Aime moi jusqu'à la fin des temps

hors série n°2

    >POINT DE VUE EXTERNE<

-1999, une petite fille joue, seule, sur une balançoire de sa cours de récréation. Elle reste immobile. Personne n'est là pour la pousser. Mais ce n'est pas grave. Cette petite fille a l'habitude. Elle est seule. Elle l'a toujours été. Personne à l'école ne se soucis d'elle. Ni ses camarades. Ni ses professeurs. Elle n'est pas comme les autres. Ses cheveux roux font peur aux autres enfants, qui y voient là la couleur du diable. Ses habits sont simples, pas de rose, ni de paillette. Pas de fanfreluches. Elle est dénigrée par tous. Ses parents ne sont même pas mariés, ce qui, dans ce petit village, est inadmissible. C'est une enfant illégitime, issue du péché et du fruit défendu, de l'union de deux jeunes adolescents de dix-sept ans. On ne les voit jamais à l'église de la paroisse. Alors cette petite fille est là, seule. Comme toujours. Mais il arrive parfois que ses camarades lui prêtent un peu d'attention. C'est un de ces jours comme ça. Un groupe d'enfant s'avance en direction de la petite fille. A sa tête, un jeune garçon. Les enfants s'arrêtent devant elle. Ils la provoquent. Mais la petite fille solitaire ne répond pas, elle se contente de baisser la tête. Un garçon la pousse de sa balançoire. Elle heurte le sol. Elle est pleine de sable. Le groupe l'entoure alors, et commence à la frapper tour à tour, à coup de pied et de poing, en criant "MORT A LA SORCIÈRE !" et "DEHORS L'ÉTRANGÈRE !". La petite fille cache sa tête sous ses petites mains. Elle pleure. On lui tire les cheveux, on lui crache dessus. Puis les enfants partent, en riant. Elle relève la tête, et découvre horrifiée Toby, son chien en peluche. Les enfants lui ont arraché la tête. De la mousse semble couler de son cou. La petite fille solitaire prend son ami dans ses bras, et commence à pleurer. Les professeurs ont tout vu, mais comme à leur habitude, personne ne lève le petit doigt. Après tout, cette petite n'est pas de chez eux. Elle n'a rien à faire ici. Alors la petite fille pleure, encore et encore, et se dirige vers la sortie de son école. Une magnifique jeune fille au long cheveux de feu voit la petite. C'est sa mère. Celle-ci a à peine 22 ans, et a coupé les ponts avec ses parents adoptifs lorsque ceux-ci l'ont renvoyée de chez eux quand elle leur a appris sa grossesse précoce. Elle se dirige vers la petite fille en pleure, et lui demande ce qu'il s'est passé. Mais la petite ne dit rien, et se contente de pointer vers sa mère son Toby. Tous les autres parents les dévisagent, murmurant des atrocités sur cette famille. La maman de la petite fille prend Toby entre ses mains, puis console son enfant, en lui disant qu'elle recoudra la tête de Toby, comme elle le fait toujours. Alors la petite fille se calme un peu. Comme à chaque fois, sa mère ne saura rien des mauvais traitements que subit sa fille. Lorsqu'elle la questionnera sur ses blessures, la petite dira qu'elle est tombée en jouant avec les autres. C'est ce qu'elle dit à chaque fois, et c'est très bien comme ça...

    >POINT DE VUE DE MAYA<

-Le réveil sonna à 7:00 ce matin là. J'émergeais péniblement, et soulevai mes draps pour sortir de mon lit. Ma peluche d'enfance, Toby, tomba à terre. Toby.. J'ai encore rêvé de ce jour là.. Je me dirigeai vers la salle de bain et me passai de l'eau sur le visage pour me réveiller complètement. Dans le coin du miroir, une photo de mes parents. Cela fera six mois qu'ils sont morts demain.. Le temps passe si vite, et en même temps si lentement.. Je n'oublierai jamais cette affreuse journée.. Comment était-ce déjà ?-

>POINT DE VUE EXTERNE<

-Août 2011, quelque part dans un petit village. Une jeune adolescente était en train de dormir paisiblement, lorsque sa mère monta dans sa chambre et ouvrit les volets. La lumière réveilla la jeune fille en sursaut.-

Maya : Hein ? Qu- ?
Ana : Aller debout là dedans !
Maya : Mamaaan ! On est en vacances ! Laisse moi dormir un peu !
Ana : Non non non Maya ! On est vendredi, et on part dans à peine une heure avec ton père. Il y a un million de choses à faire avant notre départ ! Aller ! Lèves toi vite ma puce !
Maya : Vous êtes pas marrants..

-Maya se leva péniblement de son lit, et alla prendre sa douche. Elle choisit ensuite ses habits, et descendu dans le jardin. C'était une magnifique journée ensoleillée ! Elle aperçut alors son père sur la terrasse, et alla le saluer.-

Gabriel : Bonjour mon ange ! Dis moi ? Tu peux m'aider à porter ces buches jusque dans la cave ? On en aura besoin pour cet hiver !

-Maya s'exécuta alors. Elle aida ensuite ses parents à finir leurs bagages, quand sa tante arriva. Elle n'a que huit ans de plus que Maya, et ne supporte pas non plus ce maudit village ! De ce fait, Maya et sa tante sont très proches. Son père chargea les valises dans la voitures, puis vint apposer un tendre baiser sur le front de sa fille, et dit également au revoir à sa sœur. Ana, la maman, se jeta dans les bras de Maya, et la serra du plus fort qu'elle le pu. Elles n'avaient jamais été séparées. Mais dans une semaine, Maya et sa mère se retrouveraient, et tout irait bien.-

Victoria : Ça y est.. Ils sont partis..
Maya : Ils vont me manquer.. Mais d'ailleurs.. Pourquoi t'es là toi ?
Victoria : Ah bah j'te remercie ça fait plaisir ! Ton père m'a OBLIGÉE à venir pour m'occuper de toi figure toi !
Maya : Tu rigoles ou quoi ? J'ai 17 ans ! Bientôt 18 ! J'peux quand même me débrouiller toute seule..
Victoria : Tu connais ton père, il a toujours peur que quelque chose t'arrive. Avec moi au moins tu es en sécurité !
Maya : Mouais.. Enfin pas sure hein !
Victoria : Sale peste !

-C'était toujours comme ça. Elles se chamaillaient sans cesse, mais au fond elles s'adoraient. Ses parents devaient arriver à destination dans quelques heures, et l'appeler quand ils seraient à bon port. Maya et sa tante s'occupèrent alors comme elles le purent, jouant à la console, parlant de la ville où vivait Victoria, des gens, de leur attitudes vis à vis des autres. A 14:00, le téléphone sonna.-

Maya : Allo ?
Ana : Allo ? Ma puce ?
Maya : Maman ! Ça va ? Vous êtes bien arrivés ?
Ana : Impeccable ! Les gens de l'hôtel sont tous très gentils !
Maya : Tant mieux.. Et papa il est où ?
Ana : Il est parti se renseigner pour faire une balade dans les environs ! Il parait qu'il y a un magnifique poste d'observation duquel on peut voir toute la vallée ! J'ai hâte d'y être ! Ah bah tiens ! Ton père est revenu, il me fait signe qu'on doit y aller ! Ah ! Et il t'embrasse !
Maya : Ok pas de soucis ! Amusez vous bien, et revenez vite hein ?
Ana : Promis ma puce, on ne t'abandonne pas ! Je t'aime !
Maya : Je t'aime aussi maman ! *raccroche*

-Le coup de fil terminé, Maya raconta tout à sa tante. En fin de journée, les filles décidèrent d'aller faire les quelques magasins du village. Enfin, "magasins" c'est un bien grand mot ! Elles passèrent devant le lycée de Maya. Elle déteste cet endroit. Comme à leur habitude, les gens se retournent sur leur passage, racontant des ragots et chuchotant des obscénités à leur sujet.-

Voix 1 : Non mais regardez les ! Avez vous déjà vu une telle couleur de cheveux ? C'est anormal !
Voix 2 : Je suis bien d'accord ! Et cette jeune femme blonde, vous avez vu la longueur de sa jupe ? On verrait presque ses cuisses ! C'est indécent..
Voix 3 : Vous avez entendu ce qu'y est arrivé à ses parents ?
Voix 2 : Non quoi ?
Voix 3 : Et bien figurez vous que ce matin ils sont partis en vacances et qu-..

-Maya et sa tante n'eurent pas le temps d'en entendre plus. Quoi ? Que c'était-il passé ?? Un agent de police se dirigea vers elles et les interpella.-

Agent de police : Vous êtes bien la fille de Gabriel ?
Maya : O-Oui..
Agent de police : Suivez moi mademoiselle.

-Maya ne comprenait rien. Elle s'exécuta avec sa tante. Arrivée au poste du village, l'agent les firent s'assoir sur un chaise et leur appris la triste nouvelle. L'organisation qui s'occupait du voyage venait de les appeler. Ana et Gabriel étaient partis se balader en amoureux près de l'observatoire. Arriver en haut de la falaise, ils s'était penché un peu trop, et la barrière du poste ainsi que les quelques pierres qui les soutenaient s'était effondrés. Ses parents avaient dégringolés de la falaise et avaient été retrouvés plusieurs mètres plus bas, les corps à moitié dépecés par la chute et le contacte des pierres coupantes au fond de l'eau de la rivière. Une fois le récit fini. La policier leur présenta ses condoléances. Victoria s'effondra en larme. Maya n'en croyait pas ses oreilles. Non. C'était impossible. Ses parents n'avaient pas pu.. Ils ne pouvaient pas être morts. Non. Pourquoi eux ? Pourquoi pas les autres ? POURQUOI ?? Elle regarda l'agent un long moment. Les yeux à moitié dans le vide. Elle était sous le choque. Soudain, un larme perla sur sa joue.-

    -Maya ressenti une sensationhorrible, comme un déchirement au fond d'elle. On venait de lui ôter quelquechose. Quelque chose de vitale. Elle sentait comme une énorme boule quiobstruait sa gorge, et les pleures incessant de sa tante lui déchiraient lecœur. Elle pris alors conscience de l'inévitable. Cela n'était pas uncauchemar. Ses parents étaient réellement morts. Partis. Ils ne reviendraientjamais. Ne pouvant se retenir d'avantage, Maya se jeta dans les bras dupolicier, et hurla de douleur. L'agent, surpris, posa une main sur la tête dela jeune fille et attendit qu'elle se calme. Maya pleura encore et encore, ellepleura toutes les larmes de son corps, elle criait presque. Il fallait qu'ellefasse sortir ce sentiments atroce qui la rongeait. Tout ce désespoir, toutecette souffrance. Elle ne s'en remettrait jamais... Jamais..-