Céleste avait beaucoup parlé avec Demi, elle essayait de l'aider au mieux, de la consoler. Elle ne savait pas si elle faisait du bon travail, mais elle n'osait pas non plus demander. Elle priait pour cela, mais ne voulait pas demander. Elle espérait, c'est tout. Dans son esprit, si les attentes de Demi n'étaient pas comblées, elle aurait reçut un mail lui disant d'arrêter de lui parler. Hors, il ne se passait rien de tout cela. Au contraire.
« J'ai une demi-sœur plus jeune que moi, une grande sœur, une mère, un beau-père. Des tas de gens qui me disent bonjour, d'autres qui me racontent leur vie. Parfois, je me dis que je dois faire le tri dans les gens que je fréquente. Beaucoup me parlent sûrement pour ce que je peux leur apporter. J'en ai conscience et j'essais de faire au mieux pour les éviter. »
« Je n'aime pas ce genre de personne. J'ai conscience que depuis quelque temps, les gens qui étaient mes amis au lycée ne me parlent, ne m'appellent ou ne m'envois un SMS que lorsqu'ils ont besoin de moi, de mon aide. Parce qu'ils n'ont personne d'autre. Quand ma mère est morte, toute la classe a signé une carte et ont donné des sous pour une gerbe de fleurs. Mais combien m'ont demandé sincèrement, en se souciant de la réponse, comment je me sentais ? Combien ont proposé de m'aider à faire mes devoirs, prendre les leçons, les copier ou recopier pour me les donner ensuite ? Peu. Très peu. Et depuis le diplôme, combien m'ont envoyé un SMS ou parlé pour autre chose que leurs problèmes ? Personne, Demi. La plupart des humains sont comme ça. Mais nous pouvons savoir, dans des épreuves comme celles-ci, qui sont vraiment là pour nous. Les personnes qui supporterons nos crises de nerfs parce qu'on ne ferme pas l'œil de la nuit, celles qui accepteront que l'on pleure sur leur épaule sans se plaindre, celles qui nous écouterons raconter nos souvenirs des heures entières, celles qui iront jusqu'à faire des nuits blanches avec nous si on leur demanderaient. Les vrais amis sont là avant, pendant et après. Les autres seront là seulement quelques semaines. »
Reprenant le livre qu'elle délaissait le temps d'envoyer les mails à Demi, Céleste prit également une gorgée de son chocolat viennois, posé devant elle. La porte du Starbuck, dans lequel elle faisait halte, s'ouvrit. Mais la personne qui entra n'était pas n'importe qui. Un garçon blond entra, ses yeux bleus scannèrent la salle, à la recherche d'une place. Probablement loin de toutes les filles qui crevaient d'envie de se précipiter sur lui. Ce garçon était l'une des dernières personnes que Céleste pouvait imaginer dans le même lieu qu'elle. Niall Horan, son sauveur, venait d'entrer dans le café ou elle s'était arrêter pour répondre aux mails de Demi.
Demi, rien que le nom faisait frissonner Céleste. Elle savait que ce prénom était rare, mais il n'était pas unique. Mais pourtant, elle ne pouvait s'empêcher de penser à ce qu'elle ressentirait si elle parlait à une de ses idoles, à celle qui a commencé à lui faire sortir la tête de l'eau avant l'arrivée de Niall et ses amis dans sa pile d'albums. Elle ne pouvait s'imaginer parler à Demi Lovato. Elle parlait à une autre personne. C'était obligé. La Demi des emails n'avait laissé filtrer aucuns indices sur une quelconque activité musicale, filmographique ou autre chose que Demi pouvait faire. Ce n'était pas Demi.
Niall la regarda, tout le monde voulait approcher le chanteur, le touchait, lui parlait, le prendre en photo. Mais il les ignorait, ses yeux rivés dans les siens. Il marchait vers elle.
****
Le célèbre groupe One Direction, composé de quatre Britanniques et d'un Irlandais, était en tournée promotionnelle pour le nouvel album. Ils étaient déjà venus à plusieurs reprises, ils adoraient ce continent, mais ils préféraient être chez eux, en Angleterre, proches de leurs familles, leurs amis et leurs copines. Le Royaume-Uni, c'était chez eux. Mais ils avaient des amis aussi aux Etats-Unis. Et Niall était ravi de pouvoir rendre visite à Demi Lovato, qu'il aimait beaucoup pour pouvoir parler. Surtout après que l'interviewer et les fans l'aient ignorés pendant une grosse partie de sa matinée.