L'ORAGE-chapitre 13

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Ruchia et Dīn s'amusaient à jouer à la marchande, mais pour Rina, toujours invisible, le temps commençait à s'étirer. L'attente devenait longue, et elle avait hâte de participer à leur jeu. Cependant, soudain, des nuages noirs s'amassèrent rapidement dans le ciel. Rina pressentit qu'il allait se passer quelque chose, et malgré ses efforts pour se rassurer, elle ne parvenait pas à chasser son inquiétude grandissante.

Le ciel se fit de plus en plus sombre, et une rafale de vent violente emporta les bijoux loin du vieil homme. La grêle, mêlée de neige, se mit à tomber dru. Rina distingua Ruchia et Dīn courant précipitamment vers leur domicile. Quant au mystérieux magicien, il rassembla ses affaires, donnant l'impression qu'il s'apprêtait à partir. C'était impensable, il semblait l'oublier, elle ! Poussée par la force du vent, Rina s'éloigna de plus en plus du vieil homme. L'angoisse la submergea, et elle cria désespérément :

— Monsieur le magicien, au secours ! Monsieur le magicien, ne partez pas ! Aaaaaah !

La fillette perdit l'équilibre, s'effondra sur le sol, épuisée, frigorifiée, et se mit à pleurer en appelant sa mère.

— Oh, maman, je ne te reverrai plus !

Le désespoir la submergea. Rina se sentait seule et abandonnée au milieu de ces dangers inconnus. Maintenant loin du magicien, le vent tourbillonnant se transforma en un cyclone redoutable.

La neige tombait drue, la grêle martelait le sol, et Rina se sentit complètement démunie. Tout le monde fuyait pour se mettre à l'abri, et la petite fille allait se retrouver seule en plein cœur de la tempête.

Soudain, un éclair d'une luminosité aveuglante illumina l'obscurité. Le tonnerre gronda, et l'orage éclata.

— Ce n'est pas possible, sanglotait Rina, pas un orage en plein hiver, c'est la fin du monde, je vais mourir !

La terreur s'empara d'elle. Rina ferma les yeux, se boucha les oreilles, et tout en criant, elle attendit la catastrophe imminente.

— Oh, maman ! Je veux ma maman ! gémissait-elle en larmes.

Les images de ses parents lui revinrent en mémoire : son père taquin et souriant, sa mère bienveillante. Elle aurait tant voulu être dans les bras chaleureux de son père ou dans sa chambre remplie de jouets et de peluches douces qu'elle chérissait tant.

Soudain, Rina cessa de pleurer. Elle se dit qu'elle devait trouver une solution, que ce n'était pas en pleurant qu'elle retrouverait son ami le magicien. Alors, résolue, elle se mit à courir à travers la tempête. Mais quand elle arriva à l'endroit où le vieil homme était censé se trouver, il avait disparu. Le vent avait effacé toutes les traces de son passage.

Rina refusa de se laisser abattre.

— Tant pis, je rentre chez moi ! pensa-t-elle.

D'une course rapide, elle atteignit sa maison. En observant toutes les fenêtres, elle découvrit avec bonheur que la sienne n'était pas fermée. Un soulagement profond l'envahit. Elle ne chercha pas à comprendre ce miracle, elle voulait simplement rentrer chez elle, retrouver sa mère et se sentir en sécurité.

RinaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant