Blood Bond [The Walking Dead]

"La famille est le vrai roman de l'individu" José Carlos Llop.

Daryl restait silencieux depuis l'attaque du campement. Beaucoup d'entre eux avaient péris lors d'une attaque de rôdeurs. Le chasseur observait du coin de l'oeil Andréa, toujours prostrée aux côtés du corps de sa sœur. Il les savait assez proches et ne pouvait que compatir avec sa peine, la laisser digérer sa mort autant que cela se peut, bien qu'il eut une irrésistible envie d'aller flanquer une balle dans le crâne d'Amy pour que personne ne soit en danger. Cependant, chaque fois que ses yeux s'attardaient trop sur cette scène déchirante, l'image de la main de son frère, seule sur ce toit, valser devant ses yeux.

Au fond, même si son attitude pouvait prêter à croire le contraire, il n'en voulait pas à Rick, ni à T-Dog. Il n'avait jamais été très fier de son frère et de son comportement. Il se sentait étrangement éloigné de l'aîné Dixon. Cependant il ne crachait pas sur ce dernier, il avait toujours été sa seule famille. Avant, le jeune adolescent qu'il était lui en voulait d'être parti, puis il avait fini par comprendre. Et même si le monde dans lequel il avait suivi son frère n'avait rien de glorieux il ne regrettait pas. Après tout, c'était de famille de gâcher sa vie ainsi, et ce n'était certainement pas lui qui allait échapper à cette règle.

Un râle proche résonna soudain, le sortant de ses pensées. Il leva les yeux vers le corps d'Andrea qui resta le temps d'un instant pétrifié devant le regard vide de sa sœur, devant cette bouche ouverte et ses bras tendus pour la dévorer. Daryl se mit sur ses jambes et s'approcha. Il avait chargé son arbalète tout en restant à distance. Si les dents d'Amy claquaient plus près encore du visage de la jeune femme il décocherait une flèche sans même y réfléchir.

La blonde trouva cependant le courage d'achever sa sœur. Elle était dévastée par sa perte. Le coeur du chasseur, meurtri par la même douleur, se contenta de lui accorder un hochement de tête lorsque ses yeux se posèrent sur lui en signe de soutien.

Dale tentait d'aider la blonde. Daryl soupira en voyant le vieil homme tenter de soutenir l'ancienne avocate. Il savait parfaitement que personne ne pouvait panser la douleur des coeurs tant que la personne n'avait pas décider de s'y appliquer elle même. Il pestait en entendant l'évocation du deuil. Il était beaucoup trop tôt pour oser prononcer ce mot ici, pas après toutes les pertes qu'ils venaient​ tous de subir.

Le chasseur, ne supportant plus l'impuissance dans laquelle il était plongé, décida d'aider à creuser des tombes pour leurs amis. Il trouvait cela inutile et n'avait jamais compris tout l'intérêt des enterrements et de ces réunions qu'ils entraînaient. Après tout, il trouvait qu'une perte était personnelle. Le chasseur n'avait, de toute évidence, pas saisit cette manie de toujours trouver un prétexte pour se réunir.

Cependant, en creusant, il trouva les mouvements de Jim suspects. Son instinct lui criait de se méfier de lui. La pelle toujours à la main, ses coups de pieds réguliers pour creuser, il gardait son regard rivé sur l'homme. Il aperçut, lorsque se dernier se retourna, une tâche de sang sur sa hanche. Il ne se rappelait pas que ce dernier n'est évoqué quelconque blessure. Avant de se diriger vers lui, les muscles bandés, il lança un regard autour de lui. Personne n'était suspicieux comme lui pouvait l'être.

A quelques mètres de Jim le chasseur se décida à opter pour les mots, avant de lui sauter dessus et vérifier par lui même ce qui le titillait.

- T'as été mordu ?

L'homme, en âge, planta ses yeux dans le regard océan du jeune Dixon. Il déposa ensuite un bref coup d'oeil sur son haut taché avant de hausser les épaules dans un geste qui se voulait désinvolte.

- Ça ? Non, non, bien sûr. C'est une petite égratignure.

Le chasseur n'était cependant pas dupe. Il ne doutait pas de son agilité et ne se retint donc pas d'agir. Il se contenta de faire une clé de bras à Jim, lui coinçant ses deux membres supérieurs dans son dos d'une main et releva le t-shirt de l'homme. Ses actions, devenues bruyantes par les petits cris de Jim, avaient attiré tous les regards, qui ne tardèrent pas à descendre sur les hanches de l'homme. Il n'y avait aucun doute à la vue de la balafre que celui-ci portait. Des marques de dents étaient belles et bien visibles.