Chapitre 5

34 8 9
                                    

ChapitreV

«Homme libre toujours tu chériras la mer. » -Baudelaire

La vie coule dans la fille.

Elle n'est plus une fille.

Elle est Morgane.

Courage et Sagesse.

Force et Adresse.

Morgane ouvre les yeux.

Elle est étendue sur le dos dans une chambre aux tons crème. De longs bandages couvrent son abdomen. Elle sait que quelqu'un est venu.

L'effort est trop intense.Dormir, oui encore.

Ce noir bienheureux et les souvenirs...

* * *

Le départ de Shayën avait plongée Morgane dans un immense gouffre de désespoir. Ma Adelaïde était partie six mois après l'incident mais la jeune femme se sentait désarmée seule et sans ses amis du Nord dans l'immense capitale elfe. Elle soupira en pensant à sa blonde amie. Luna et son humour décapent lui manquait décidément. Elle se remémora cette dernière année qui s'était écoulé et où elle avait dû faire face à de nombreux professeur qui avait voulu lui inculquer de toute aussi nombreuses manières.

Culture elfes, Histoire de la Lande, littérature, divination, potion, enchantement, combat à main nues ou bien avec armes et tout d'autre choses été passée dans son jeune esprit mais rien ne l'avait réellement marqué.

Au nord elle avait appris le maniement du sabre et elle répétait inlassablement des mouvements pour s'entraîner. Ce fut un jour ensoleillé de mai qu'elle revue le jeune prince elfe du banquet, Meryje, qui tenta de s'entraîner avec elle mais les duels insupportaient la jeune fille et malgré son insistance pour l'entraîner il abandonna à son tour l'idée de lui inculquer l'art du combat.

C'était un jour où ils tentaient encore de s'entraîner qu'elle avait rencontré Isidore. Meryje et elle étaient vêtues d'armures de cuirs qui descendaient en longues bandes sur leurs jambes. Le couchant éclairait leurs peaux d'un éclat doré procurant la sensation à quiconque les regardaient qu'ils étaient deux statues d'or mouvantes. Les combats réguliers que le jeune elfe lui imposait se déroulais dans la grande arène d'Esméralda a des heures parfaitement improbables.

Ce soir là l'air du soirétait mordant malgré la chaleur du soleil, il se tenait l'un en face de l'autre dans une garde impeccable, tournant d'un mouvement souple et hypnotisant, leurs sabres remplacés par de simples épées de bois. Pour la dixième fois de la soirée la jeune femme se remettait en garde. Son corps était couvert de contusions et d'hématomes. Elle grimaça en sentant son bras gauche tressauter sous le poids de l'arme de bois. Elle tenta un coup d'estoc mais sa lame fut repoussée par Meryje avec une facilité déconcertante alors que la jeune femme y avait mis toute sa puissance. Morgane se remit en garde et tenta un coup de taille qui aurait dû le frapper à la pommette mais il dévia son mouvement et la frappa à la clavicule. Fatiguée de cette humiliation constante elle laissa sa rage prendre le pas et se mit à échanger de nombreuses bottes et parades toujours plus audacieuses les unes que les autres faisant virevolter le sable de l'arène à leurs pieds et leurs longs cheveux natté. Mais elle ne réussit pas une seule fois à le distraire. Ce fut finalement lui qui mit fin au duel en envoyant son sabre au loin.L'arme de bois se brisa, fragilisée par les trop nombreux chocs, en heurtant le sol. Elle décida ainsi de mettre fin à l'entraînement. Ce dernier était un échec comme toujours. La jeune fille n'avait dénoté aucune amélioration dans son jeu. Lasse elle soupira.Heureusement ceux-ci, toute torture qu'il soit, se concluait toujours par ce que Meryje nommait la danse du vent. Exercice de style qui consistait à effectuer les mouvements appris sans adversaire dans une sorte de danse en harmonie totale avec son corps. La jeune fille avait vite montré un grand potentiel pour cet exercice.

Le livre sans nomOù les histoires vivent. Découvrez maintenant