Partie I - Chapitre 6

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« -Qu'avez-vous dit ?

-Votre nom, simplement votre nom, me répondit Adrian avec un sourire narquois sur le coin des lèvres.

-Ce n'est pas mon nom, rétorquai-je d'un ton sec.

-Aya, tu peux mentir mieux que ça,voyons.

-Mais qui est cette Aya dont vous me parlez ?

-Tu t'améliore, une personne naïve pourrait presque te croire ; néanmoins, je n'en suis toujours pas. »


Il me tendit son bras gauche,j'hésitais, mais je finis par le prendre et aller danser avec lui.Nous avançâmes jusqu'au centre de la pièce où Adrian se tourna face à moi, mettant sa main droite sur ma taille et se servit de l'autre pour tenir ma main droite ; nous commençâmes ensuite à danser la valse sur la Marche Slave de Tchaïkovski. Tout en dansant, je ne cessais de le regarde, mes yeux étaient fixés sur les siens, ils ne bougeaient plus ; je finis alors par lui demander :


« -Qui êtes vous ?

-Comment ça ?

-Vous savez très bien ce que je veux dire.

Adrian regarda autour de lui.

-Venez. »


Il me tira par la main afin de sortir de la grande salle ; une fois chose faite, nous montâmes un escalier fait de bois qui menait à un étage, mais nous ne nous arrêtions pas si tôt, nous montâmes un autre étage, puis un suivant. Nous nous sommes arrêtés au quatrième étage, à la sorti de l'escalier, nous avons pris à gauche, où se trouvait une porte munie d'une sécurité rétinienne. Nous sommes entrés. Adrian se rendit, toujours sans un mot, au buffet où il prépara deux verres de whisky ; il m'en tendit un :

« -Que faisons nous ici ?Demandais-je d'un air des plus sérieux.

-Tu voulais que l'on parle, eh bien parlons, me répondit t-il en s'asseyant dans un fauteuil et en me faisant signe de faire de même.


C'est seulement lorsqu'il me fit ce dernier geste, que je remarqua la couleur inhabituelle de son bras,il était gris. C'était une prothèse.


-Pourquoi ne pas avoir recouvert votre prothèse ? Ce genre de chirurgie est courante de nos jours.

-Pourquoi le faire ? Je n'en ai pas honte, me répondit-il dans le plus grand des calmes.

-Ce n'est pas ce que je voulais ...

-Les personnes qui ont recours à ce genre de chirurgie le font par peur d'être jugé, me coupa-t-il.

-C'est vrai que dans votre cas, ce sont plutôt les personnes qui vous jugent qui ont peur.


Le Gouverneur me regarda comme si il attendait que je justifie ce que je venais de dire. Étant donné que je ne disais rien, il ajouta :


-D'où tenez vous de tels propos ? Me demanda-t-il d'un air pédant.

- Voyons, Monsieur Azarov, nous savons, aussi bien l'un que l'autre que personne n'ose critiquer le gouvernement de votre pays, renchéris-je.


Le Gouverneur était de marbre, son visage n'affichait aucun signe de frustration, ni de contentement ;seulement un regard perçant émanant de ses yeux gris.


-Et que savez vous de mon gouvernement, madame Alves ? Me dit-il, avec toujours ce sourire narquois, qui apparaissait à chaque fois qu'il me répondait.

-Arrêtez, lui dis-je d'un ton des plus froid.

-Arrêtez quoi, madame Alves ?

-De m'appeler madame Alves !

The AdventurerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant