Elle venait d'apprendre la nouvelle ; cette jolie brune était anéantie, couchée sur son lit et pleurant toutes les larmes de son corps. Brouillée avec son père biologique pendant des années, elle avait repris contact avec lui depuis quelques temps, oubliant les brouilles, erreurs, ressentiments et autres obstacles dans leur bonne entente. Il avait été malade, elle avait survécu, parce qu'elle espérait et priait pour qu'il guérisse. Et ce matin, sa mère lui avait annoncé, en pleurs, qu'il venait de les quitter à jamais. Le cancer avait gagné.
Demi avait pleuré quelques minutes dans les bras de sa mère et de Dallas, sa grande sœur, avant de monter s'enfermer dans sa chambre. Elle avait besoin d'être seule, d'assimiler la nouvelle, de se dire qu'elle ne pourra plus jamais l'appeler, boire un café avec lui, et qu'elle parlerait de lui au passé. C'était dur. Il était bien trop jeune pour mourir, et elle bien trop jeune pour perdre un être si important. Elle n'était pas encore adulte, elle était tout proche de ses 21 ans, mais elle restait un enfant et elle avait besoin d'être protégée. Elle avait, au cours d'une période assez récente, découvert que les chocs étaient dur à assimiler. Elle se brisait facilement, elle était fragile, un poids léger que l'on peut briser en un seul mot. Elle était comme ça.
Elle poussa un cri de rage, étouffé dans un oreiller, et se leva du lit pour aller jusqu'à son bureau. Elle s'y installa et prit une feuille de papier. Elle se rappelait avoir vu, étant jeune, un épisode de La Petite Maison Dans La Prairie. Cette fois-ci, elle ne ferait pas de bouteille dans la rivière...
Elle écrivit un petit mot sur la feuille, racontant ses pensées, demandant conseils, elle voulait se sentir mieux. Et espérer pouvoir être aidée avant de pleurer. Elle en fit un avion en papier et sortit se balader. Elle l'enverrait du parc près de chez elle. Elle avait besoin de changer d'air, de se changer les idées. Demi était célèbre et pour l'instant, elle avait besoin d'être seule avant que le monde entier n'apprenne la mort de son père. Sinon, avec les haters, elle ne pourra pas sortir la tête de l'eau si on la noie avant qu'elle ne puisse remonter à la surface depuis l'annonce.
Dehors, elle alla droit vers le parc, d'un pas rapide, sans s'arrêter, sans prêter attention à quoique ce soit. Elle avait son objectif, le but final, et elle souhaitait y être au plus vite, sans être distraite. Lorsqu'elle y arriva, elle lança l'avion près de l'entrée et s'éloigna en vitesse pour s'asseoir sur un banc.
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Une jeune étudiante Française, du nom de Céleste, se promenait dans les rues de Los Angeles. Habituée à la neige, au froid et au gel de l'hiver, dans sa petite ville près de Paris, elle était dépaysée avec le léger vent et le soleil - à la même saison - qui recouvrait la cité des Anges.
Céleste, une jolie rousse aux yeux bleus, passait devant l'entrée d'un parc pour se rendre dans une petite boutique. Ne connaissant pas le chemin, elle leva le nez du bout de papier, qu'elle tenait en main, pour se repérer. Et elle vit cet avion de papier, qui arrivait du parc, et qui fonça sur son nez avant de tomber au sol.
Elle se baissa et le ramassa. Concernée par l'écologie et l'environnement, elle avait l'intention de le jeter. Mais quand elle le regarda, la main au-dessus de la poubelle, elle vit l'inscription « Qui que tu sois, ouvre-moi ». Et curieuse qu'elle était, Céleste ne pouvait pas le jeter sans l'ouvrir. Elle avait besoin de savoir pourquoi jouer avec un avion en papier, pourquoi dire de l'ouvrir ?
Alors, repoussant sa culpabilité qui affrontait sa curiosité, Céleste déplia l'avion sans le déchirer. Elle n'avait jamais été douée pour ça, mais elle fit attention. Et à la fin, le résultat était à la hauteur. La feuille n'avait aucune trace, en dehors du pliage du papier. Au fur et à mesure qu'elle le dépliait, Céleste avait vu des mots faire leur apparition et en le lisant, elle découvrit une lettre. Mais pas n'importe laquelle. Le genre de lettre qu'on met dans une bouteille à la mer, ou même celle que l'on peut accrocher à un ballon qui voguerait à son gré. L'avion en papier ne volait pas loin, alors le propriétaire de la lettre ne devait pas être bien loin. Mais Céleste préférait laisser l'anonymat pour le moment.
« Je m'appelle Demi. J'ai 20 ans, presque 21. On dit que se confier à des inconnus peut aider. Alors je vais essayer. J'ai peur. Je suis effrayée de ce que le monde peut faire. Je suis fragile, je le sais. Mais aujourd'hui, je dois faire face à une de mes plus grandes peurs. L'homme qui m'a donné la vie, mon père, vient de mourir d'un cancer. Et je pensais, nous pensions tous, qu'il allait survivre, être soigné et qu'on vivrait de beaux moments ensemble. Je pensais qu'il serait là à mon mariage, qu'il m'emmènerait à l'autel et dirait à mon mari de prendre soin de moi, que j'étais sa Princesse, qu'il serait dans les albums photos avec mes enfants, ceux de mes sœurs, avec nous. Qu'il serait là encore un bon moment.
Alors voilà, maintenant, qui que vous soyez, je vous donne un email pour me joindre, me donner des conseils, un avis, de l'espoir. Merci d'avance,
Xx, Demi. »
Céleste connaissait ce sentiment. Très bien, même. Elle était passée par là, elle avait vécu ce genre de calvaire, celui de perdre un de ses repères. Elle ne pouvait pas laisser quelqu'un tomber aussi bas qu'elle l'avait été. Elle se sentirait trop coupable. Elle croyait au destin et clairement, ce jour-là, c'était le destin. Elle était là pour aider, elle le ferait. Elle ne laisserait pas une personne déprimer et perdre goût à la vie. Elle-même avait un peu trop de mal parfois, mais elle refusait de se laisser abattre. Alors elle prit son téléphone dans son sac à main et envoya un email à la fameuse Demi. Si elle pouvait aider quelqu'un à ne pas toucher le fond comme elle, alors tant mieux.
« Bonjour Demi,
Je m'appelle Céleste, je suis Française et j'étudie à Los Angeles pendant un an. J'ai trouvé ton avion en papier. Enfin, il est surtout tombé sur mon nez avant de finir par terre... ! J'ai 21 ans depuis 2 mois, maintenant. Tu sais, je ne fais pas partie de ces gens qui prétendent savoir alors que c'est faux. Moi, je le sais, je l'ai vécu, alors je te comprends. Je suis tombée très bas et j'ai mis du temps à me relever, à m'en remettre. Alors si je peux t'aider, je le ferai. Dis-moi juste comment... Je ne te connais pas, alors je ne peux pas savoir. Mais tu peux me dire tout ce que tu veux...
Xx, Céleste. »
Elle se remit en route et peu de temps après son téléphone émit le signal d'un email.
« Merci de m'avoir répondu... Tu veux bien me raconter ton histoire ? Tu connais la mienne...
Xx, Demi. »
Et Céleste lui raconta. Elle raconta la maladie de sa mère, les espoirs donnés par les médecins, les promesses faites par sa sœur et elle, le décès, l'enterrement, les cauchemars, les rêves envolés, la difficulté à réaliser, les années qui ont suivies, comment elle a remonté la pente grâce aux One Direction, un de ses groupes favoris, et la révélation de sa meilleure amie qui lui avait dit qu'elle avait parlé de sa mère au présent pendant deux ans, alors qu'elle était morte. Une révélation qui avait choquée Céleste. Mais Céleste ne se souvenait pas de la moitié de ce que les gens lui avaient dis à ce moment-là. Elle vivait dans un perpétuel brouillard et n'avait commencé à voir clair que récemment en se relevant. Et elle s'était relevée grâce à un petit ange qui ignorait son existence.
Après avoir envoyé le mail, Céleste voulut dire merci à son petit ange, encore une fois. Alors elle se connecta à Twitter.
CélesteAndAnAngel : Il y a cette fille qui a envoyé un avion en papier. Elle est triste et j'ai envie de l'aider comme @NiallOfficial l'a fait avec moi. Merci Niall, je t'aime. (L)
Les mails avec Demi continuèrent un peu, alors que Céleste était dans le parc après le passage à la boutique qu'elle cherchait. Elle voulait définitivement aider Demi. Cette jeune inconnue qui ne devait pas se perdre. Elle aurait aimé que quelqu'un l'aide à sortir la tête de l'eau avant que Niall Horan n'arrive dans sa vie. Mais elle restait ravie d'avoir eu ce garçon et sa voix d'ange pour l'aider. Il l'ignorait mais il avait tant fait pour elle...
Can we pretend that airplanes
In the night sky
Are like shooting stars
I could really use a wish right now.
Airplanes - BoB ft Hayley Williams.
