III

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Salle de cours, Poudlard.

Bathsheda Babbling : Allons, dépêchez-vous de vous asseoir. Mesdemoiselles, vous êtes en retard. Bien, commençons. Les années précédentes, nous étudiions seulement « le » runique, le plus important pour le monde des sorciers. Mais il existe d'autres écritures runiques utilisées à travers les âges. Nous avons consacré les semaines précédentes à l'étude du vieux Futhark, comportant 24 runes. Aujourd'hui, nous allons porter notre étude sur le Futhark récent, utilisé notamment comme graphie du vieux norrois, aussi appelé vieil islandais, mais aussi pour d'autres langues scandinaves. Nous en ferons également une étude pluridisciplinaire, puisque j'ai préparé ce cours conjointement à Mrs. Burbage, professeur d'étude des moldus.

Thanaïs : Génial. Étude des moldus. Il ne manquait que ça.

Mrs. Babbling : Sachez d'abord que le Futhark récent est un système de 16 runes seulement. Il en existe trois variantes : les runes à longues branches, les runes à courtes branches aussi appelées runes de Rök, et les runes de Hälsinge, ces dernières étant apparues dans la région du Hälsingland en Suède. J'exclus volontairement dans un premier temps les runes médiévales et les runes dalécarliennes, qui constituent des cas très particuliers. Veuillez ouvrir vos manuels à la page 257.

Les pages remuèrent.

Mrs. Babbling : Miss Carrembey, qu'observez-vous ?

Adleen Carrembey : Les deux premières écritures apparaissent autour des années 800. Leur opposition ne semble être que stylistique. Sept runes leur sont communes, les neuf autres sont plus ou moins légèrement simplifiées dans les runes de Rök. Ces dernières sont généralement utilisées dans les territoires de l'Ouest, tandis que les runes à longues branches se rencontrent surtout dans l'actuel Danemark. Quant aux runes de Hälsinge, elles sont bien plus différentes visuellement et apparaissent au moins un siècle plus tard. On remarque qu'elles sont apparentées aux runes de Rök, la différence fondamentale avec celles-ci étant l'absence notable de hampes.

 On remarque qu'elles sont apparentées aux runes de Rök, la différence fondamentale avec celles-ci étant l'absence notable de hampes

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Mrs. Babbling : Bien. Dix points pour Serdaigle. Votre analyse est excellente, Miss, à une exception près tout de même : la différence entre les runes à longues et courtes branches n'est pas seulement stylistique, mais également culturelle, idéologique, et plus important encore, elle traduit également des divergences magiques.
Passons à présent au rapprochement que nous pouvons faire avec l'étude de nos congénères moldus. Comme vous le savez sans doute, surtout si vous faites partie de ceux qui ont été élevés à leurs côtés, ils compensent leur absence de toute aptitude magique par des moyens qu'ils appellent technologiques. Je n'approfondirai pas ce point ; si vous le désirez et que cela vous intéresse, vous pourrez envoyer à Mrs. Burbage un hibou pour avoir des précisions à ce sujet. L'un de leurs moyens technologiques se nomme le Bluetooth. Quelqu'un saurait-il nous dire brièvement de quoi il s'agit ? Oui, Mr. Karrich ?

Thanaïs : Et encore un. Beurk.

John Karrich : Le système Bluetooth permet une certaine forme de communication entre deux objets technologiques, à très faible distance.

Mrs. Babbling : Merci, Mr. Karrich. Cinq points pour Gryffondor.

Thanaïs : Double beurk.

Thanaïs : Double beurk

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Mrs. Babbling : Je vous invite maintenant à observer sur votre manuel les runes correspondant respectivement aux lettres H et B. En les assemblant, vous obtenez le symbole que les moldus utilisent pour signifier « Bluetooth ». Il s'agit en fait des initiales d'un certain Harald Blåtand, c'est-à-dire Harald à la dent bleue (Harald Bluetooth en anglais). Ce sorcier né en 910 était le dirigeant du Danemark, qu'il a unifié en soumettant chacune des tribus locales à son autorité. Il y a également adjoint une partie du territoire norvégien. Détrôné par son fils Sven à la faveur d'une guerre civile, on a longtemps pensé qu'il s'agissait d'une apparition du tristement célèbre (bien que d'existence discutable) Bâton de la Mort, mais les travaux les plus récents des historiens de la Magie montrent que ce ne peut être le cas. Quoi qu'il en soit, les moldus ont repris le nom ainsi que les initiales runiques de ce puissant mage pour leur système, comment avez-vous dit, Mr. Karrich ? Pour leur système de communication technologique. C'est pourquoi je vous demande d'effectuer quelques recherches à la bibliothèque pour le cours prochain. Vous me rendrez 25 centimètres de parchemin sur le rôle magique du Futhark récent (nous parlons bien des runes à longues branches, ne vous trompez pas) dans le fonctionnement du système Bluetooth moldu – et vous êtes priés d'écrire en lignes serrées : je ne tolérerai aucune méthode de contournement. Je vous invite également à apprendre à manipuler cet alphabet, y compris les runes de Hälsinge. Méfiez-vous, elles peuvent être déstabilisantes au début. N'hésitez pas à utiliser un syllabaire. La semaine prochaine, je vous demanderai une traduction, alors assurez-vous d'être prêts. Enfin, pour ne pas perdre la main dans l'étude standard du runique, vous traduirez la version originale du quatrième conte de Beedle le Barde, « Babbitty Lapina et la souche qui gloussait », et vous en proposerez une réécriture correspondant à la version que l'on vous racontait enfant. J'attends ensuite une analyse des différences notables entre le conte populaire actuel et sa version non corrompue. J'espère que vous avez pris bonne note de vos devoirs – n'est-ce pas, Mr. Jonnas ? Vous pouvez à présent disposer, la leçon est terminée.

L'héritière du SerpentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant