- Tu crois qu'elle va bientôt se réveiller ?
- Mais oui son évanouissement était dû à la fatigue seulement selon Aliento.
Autour de moi, tout était noir. J'entendais des brides de conversations me parvenir. Je crus identifier une voix féminine et une voix masculine mais rien n'était moins sûr. Je luttai pour parler mais une chape de plomb se reposa sur moi et m'entraîna à nouveau dans le néant.
Lorsque je me réveillais pour la seconde fois, mon esprit était cette fois beaucoup plus claire. Je gardais les yeux fermés tout en prenant conscience de l'endroit qui m'entourait. Pour la seconde fois de la journée, j'avais la très désagréable impression que quelqu'un avait perdu sa batterie et avait décidé d'utiliser ma tête en remplacement. J'ouvris les yeux en clignant des paupières.
Ethan et une des filles de la salle, Léa je crois se tenaient penchés au-dessus de moi. Je regardais autour de moi. Je me trouvais à nouveau dans la chambre où je m'étais réveiller le première fois. Nous étions seuls, tous les trois dans la pièce.
—Je...., dis-je, surprise que ma voix soit si faible.
— Hé petite, ça va, la belle au bois dormant s'est réveillée ? Me demanda Ethan.
La fille aux cheveu brun le tapa sur le bras.
- Ne la brusque pas, elle vient juste de se réveiller. Tu es censé être prévenant avec les malades en convalescences pas les attaqués dès qu'ils se réveillent !
- Je ne suis pas petite, je ne suis pas loin de la moyenne en taille, répondis-je en grognant.
Un large sourire apparut sur le visage d'Ethan.
- Tu vois bien qu'elle va bien. Elle trouve déjà le moyen de grogner.
- Ce n'est pas parce que quelqu'un grogne qu'il va bien et qu'est-ce qui te dis que ce grognement ne voulait pas dire qu'elle souffre ? Non mais quel abruti tu fais.
Ces deux là continuèrent à se disputer pendant au moins une bonne dizaines de minutes. Je les regardais faire en souriant. Ils me rappelaient mon ancien chez-moi. Une vague de tristesse s'abattit sur moi. Je n'arrivais toujours pas à assimiler que ma maison avait disparu avec toute mon enfance et une partie de mes amis. Une larme solitaire roula sur ma joue.
La fille remarqua alors :
- Mais tais-toi donc, regarde, on la fait pleurer.
Puis me prenant dans ses bras elle ajouta :
-Je suis désolée ma belle, nous ne voulions pas te faire de peine. Moi c'est Léa.
Je secouai la tête. Son inquiétude était touchante et réconfortante. Elle me faisait un bien fou. Je la rassurais alors, lui expliquant que ce n'était absolument pas de sa faute. La porte s'ouvrit alors en coup de vent et une sangsue colérique rentra dans la pièce rapidement.
- Pourquoi personne ne m'a prévenu qu'elle s'était réveillée ? Hurla-t-il.
Puis face à la mine sévère de Léa, il se rendit compte de ma présence et me présenta un sourire contrit. Du regard, il m'ausculta rapidement des pieds à la tête. Puis se tournant vers Léa et Ethan, il leur ordonna sèchement :
— Sortez tous les deux, vous avez sûrement autre chose à faire.
— La gentillesse n'est pas la principale de tes qualités on dirait, lui dis-je méchamment, mécontente qu'il congédie ainsi mes deux nouveaux amis. Tu pourrais leur parler un peu mieux. On doit respecter ce dont on se nourrit. Je n'insulte pas ma salade moi, avant de la manger.
Il dressa les sourcils d'un air interrogateur, se demandant sûrement si le coup que j'avais reçu sur la tête auparavant ne m'avait pas rendu folle. Ses yeux inquiets parcouraient mon visage à la recherche d'une quelconque égratignure.
- Ne t'inquiètes pas mon ange, j'ai beaucoup d'autres qualités, répondit-il avec un clin d'œil.
J'entendis des bruits de pas, puis quelques secondes plus tard, une porte qui se fermait.
— Pourquoi me suis-je évanouie ? Demandai-je.
— Parce que tu n'avais pas manger depuis bien trop longtemps, dit-il en serrant la mâchoire.
Il ajouta d'une voix basse :
- Tu n'est qu'une petite humaine, tu es fragile, tu dois faire plus attention.
S'il avait perdu le ton brusque qu'il avait utilisé avec Ethan et Léa, je ne supportais cependant pas le ton condescendant qu'il avait pris envers moi. Le sentiment de supériorité de ces cadavres ambulants était tout simplement insupportable. Comment pouvait-on parler à quelqu'un qui se considérait supérieur à vous ?
J'essayai de me lever pour lui faire face, mais son visage commença à devenir flou. Le sol se mit à danser le tango et je me rasseyais bien vite. Mon cœur s'était à nouveau affolé, et un fine couche de transpiration recouvrait mes membres trop faible pour me porter. J'étais réellement mal en point. Je réalisais alors que nous étions entrain de dépérir dans la forêt avec Élias et que nous n'aurions sûrement pas tenu plus de deux semaines de plus. La perspective de la mort me donna des frissons dans le dos.
— Doucement, conseilla le vampire.
Sans blague vampire, je n'allais pas me mettre à courir un marathon ! Il posa une main en bas de mon dos pour me soutenir, puis garda son bras autour autour de moi pour m'aider à me stabiliser. Je surpris alors son regard d'envie en direction de mon cou. Ses yeux errèrent sur la courbe gracile de mon coup et je crus voir ses crocs s'allonger. Ses pupilles se dilatèrent. Je retiens alors ma respiration, les battements de mon cœur, régulateurs de la circulation de mon sang devenant assourdissant à mes oreilles. Puis il me lâcha avec regret et détourna son regard derrière moi.
- Qu'est-ce que tu veux Aliento? Demanda-t-il sèchement à la personne qui était entrée derrière moi, par la porte.
Je me retournais et remarquait que le majordome était présent. La sangsue qui me tenait quelques instants plus tôt le fusillait du regard, d'un regard froid, sombre glaciale. Je frémis intérieurement. Si ce regard m'avait été adressé, j'aurais fondu en larme. Mais le majordome ne se démonta pas et se contenta d'afficher un visage impassible.
- Je voudrais simplement signifier à monsieur que vos invités vous demandent et que Jason vous attend dans votre bureau pour vous faire son rapport. Et Monseigneur attend impatiemment votre arrivé. Selon ces propres thermes « Ce foutu espion disparaît toujours lorsque l'on a besoin de lui »
Monseigneur ? Il semblait que la société des créatures était régie par des lois quasiment féodales. Je tournais alors la tête vers l'homme à ma droite. Son visage semblait d'un coup las et déprimé. Ses traits s'étaient affaissés. Il soupira, puis tourna la tête vers moi.
- Ta tête va mieux ? As tu encore des vertiges ?
Je répondit négativement. Il l'observa encore un moment puis m'enveloppa de son odeur chaude, sensuelle. Il se pencha, et resta un instant en suspend au-dessus de mes lèvres. J'arrêtais de respirer et attendit qu'il finisse ce qu'il avait commencé et qu'il pose ses lèvres sur les miennes. Il leva un doigt et effleura doucement ma bouche avant de se relever, de sourire et de se détourner pour sortir. Au moment de passer le seuil, il se tourna vers le majordome :
- Assure-toi qu'elle puisse se doucher se changer et se nourrir avant de nous rejoindre. Je me charge de les prévenir que j'ai trouvé notre nouvelle interprète pendant ce temps là. Oh et mon ange, ajouta-t-il avec un sourire au coin des lèvres en se tournant vers moi, respire.
Je pris d'un seul coup une grande inspiration, ne mettant pas rendu compte que je m'étais arrêtée de respirer lorsqu'il s'était penché vers moi. Le co******, il était fier de lui.
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Lien de sang
VampireUne nouvelle espèce est apparue sur Terre, plus forte nous, plus puissante. Ils sont devenus accros à notre sang et c'est ainsi que nous les avons surnommés "vampire". Un décret est passé pour nous protéger d'eux, et de l'extermination de masse mais...