Je m'éveillais en hurlant, les joues mouillées de larmes. Je connais ce cauchemar pour l'avoir vécu et je ne voulais pas revivre la suite. Annie entra dans la chambre, se dirigea rapidement vers moi s'asseyant à mes côtés sur mes draps bleu nuit. Annie était une femme qui ne dépassait pas le mètre soixante, avec un corps tout ce qu'il y a de plus agréable à regarder. Elle avait un visage rond, une bouche aux lèvres pulpeuses, un petit nez en trompette et des yeux vert rendus plus profonds par le teint clair de la femme. Enfin la nature l'avait dotée de magnifiques boucles couleur de cuivre lui descendant jusqu'au creux des reins. Annie avait fêté ses trente-quatre ans il y a peu et malgré notre différence d'âge, car je n'ai que dix-neuf ans, je n'avais jamais réussi à la considérer autrement que comme une bonne amie alors qu'elle aurait sans doute préféré tenir le rôle de ma mère de substitution....
Elle ne chercha pas à me poser de questions et me prit simplement dans ses bras en me murmurant doucement que j'allais bien et qu'on ne pouvait plus me faire de mal. Mais était-ce vraiment ce dont j'avais peur ? Que l'on me blesse... Non, j'avais peur de blesser autrui, je l'avais déjà fait.
Je tremblais de tous mes membres, mes dents ne cessaient de claquer et j'étais gelée. Chose invraisemblable quand on sait que nous étions actuellement en été et qu'il faisait près de vingt-cinq degrés à l'extérieur. C'est à ce moment qu'Éric, le mari d'Annie entra à son tour dans la pièce. Il ne changeait pas, il avait seulement quelques rides depuis qu'il m'avait trouvé couverte du sang de mes parents et qu'il m'avait évité la "Maison Spécial d'Aide à l'Enfance" aussi appelé MSAE. Ses établissements sont loin d'être ce qu'ils semblent en réalité. Pour le public, il s'agit d'établissements où on apprend aux enfants possédants des dons psychiques un tant soit peu développé à ne pas devenir un danger pour les "humains". Car oui, ses enfants ne sont pas considérés comme humains. Autrefois nous aurions brûlé tous ces mômes ou adultes en les qualifiants tous de sorcier. Mais dans une société où la lycanthropie est reconnue comme une maladie, que les vampires ont obtenu le statut de citoyen, il devient difficile de brûler des gens, qui plus est des enfants parce qu'ils sont sorciers, réanimateur ou même nécromanciens. Alors on préfère les enfermer sous prétexte que seuls, ils sont forcément dangereux, Dieu merci, j'y ai échappé.
Éric m'a ramené et présenté Annie en lui expliquant que j'avais un "don" ce qui les mit d'accord, ils ne pouvaient pas les laisser m'emmener et m'ont donc adopté bien que cela ne fût pas si simple.
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Les chroniques de Lily Aldridge: Nuit sans lune
FantastiqueLily a vu mourir ses parents alors qu'elle n'était âgé que de six ans... Cet événement lui révélera des dons que sa mère avait toujours essayer de cacher au reste du monde. La jeune femme a aujourd'hui dix-neuf ans et reste hanté par ses souvenirs...