Le 12/02/2016
A l'hôpital psychiatrique des pâquerettes
2007
Elle rayonnait de bonheur. Ses cheveux blonds comme les blés, son teint halé et ses yeux bleus mer contrastaient avec mes cheveux ébènes, ma pâleur hivernale et mes yeux chocolat. A cette époque nous disions que nous étions de fausses jumelles, nous étions des exacts opposés. Nous courions dans la forêt lumineuse suivant un chemin mystérieux.
A cette heure de la matinée cet endroit semblait irréel, tout droit sorti d'un conte de fée. A 9 ans tout était encore si magique et notre monde était naïf et inoffensif. Nous entendions nos rires joyeux, la robe blanche de mon amie volait autour d'elle comme celle d'une princesse, d'ailleurs, tout compte fait, elle en avait tout l'air avec sa couronne de fleurs dans les cheveux. Moi avec mon short noir, mon tee-shirt plein d'herbes et mes genoux écorchés je ressemblais à...bon quand j'étais plus jeune j'avais décidé d'être aventurière donc on va dire que je ressemblais à cela.
Nous cherchions la cabane que mon frère et son ami avaient construite. Nous ne savions pas où elle se trouvait puisque mon adorable frère m'avait interdit de m'y rendre, alors évidemment, nous avions lancé une expédition. J'étais d'abord tombé dans le ruisseau en périphérie de la forêt, j'étais ressortie trempée, heureusement que le soleil brillait ce jour-là, puis je retombais pleins de fois dans le bois.
Chaque pierre et chaque trou rencontraient mes pieds et c'était la chute assurée. Mais j'étais tombée plus d'une fois et on m'avait toujours appris à me relever, alors je le faisais avec détermination. Ma sœur de cœur, elle, jouait avec les papillons, les fleurs et les animaux tout en chantonnant. Elle passait à travers les arbres et les pièges comme par enchantement tandis que je me prenais les branches dans le visage et que les ronces tailladaient mes bras nus. Pourtant, j'étais heureuse.
"Marion Ravenwood ! cria la blondinette, nous avons trouvé la maison de la sorcière !
- Bien joué Aurore, répondis-je en la rejoignant en courant avec un sourire remplit de fierté."
Je ne m'appelais pas vraiment Marion Ravenwood ni elle Aurore mais elle était mon personnage préférait dans Indiana Jones et elle préférait la belle au bois dormant à tout autre film, c'était donc naturellement devenus nos surnoms respectifs. "La maison de la sorcière" désignait la cabane dans l'arbre et notre mission (nous étions en train de regarder Hanzel et Gretel quand nous avions appris l'existence de cette cabane).
La princesse grimpait la première laissant ses souliers au bord du tronc. Chacun de ses mouvements était gracieux et effectué avec souplesse, ses boucles retombant au bas de son dos. Puis ce fût à mon tour, je montais rapidement et agilement. Arrivées, on découvrit un monde extraordinaire.
Il y avait une petite table avec des chaises, des stylos et des bâtons, des draps troués et je crus apercevoir un stock de confiserie dans le coin de la pièce. Il y avait également une commode et des fenêtres. J'étais impressionnée devant ce que Tyler Blackstorm, mon frère, Jason Kigman, son meilleur ami et sûrement Noah Santiag (un enfant du quartier plus jeune que les deux premiers) avaient fait. Il était vrai que Jason et Tyler avaient alors 16 ans (et Noah 11) mais leur travail était remarquable et impeccable. Alors nous nous asseyions, restant bouche bée, à même le sol, n'osant rien déranger et nous contemplâmes notre trouvaille.
Puis, subitement, tout disparu laissant place à une autre scène totalement différente.
Je me trouvais toujours avec la même fille mais quelques années plus tard. Le 6 décembre 2014 à 10h15 et cette année-là nous avions toutes les deux 16 ans. Elle les avait fêtés le 6 août dernier et moi le 30 octobre. C'était un jour maussade, il pleuvait sans cesse. Nous entendions les gouttes tomber les unes après les autres et nous étions toujours trempés quand il fallait entrer et sortir du lycée.
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Why...?
Teen FictionCher lecteur, Ceci est un journal. Un journal où j'ai écrit le moment le plus important de ma vie. En fait ce journal est l'histoire du moment le plus troublant de ma vie. Quand tout va bien, il n'y a aucune raison d'écrire. Pour moi, écrire signif...