Conte de Beedle le Barde

149 6 0
                                    

Le (long) chapitre que vous allez lire est particulier. Il s'agit en fait d'une partie des devoirs que Thanaïs doit rendre pour le cours d'étude des runes : la traduction de la version originale du quatrième conte de Beedle le Barde, soit Babbitty Lapina et la souche qui gloussait.

L'ensemble des droits pour le texte de ce chapitre appartient à J.K. Rowling.

Si vous aimez ce conte, et que vous n'avez pas lu le bouquin correspondant (dont les recettes sont systématiquement reversées au Children's High Level Group), je vous invite à courir l'acheter ! (Si vous n'êtes pas assez Potterhead ou trop étudiant pour ça, pensez à la bibliothèque municipale la plus proche de chez vous. Il y sera très probablement !)

***

Babbitty Lapina et la souche qui gloussait - Quatrième conte de Beedle le Barde

Il y a longtemps, dans un pays lointain, vivait un roi stupide qui avait décidé qu'il devrait être le seul à disposer de pouvoirs magiques.

Il ordonna donc au chef de son armée de former une brigade de chasseurs de sorcières à qui il fournit une meute de chiens noirs et féroces. En même temps, il fit lire un avis dans chaque ville et village du royaume : « Le roi recherche un professeur de magie. »

Aucun sorcier, aucune sorcière véritables n'osèrent se porter volontaires à ce poste car tous se cachaient pour échapper à la brigade des chasseurs de sorcières.

Cependant, un rusé charlatan, qui n'avait pas le moindre don en matière de magie, vit là une chance de s'enrichir et arriva au palais en prétendant être un sorcier d'un immense talent. Le charlatan exécuta quelques tours très simples qui convainquirent le roi stupide qu'il possédait des pouvoirs magiques et il fut immédiatement nommé grand mage en chef, maître de magie personnel du roi.

Le charlatan demanda au monarque de lui donner un grand sac d'or afin qu'il puisse acheter des baguettes magiques et d'autres objets nécessaires à la pratique de son art. Il exigea également plusieurs gros rubis, qui devaient servir à des sortilèges de Guérison, et une ou deux coupes d'argent pour y conserver et y faire infuser des potions. Le roi stupide lui fournit tout cela.

Le charlatan mit son trésor en sûreté dans sa propre maison et retourna dans le parc du palais.

Il ne savait pas qu'il était observé par une vieille femme qui habitait une masure en bordure du parc. Elle s'appelait Babbitty et c'était la blanchisseuse chargée d'entretenir la douceur, la blancheur et le délicat parfum de tout le linge du palais. L'épiant à l'abri des draps qui séchaient, Babbitty vit le charlatan arracher deux petites branches de l'un des arbres du roi puis disparaître à l'intérieur du palais.

Le charlatan donna une des branches au roi et lui assura qu'il s'agissait d'une baguette magique dotée d'un formidable pouvoir.

– Mais elle ne fonctionnera, ajouta le charlatan, que lorsque vous serez digne d'elle.

Chaque matin, le charlatan et le roi stupide sortaient dans le parc du palais où ils brandissaient leurs baguettes et criaient des inepties en direction du ciel. Le charlatan veillait à exécuter d'autres tours afin que le roi continue de croire à son talent de grand mage et au pouvoir des baguettes qui lui avaient coûté tant d'or.

Un matin, alors que le charlatan et le roi faisaient tournoyer leurs baguettes et sautaient en rond en scandant des rimes dépourvues de sens, un gloussement de rire parvint aux oreilles du roi. À la fenêtre de sa minuscule chaumière, Babbitty la blanchisseuse observait le monarque et le charlatan en riant si fort qu'elle disparut bientôt de leur vue, car elle n'avait plus la force de rester debout.

L'héritière du SerpentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant