Une vie, son sens

Chapitre 11

Nous arrivâmes après avoir traversé une multitude de rues. Sa maison se dressa finalement devant nous.

Je la fixais, inexpressive. Je regardai à droite puis à gauche.

Si mon sens de l'orientation ne me trompait pas, on était bel et bien à quelques pas de chez moi... Précisément à deux rues près.

Moori me sourit chaleureusement et m'invita à entrer. Dès que je passai par la porte, je m'imaginais sa famille assise dans le salon, à rire chaleureusement.

Chaleureusement.

Je crois que je n'aurais que ce mot à la bouche.

Je soupirai et m'assis sur le canapé face à moi suite à la demande de Moori. Il sembla réfléchir un instant puis me demanda de le suivre.

Nous gravîmes les quelques marches nous menant à l'étage et il ouvrit une porte à sa gauche. Il rentra en premier, moi sur ses talons laissant ainsi la porte ouverte.

Il s'agissait de sa chambre. Une pièce de taille moyenne et aux murs gris. Un lit double blanc au milieu de la pièce, séparant la chambre en deux parties. À l'autre bout, un bureau bien rangé avec une chaise noire et une mini bibliothèque à ses côtés remplies de livres.

Tout se mariait parfaitement.

Comparé à ma minuscule chambre, munie d'un lit simple au coin, un bureau où on croirait que l'on avait balancé une bombe atomique et une gigantesque bibliothèque remplie à bas bord de centaines de livres et tout autour de ça, des feuilles, des livres et des vêtements éparpillés par terre...

Si on venait à demander à un simple passant qui occupe quelle chambre, la mienne reviendrait à un garçon et la sienne à une fille. La différence était flagrante !

Il ricana légèrement, comprenant sûrement à quoi je pensais. Je lui lançai un regard glacial mais cela ne fit que redoubler ses rires.

-" Non mais c'est bon, j'ai compris. Pas la peine d'en rajouter." m'écriai-je les joues rouges de honte.

Rien n'y fit. Ses rires augmentèrent de plus en plus. Et à la vue de mon visage empourpré cela n'avait qu'empiré.

Je suis sûre que même les voisins pouvaient l'entendre rire à ce moment-là.

Une voix de femme venant de l'étage du bas se firent entendre.

-" Moo-kun, ça ne va pas ?!

Il s'arrêta brusquement et toussota quelques instants.

- Désolé Maman." répondit-il.

Alors il s'agissait de sa mère.

Des bruits de pas s'approchaient de la chambre. Des pas légers, des pas de femme gracieuse.

Elle apparut dans l'encadrement de la porte. Des mèches de ses cheveux châtain clair lui retombaient sur le visage qui lui, était d'une douceur incroyable. Ses yeux ressemblaient à ceux de son fils, noirs.

Elle sembla surprise au début mais me sourit après. Un de ces sourires qui vous réchauffaient le cœur. J'esquissai à mon tour un petit sourire et me courbai en signe de respect.

Moori nous regardait l'une et l'autre, ne sachant où se placer.

-" Tu es japonaise ? me demanda sa mère.

Je hochai la tête.

- Je suis Lia Backammong. Ravie de vous rencontrer. Je suis... Euh.. Je le connais à peine celui-là, dis-je en désignant l'individu à mes côtés