes sur moi.

-Quand bien même, soupira-t-elle.

-On verra bien. Lui rétorquais-je d'air arrogant en tournant les talons. »





**


C'était le jour J, je me réveillai vers six heures du matin afin d'avoir assez de temps pour me préparer et de ne pas être en retard à mon premier jour de travail.  Je pris, à mon plus grand déplaisir, une douche rapide. Je passai tellement de temps à m'embellir, que je n'eus même pas le temps de fumer ma cigarette matinale.  Une fois prête, je sortis de mon immeuble et marchai dans les rues glaciales de la capitale russe. Il était sept heures et la ville était encore étrangement  endormie. Je déambulais tel un cadavre vivant dans les rues englobées de brume. Le haut des grattes-ciels étaient camouflés par les nuages, leur habituelle grandeur en était d'autant plus accentuée. Le Ministère de l'NUS se situait non loin de mon hôtel ; j'y fus arrivée en une trentaine de minutes. C'était un grand bâtiments, composé plusieurs buildings. L'édifice était entièrement bâtit de vitres opaques permettant à la luminosité de rentrer tout en empêchant les regards indiscrets de pénétrer. J'entrai dans le bâtiment. Le hall était une vaste salle délimitée par des murs de couleur sombre. A droite, se trouvait un guichet. Je m'y rendis et me présentai au prés du robot qui s'en occupait. En guise de réponse, il me dit d'attendre sur l'une des banquettes de la salle d'attente ; j'obéis. J'attendis une heure, avant qu'on vienne me chercher. C'était une jeune femme de grande taille, aux cheveux châtains. Elle m'accompagna jusqu'à la fin d'un long couloir, où se trouvait un ascenseur. Nous montâmes dedans. L'ascension dura au moins cinq minutes. C'était interminable. Il montait, sans s'arrêter, à toute allure. Nous devions être dans la plus haute des tours. Durant cette ascension, l'anxiété me gagnait, peu à peu, chaque étage que nous gravissions était une épreuve de plus. Enfin, nous fûmes arrivées. Les portes s'ouvrirent sur un couloir sombres, comprenant une seule issu. La jeune femme passa devant moi tout en m'ordonnant de la suivre. J'obéis. Lorsque nous arrivâmes au bout de l'interminable couloir, la jeune femme toqua à la porte. Un moment plus tard, elle s'ouvrit. Elle fit apparaître un homme opulent, bien rasé, les cheveux plaqués sur son crâne. Il me baragouina quelques mots en me faisant signe d'entrer. Quand je fus rentrer, il referma la porte au nez de la jeune femme. J'écarquillai mes yeux pour découvrir la pièce dans laquelle je me trouvais. Contrairement à ce à quoi je m'attendais, cette pièce était fermée, isolée de tout contact avec l'extérieur.  Les seules fenêtres qui s'y trouvaient jadis, étaient maintenant remplacées par d'imposants blocs d'acier. L'homme m'interpella et commença à m'expliquer que cette salle était son bureau et gare à moi si je l'interrompait trop souvent pour rien ! Je compris donc que cet homme était le Ministre. Il continua de me parler, sans me regarder. Ce que je trouva malpoli. Il m'expliqua brièvement en quoi consisterai mon travail ici. Son monologue dura assez longtemps et se conclut par une simple phrase : « Avez vous des questions ? ». Je secouai négativement la tête. Il me dit que c'était mieux comme ça et que de tout façon il n'aimait pas les gens trop curieux. Sur ceux il me dit de partir. Je tournai donc les talons, refermai la porte derrière moi et continua mon chemin dans le couloir de l'enfer.

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⏰ Dernière mise à jour : Jun 10, 2017 ⏰

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