Une vie, son sens

Chapitre 16

J'étais assise, dans l'obscurité de ma chambre. Assise, serrant mes jambes dans mes bras. Recroquevillée sur ce qu'il restait de moi.

"Je suis seule. Seule. Seule. Seule."

"J'ai peur... Peur."

Je sentis la porte s'ouvrir, mais je ne levai pas les yeux pour voir de qui il s'agissait. Cela n'avait aucune importance.

Et pour une fois dans cette minuscule chambre, il y avait de la vie. Il y avait du mouvement. Mais cela ne dura pas. Cela ne dure jamais bien longtemps.

Je relevai la tête avec lassitude.

"Aucune importance. Ça ne sert à rien."

Un appareil reposait sur ma table. Un appareil qui n'était pas là avant. Un appareil que j'avais vu dans la chambre de Livy.

Je m'en approchais tel un animal effrayé, ne sachant que faire ni comment réagir.

Un ordinateur.

Un mot collé sur l'écran.
Un mot de Livy.
Un mot qui fit couler de grosses larmes sur mes joues.

"Petite sœur,
Vu que tu refuses de vivre dans un monde réel, je t'invite à rejoindre un autre monde : le virtuel.
J'espère que celui-ci te plaira et que tu t'y amuseras.
Livy"

Je tombai, encore une fois, sur mes genoux. Je gisais sur le sol, secouée par les sanglots. Mais cette fois-ci, je me relevai. Je me relevai pour faire face à ce nouveau monde.

Je me frottais les yeux. Tout ceci n'est qu'illusion.

Je sais que ce n'est pas le cas et j'ouvris finalement les yeux. Mon regard se posa sur chacun d'entre eux, sans exception.

-" On m'appelait Yowai-san, harcèlement scolaire à fond. Même pas la peine de vous raconter les détails, c'est typiquement ce que l'on voit dans les anime. Je me suis renfermée juste après, cela ne servait à rien d'aller en cours. J'ai juste arrêté. HikiNEET, voilà tout.

-  Je... commença Steve.

- Pas la peine de t'excuser, tu n'avais aucun moyen de le savoir.

- Et tu as eu à vivre la même chose, en pire... murmura Roy.

- Comment ça ? Revivre la même chose ? demandèrent Steve et Clyve.

- Roy, non. C'est bon, ça ne fait pas aussi mal, murmurai-je me recroquevillant petit à petit sur moi-même.

- Avec May, hein ? dit Clyve sur un ton rassurant.

- Si c'est ça, alors on sait déjà", sourit Steve.

Je levai la tête vers eux. Un faible sourire se dessinant sur mes traits, comme pour répondre à leurs présomptions.

Je me sentais soutenue par leurs simples regards. Et ils pouvaient espérer de même en ce qui les concerne. Ils pourraient toujours compter sur moi.

Après ce petit incident, l'après-midi se déroula à merveilles. Dans le rire et la bonne humeur, tout comme on l'espérait. Sans faire trop de bruit non plus, pour ne pas déranger son père. De temps en temps, Paige montait pour nous donner de quoi boire et manger, sachant que son frère serait assez gêné de nous laisser seuls ou bien trop passionné par la discussion qu'il en oublierait ses besoins primordiaux. Cela penchait plus en faveur de la deuxième option, et ce dans notre cas à tous les quatre.