Chapitre 10

175 12 5
                                    

Je souriais à ses amies" ne trouvant rien d'autre à ajouter.

Elle continua à leur parler, m'effaçant petit à petit.



Il était midi passée, je commençais à avoir faim. Lia aussi apparemment puisqu'elle se frotta le ventre.

-" Envie de manger ? me demanda-t-elle.

Je la regardai un instant et lui souris.

- Je meurs de faim !" lui répondis-je.

Elle se leva et sortis de sa chambre. Mais au lieu de se rendre à la cuisine, elle se dirigea vers la porte d'entrée, salua quelqu'un en ajoutant un petit "bonne chance !" et referma quelques instants plus tard, toute contente.

Mes yeux rencontrèrent les siens. Mais elle les détourna rapidement.




Elle ne regardait la personne dans les yeux qui si elle voulait la confronter. Cela la dérange autrement.




Elle entra finalement dans la cuisine et sembla farfouiller dans les placards à la recherche de quelques aliments.

Elle finit par en sortir un Tupperware. Ce dernier se retrouva sur la table en moins de deux et elle prit place sur la chaise d'à côté.

Je fis comme elle et m'assit  face à elle.



Lia ouvrit le couvercle et dévoila son contenu. Des onigiris*.

-" Itadakimasu**." souffla-t-elle.

Elle se munit de ses baguettes et commença à manger sans m'attendre. Je souris discrètement et enfourna une boule de riz à l'intérieur de ma bouche.

Le repas se déroula dans le silence. Personne ne parlait. Seul le tic-tac de l'horloge retentissait.

Il était 14h.

Je levai les yeux vers elle et remarquai qu'elle n'était plus là. Dans notre monde. Ou du moins je pense.



PDV Lia

Je fixai un point de la cuisine. Je réfléchissais.

À quoi ? Je ne savais pas vraiment.

J'avais même l'impression que je vidais mon esprit pour laisser un blanc.




Je me souviens... Tchumi était allée avec Grace à son récital de violon.

Je l'avais encouragée du mieux que je pouvais. J'espérais qu'elle gagne. Elle le méritait vraiment.




Depuis qu'elle était toute petite, elle jouait du violon pour son plaisir. Malgré le fait qu'elle soit une de ces aristocrates, ses parents ne l'avaient pas obligée à jouer d'un instrument contre son gré ou à aller dans une grande école privée. Elle étudiait dans un lycée modeste, avait des amis modestes et son activité se limitait au violon qu'elle adorait. Sa vie était calme et simple, aimée de tout le monde.

Tchumi de son côté, ou Tchu, était une fille très sociale qui aimait parler. C'était aussi une artiste. Elle peignait. J'avais toujours admiré sa façon de faire. Même si elle semblait agitée, elle pouvait se montrer concentrée et très calme lorsqu'elle s'adonnait à cette passion.

Toutes les deux, elles étaient inséparables. Toutes les deux étaient populaires. Toutes les deux étaient mes amies.



-" Tu ne manges plus ?" dit une voix à côté de moi.

Je me ressaisis et vis Moori qui me regardait dans les yeux.

Je détournai mon regard et secouai la tête. Il ne restait que deux portions.

Une vie, son sensOù les histoires vivent. Découvrez maintenant