Chapitre 12 : Tensions

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Mais qu'est-ce qui t'arrive Charlotte? Qu'est-ce qui t'arrive ???
Pourquoi ce mec arrive-t-il à m'agacer et à me faire faire des choses si bizarres devant lui???
Pourquoi est-ce que je devient toute rouge devant lui?
Pourquoi est-ce que je n'arrive plus à réfléchir lorsqu'il est là ?
Pourquoi me fait-il cet effet là ?

Quand je pense que je le détestais il y a tout juste quelques jours....
Non, je ne ressens rien pour lui! Du moins, c'est ce dont j'essaye de me persuader... Je ne sais même pas ce que je ressens.
De l'amitié ? Non, j'ai déjà été amie avec des garçons, et aucun ne m'a fait cet effet là.
De l'amour? Impossible, on se connait depuis trop peu de temps.
De la haine? Je ne crois pas, il faut bien admettre que je l'aime bien...

Mais alors c'est quoi?

Je n'ai rien mangé depuis des heures, mais je n'ai pas faim, alors je monte pour aller me coucher.
Il me faut plusieurs heures pour trouver le sommeil, mais je finis par m'endormir.

Mon sommeil est interrompu par de nombreux cauchemars. Je me réveille 3 fois: à minuit, vers 3h et finalement à 6h30. Je n'ai pas le courage de me rendormir et de faire un nouveau cauchemar, alors je me dirige vers les vestiaires pour aller prendre une douche. Tandis que je sens l'eau chaude couler le long de ma silhouette, je repense à mes réactions face à Jonathan. À l'effet qu'il peut avoir sur moi. Je n'ai jamais été amoureuse, alors c'est assez dur pour moi de savoir  si c'est plus que de l'amitié que je ressens pour lui. Je préférerais sauter d'un pont que d'admettre qu'il m'attire. Hormis si je suis sûre et certaine qu'il m'aime aussi.
Je repense à la journée d'hier, à ce court moment avant qu'il parte qui m'a semblé infini. Au vide que j'ai ressenti lorsqu'il est parti. Un vide qui me rongeait, mais qui me rassurait. Peut-être que ça ma rassurait car je ne risque pas de me trahir s'il n'est pas là ?

Mes réflexions sont coupées par un bruit de clefs. Je me dépêche de me sécher et de me rhabiller et je retourne en haut en faisant attention à ne pas passer devant la porte d'entrée. Une fois dans mon "nid", je regarde par la grande fenêtre qui est en bas: il s'agissait de Jonathan...

Je respire un grand coup, et je descends le voir:

-Tu aurais pu dire que c'était toi, j'ai eu une peur pas possible!
-Tu n'es pas contente de me voir?
-Si... Enfin, oui, mais tu aurais pu faire attention, balbutié-je
-Et bien, je ne pensais pas que tu serais levée aussi tôt. Qu'est-ce qui t'as réveillée mon cœur ?

À cet instant précis, j'avais envie de deux choses:
-le frapper
-tout lui dire; que j'ai rêvé de lui et que je suis attirée par lui mais que je n'en ai pas envie

Finalement je réponds juste:

-Je m'appelle Marie. Pas "mon cœur ".
-Faux, tu t'appelles Charlotte.

Il marque un point.

-Peut-être, mais c'est notre secret.
-De toute façon, je sais que tu aimes quand je te donnes des surnoms mignons.
-Non, menté-je
-Alors pourquoi est-ce que tu ressemble à une tomate?

C'est vrai qu'à cet instant précis, je ressemble plus à une tomate qu'à une jeune fille...
Pour seule réponse, je lui tire la langue (oui je sais c'est nul), ce qui le fait énormément rire.
Ce gars m'exaspère....

-Bon, qu'est-ce que tu viens faire ici à 7h? demandé-je
-Rien de spécial... Juste m'assurer que tu vas bien princesse, répond-t-il avec un sourire amusé

Je lâche un soupir et souris. Jonathan m'informe que les autres arriveront vers 9h, qu'il faut donc trouver quelque chose à faire durant les 2 heures que nous avons à passer ensemble. Nous décidons d'aller manger quelque chose dans un café. Ça tombe bien, je n'ai rien mangé depuis hier après-midi, et malgré ma douche de ce matin j'ai du mal à tenir debout.
Nous nous arrêtons dans un petit café. Nous prenons une table en terrasse et peu de temps après un serveur arrive. Nous commandons quelques croissants et deux jus d'orange, puis nous attendons. Aucun de nous ne sait quoi dire. Parmis les nombreuses personnes présentes à cette heure-ci, je remarque une jeune femme qui regarde Jonathan. Elle doit avoir environ 20-25 ans, porte un petit chignon châtain haut sur sa tête. Elle voit que je l'ai remarquée, alors elle détourne le regard. J'observe les voitures qui défilent devant la terrasse. Soudain, je vois Tony dans la rue en face, qui nous fait signe. Je l'invite à nous rejoindre, ce qu'il ne tarde pas à faire.

Il peine à se frayer un chemin entre les tables, puis nous rejoint finalement:

-Salut Jo'! Salut Marie! Ça va?
-Oui et toi? demande Jonathan
-Ouaip! Vous voulez rester un peu ici ou pas? questionne gentiment Tony
-Oui, pourquoi? répondit Jonathan
-La boutique va bientôt ouvrir, je pensais pourvoir la montrer à Marie, explique Tony
-Au pire, on te rejoint quand on a fini. D'accord? propose Jonathan
-Ok, ça marche! termine Tony avec un sourire satisfait

Tony part, et nous nous dépêchons de manger. Nous prenons ensuite le chemin de la boutique. D'après Jonathan, Tony travaille comme vendeur dans une petite boutique. Une droguerie. Soit un magasin où l'on trouve un peu de tout.
Quand nous rentrons, une forte odeur envahit mes narines. Une odeur enivrante de bougie et de savon. Quatre rayons se présentent devant moi. Quatre rayons serrés, et remplis d'objets colorés, tous plus étranges les uns que les autres. Des étiquettes criardes affiches le prix de chaque objet. Un bruit constant d'aspirateur se fait entendre depuis le plafond.
À gauche de la porte d'entrée, il y a la caisse, mais pour l'instant personne pour nous accueillir. Soudain, je vois Tony apparaître de derrière un rideau, suivi d'une jeune femme.
Elle est plutôt petite, brune aux mèches bleues électriques, avec les cheveux relevés en deux petits chignons. Elle me fait un peu penser à Jessica, pourtant ça ne peut pas être sa sœur. Ses yeux bleu presque glacé semblent me transpercer de part en part.
Elle porte un rouge à lèvre noir, et de l'ombre à paupière bleu pâle. Son teint de porcelaine ressort avec le noir de ses vêtements. Ses nombreux piercings sur les oreilles me fascinent presque.

-Vous cherchez quelque chose? demande-t-elle
-Laisse, Andréa, je les connais, dit Tony
-Nan mais c'est bon, moi aussi je connais Jo'! s'énerve-t-elle
-Oui, mais tu vas faire peur à Marie avec tes airs de folle! rigole Tony
-Ouais c'est ça, fous-toi de moi! se vexe-t-elle
-'Lui en voulez pas, elle a un sale caractère, mais elle est gentille dans le fond, nous rassure Tony

Nous nous présentons, et j'apprends qu'en fait Andréa est une amie de Jessica. Ça explique pourquoi elles ont un peu le même style.

Jonathan me donne un coup de coude, et me fais signe d'y aller. Nous prétextons une urgence et nous partons.

-Pourquoi tu as voulu qu'on parte?! lui crié-je presque dessus
-Wow tu vas te calmer petite framboise!
-Depuis quand tu m'appelles "petite framboise"?
-Depuis que j'ai remarqué que tu as la couleur d'une framboise lorsque tu me parles.

Là, il marque un point. Je reste bouche bée, sans savoir quoi lui répliquer.

-Je....
-Oui je sais, j'ai un charme fou! dit-il avec un air prétentieux
-Mouais... Mais bon, ça ne répond pas à ma question! m'énervé-je
-Je voulais partir car Andréa n'est pas quelqu'un de confiance. Je sais que c'est l'amie de Jessica et de Tony, mais ça ne m'empêche pas de la détester.
-Et pourquoi ça ?
-Ça ne te regarde pas!
-Mmmh.... Intéressant tout ça... Vous êtes sortis ensemble, c'est ça ?
-Co..Comment tu as su ça ?
-C'est évident! Tu la déteste sans raison, ça cache forcément quelque chose!
-Je ne cache rien du tout, contrairement à une certaine Marie-Ou-Charlotte-En-Fait-J'ai-Fuit-Mes-Parents-Et-Je-Dois-Me-Cacher.

Je décide de mettre fin à cette discussion avant qu'un de nous deux égorge l'autre.

Secret PasséOù les histoires vivent. Découvrez maintenant