Trouver mon âme sœur, hein? Tch, comme si c'était seulement possible. D'ailleurs, si ça se trouve, il est plus jeune que moi, donc je ne vais pas le retrouver et puis on va tous les deux crever comme des merdes. Bon, au pire, je cherche quand même. Mila me jeta un coup d'œil et me dit:
-Je vais y aller, ok, Yuri? Si tu as besoin d'aide, appelle moi!
-Wai...
Elle partit à la course. Je soupirai; cette lourde tâche devait, évidemment, tomber sur moi. En fermant les yeux, je parvint à ressentir une force inexplicable qui semblait pouvoir me mener à l'idiot auquel j'étais lié. J'eus une pensée pour les organisateurs de notre dernière compétition. Ces tarés nous avaient fait quitter notre pays natal juste avant la découverte des âmes sœurs. L'idée parfaite pour qu'on se perde dans ces rues aux noms italiens débiles. Fatigué, je m'endormit rapidement, reportant ma recherche à plus tard.
À sept heures tapantes, je sortit dans les rues italiennes pour vivre le pire quatorze février de ma vie. Mon instinct me cria d'aller à gauche, ce que je fis, faute de mieux. À chaque intersection, je procédais de cette manière. Un garçon d'environ onze ans et une jeune fille, probablement sa sœur cadette, m'aperçurent. La fillette cria quelque chose, une phrase dans laquelle je crus reconnaître mon nom. La prononciation de ce dernier était horrible. L'aîné lui répondit et se dirigea vers moi. Il articula:
-Être nous Yuri Plisetsky?
Son anglais était à peine compréhensible, mais si ces deux jeunes se trouvaient à être mes fans, je rester poli en leur présence. Je leur répondit d'un simple oui. Le préadolescent me tendit un carnet et un stylo. Il me demanda ensuite:
-Je... Veux bien signer un autographe? C'est pour ma petite sœur.
J'acceptai d'un ton joyeux, dissimulant mon irritation. Ces gamins ne savaient donc pas qu'aujourd'hui était un jour des âme perdues? Ma signature, mon prénom avec des moustaches de chats, non, de tigres autour du point du i, les fit rire. Au dessus, je remarquai l'écriture fine, reconnaissable entre mille, d'Otabek. Je les questionnai:
-Vous avez vu Otabek?
-Hier soir, vers onze heure et demi. Vous était en moto.
Le garçon, qui avait déjà une voix forte, cria:
-C'était génial!
L'idiot. Otabek savait pourtant qu'il avait une chance sur deux de s'endormir. Il avait probablement réussi à faire un accident. Tch. Il était suicidaire, ou quoi? Maintenant, je devais m'inquiéter pour lui en plus.
-Je dois y aller, désolé!
Je repartit à la course, mais m'essoufflai bien vite. Combien de temps allais-je devoir courir ainsi? À moins que... non... impossible... pouvais-je seulement avoir autant de chance. Devant moi se dressait un garage. Une vingtaine de motos flamboyant-neuves étaient alignés devant celui-ci. Un homme semblant travailler là soupira.
-Tu veux m'emprunter une moto pour trouver ton âme sœur, c'est ça?
-Je pourrais?
-La loi nous y oblige. As-tu seulement déjà conduit une moto, petit?
-Ne vous inquiétez pas, je suis déjà monté sur une moto auparavant.
Mon ton devait sembler pressé et anxieux car il n'insista pas plus longtemps. J'attrapai les clés qu'il me lançait. Un sourire en coins, je fit démarrer l'engin. Manœuvrer un véhicule ne pouvait pas être bien compliqué. L'équivalent d'un vélo. Ne vous y méprenez pas, je n'avais pas menti, seulement joué avec la vérité en disant seulement avoir déjà montré sur une moto. Et puis... j'avais vu Otabek conduire plusieurs fois. Je partit tant bien que mal. Après dix minutes et deux accidents, je me proclamai comme doué. Pour un débutant.
Je me baladai quelques minutes avant de ressentir un vif mal de tête. Je me sentait de plus en plus faible. Était-ce à cause de la vitesse? Je n'en savais rien. Je freinai soudainement, en état de choc. Une moto noire, fracassée, bloquait le passage. Je la reconnu immédiatement, pour avoir embarqué plusieurs fois sur elle. Et je ne put m'empêcher d'hurler:
-Otabek!
Un vieillard vint à ma rencontre. D'une voix tremblante et rauque, il grogna:
-Vous cherchez le jeune homme qui utilisait ce véhicule? Venez, il n'est pas bien loin. Il s'est blessé, mais rien de grave. Un médecin était présent lors de l'accident.
Je débarquais de la moto pour le suivre, mon cœur semblant vouloir exploser hors de ma poitrine. Une douzaine de mètres plus loin, mon ami gisait au sol, une plaie béante traversant son ventre. Son corps était recouvert de petites égratignures, certaines bandées, d'autres non. Il semblait endormi. Une tornade rousse passa devant moi, me bousculant, et je n'eu pas la force de riposter. Tch. Elle l'aurait payé cher si je n'avais pas eu autant sommeil. Mon champ de vision se faisant de plus en plus brouillé, je ne reconnu qu'après quelques secondes cette idiote.
-Mila?
Je n'avais pas parlé aussi fort que prévu. Heureusement, elle m'entendit quand même.
-Yurio? Que fais tu ici?
J'haussai mes épaules. J'étais ici par hasard, n'ayant suivi rien de plus que mon instinct. Je lui renvoyai la question:
-Et toi? Qu'est-ce que tu fous ici?
Mila sortit une feuille de sa poche. Elle me la tendit. Je pouvais distinguer une écriture, sans arriver à lire quoique ce soit. Elle me dit avant même que je la questionne:
-J'ai fait une liste d'âme sœurs possibles. Chaque fois que je trouvais quelqu'un intéressant, je le notais. Ainsi, je ne perds pas de temps.
-Attends... Tu crois qu'Otabek est ton âme sœur?
Elle acquiesça. Comment pouvait-elle croire qu'Otabek l'aimerais? L'idée à elle seule me mettait dans une rage incontrôlable. Beurk! Je ne supportais pas le fait que Otabek soit lié à elle. Ni à qui que ce soit d'autre. Mila tendit sa main pour attraper celle du blessé. Je lui donnais un coup à l'aide de mon avant bras et me plaquai ma main contre celle de mon ami. Ha! Elle ne l'aurait pas. Je jetais un coup d'œil à nos mains. Au dessus de la mienne, plus précisément. Un enchevêtrement de lignes noires, oranges et jaunes se dessinait sur celle-ci. Mes forces revenaient.
-Yuri?
Je sursautai. Otabek me souriait tendrement.
-Donc, c'est toi...
Il n'eut pas besoin d'en dire plus. Mila partit pour nous laisser tranquilles. J'essayai tant bien que mal de lui faire un câlin sans accrocher ses blessures. Il gémit mais réussi tout de même à me rendre mon étreinte. J'aurais aimé être fort, comme un soldat, mais je n'arrivai pas à retenir mes larmes. Il nous sépara pour pouvoir voir mon visage maintenant baigné de larmes.
-Yuri? Est-ce que ça vas.
Je ne put que souffler:
-Beka...
Ses sourcils se haussèrent et il me répondit
-C'est donc mon nouveau surnom? C'est adorable... Yura.
Je me blottis à nouveau contre lui, ma tête contre son torse musclé. Son chandail était baigné de larmes. Je lui murmurai:
-J'ai cru que j'allais te perdre.
-Ne t'inquiète pas, Yura, je serai toujours là pour toi.
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Lost Souls (soulmates au/Yuri!!! On Ice)
FanfictionChaque 15 ans, la moitié de la population ayant entre 15 et 30 ans tombait dans un coma inexplicable, la seule personne pouvant les en sortir étant leur âme sœur. Ces dernières, encore éveillées, n'avaient qu'une semaine pour délivrer leur seconde m...