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Daryl, toujours assis contre cette arbre, fixait la cabane de bois rouge. Elle ressemblait tant à celle où elle et lui avait passé la nuit sur le balcon, à parler et à se confier autour d'un verre. Ce moment de confidence c'était passé le soir même où cette dispute avait eu lieu. Daryl baissa les yeux sur le couteau de Beth qui ne bougeait pas et l'observait, juste à coté de son pied. Il fumait encore sa cigarette. Mais la nicotine n'arrivait pas à crée du brouillard dans son esprit, l'empêchant peut-être de repenser à cette soirée, l'empêchant de voir le visage de Beth éclairé, souriant de ses belles dents blanches, le regard un peu vague à cause de l'alcool, plongé de temps à autre dans les étoiles.

***

-T'as l'alcool joyeux, t'as de la chance, lui avait dit Daryl.

Il ne s'était même pas senti mal de lui parler juste après. Il n'avait pas eu honte d'avoir craqué devant elle. Il aurait pu, mais le fait que Beth l'ai pris dans ses bras l'avait rassuré. C'est qu'il avait mérité d'être étreint. Ça voulait dire qu'il avait eu le droit de lâcher prise et de faire tout ressortir, juste une fois, juste à ce moment là. Ils s'étaient installé sur le perron de la cabane. Beth s'était resservis quelques verres et Daryl avait bien senti qu'elle avait légèrement abusé dessus. Ils étaient assis l'un en face de l'autre. Beth avait l'air un peu dans la lune. Elle avait souri parfois sans raison, et avait prononcé quelques phrases sans vraiment de sens direct.

-Moi, j'suis vraiment qu'un gros con quand j'suis bourré, lui avait avoué Daryl.

Juste après cette déclaration, il lui avait raconté une anecdote sur lui quand il était plus jeune. Comme quoi il avait fréquenté un dealer avec son frère, Merle. Daryl avait refusé de parler de son frère jusqu'à ce jour. Il avait encore cette image de lui, abattant son propre frère devenu mort vivant, qui malgré tout les différents, l'aimait d'un amour purement fraternel. C'était la seule fois où il avait pleuré depuis le début de tout ça. Mais pendant cette journée, il avait recommencé. Beth l'avait poussé à exprimer ce qu'il ressentait. Ce n'était pas une mince affaire. Daryl avait beaucoup de chose en accumulation, autant dans sa tête que dans son cœur. Ce soir là, il s'était senti plus léger. Même, carrément, il s'était senti heureux et apaisé de boire un verre avec Beth, cette fille qui l'avait sans rien demander en retour, aidé à recommencer un nouveau chapitre de ses émotions et de ses regrets.

-Tu voulais savoir ce que j'étais avant tout ça. Je faisais que de traîner avec Merle. Il faisait ce qu'il voulait de sa journée et moi je le suivais. Tu t'es cassé la tête à réfléchir sur ce sujet, mais la vérité c'est que je n'étais rien. J'étais qu'un abruti, qui avait un frère encore plus minable.

-Mais il te manque quand même.

Daryl l'avait regardé pour lui répondre. Depuis l'épisode du coffre à voiture, ils avaient développé comme une faculté à se répondre et à se comprendre sans même dire un mot. Mais il se demandait comment elle faisait pour lire aussi facilement en lui ce qu'il éprouvait.

-Depuis qu'on s'était installé à la prison, je pensais qu'on allait enfin avoir une vie heureuse et paisible. Je pensais que mon père vivrait encore longtemps, qu'il serait mort près des gens qu'il aimait. Je pensais que Glenn et Maggie allait avoir un bébé, qu'on organiserai des anniversaires... Alors, c'est dur de dire à quel point je pouvais être stupide, dit-elle dans un sanglot suivit d'un rire forcé.

-C'est comme ça que ça aurait du se passer, lui avait dit Daryl sincèrement.

Elle reprit une gorgée d'alcool avant de déclarer :

-J'aimerais beaucoup... changer.

-Tu as suffisamment changé.

-Vraiment pas assez. Je ne suis pas comme toi. 

your kidness touched me | 𝓭𝓪𝓻𝔂𝓵  +  𝓫𝓮𝓽𝓱Où les histoires vivent. Découvrez maintenant