Tristesse

Chapitre 2

Flashback :

J'étais dans mon ancienne chambre. Je devais avoir environ 8 ans. C'était le soir, et j'avais peur car ma mère et mon père n'étaient toujours pas rentrés. C'est alors que j'entendis du bruit en bas et descendis donc dans le salon.

- Maman ? Papa ? Vous êtes là ? demandai-je, inquiète, les cherchant des yeux.

Mais ce n'était que le chat. Ce fut alors que mon attention se reporta sur une lettre. Mon père l'avait posé sur la table ce matin avant de partir avec des valises. Elle était à l'attention de ma mère, alors je ne l'avais pas touchée. Mais maintenant, seule dans la maison, j'avais envie de voir ce qu'il y avait dedans. Je l'ouvris donc et la lue, les mains tremblantes.

Corrine,

Je suis désolé mais je n'en peux plus, je n'en peux plus de faire semblant de t'aimer encore. Alors je pars. Je suis désolé de t'avoir joué la comédie cette dernière année. Cela fait déjà 1 an que je ne t'aime plus comme avant. Je me suis rapproché d'une collègue de bureau. On s'en va vivre ensemble aujourd'hui. Je suis parti en emportant mes affaires, l'ordinateur, ma voiture et la moitié de notre argent. Je te laisse notre Jessica et la maison. Je suis désolé pour Jessica mais j'ai besoin de recréer une nouvelle vie sans toi et sans elle. Voilà, je crois que c'est tout ce que je voulais te dire. Ah non, encore une chose. Je ne reviendrais plus. Et toi, ne me cherches pas. Je pars faire une nouvelle vie et j'espère qu'elle sera meilleure que celle passée à tes côtés, alors je ne veux pas que tu viennes me la gâcher. Tu peux être aimante, Corrine, mais le plus souvent, tu es détestable. Et moi, j'ai été aveugle trop longtemps. Je ne sais pas pourquoi je t'ai aimé et pourquoi j'ai créé Jessica avec toi. Je regrette ces actes. Alors, s'il te plait, ne me cherche pas.

Adieu

Frederic

Les larmes coulent doucement sur mes joues. Mon père ne nous aime plus, ma mère et moi. Il regrette mon existence, il est parti et il nous a abandonné !

Je pleure, je pleure et je pleure à n'en plus finir. C'est à ce moment-là que ma mère rentre, complètement bourrée.

- Jessica, s'exclame-t-elle. Tu as lu ça ! Il s'est barré ! Salaud ! Salaud ! Salaud !

Puis elle éclate en sanglots et s'effondre sur le plancher. 

Ma mère ne va pas bien. Pas bien du tout. Et tout ça à cause de lui, à cause de mon père ! Non ! Désormais ce n'est plus mon père ! Et Dexter n'est plus mon nom de famille : maintenant je suis Jessica Black, le nom de ma mère, la seule que j'aime.

Telles étaient mes pensées cette nuit-là et elles sont restées en moi une grande partie de ma vie.

Ma mère s'était endormie sur le plancher, ou peut-être qu'elle s'était évanouie, je ne savais pas. J'avais peur, très peur. Je me dirigeais alors vers le téléphone et appelais tante Melly, ne sachant que faire.

C'est la sœur de mon père qui comme je l'ai décidé, n'est plus mon père. Melly et lui s'étaient disputé depuis longtemps et ne se parlaient plus. Mais Melly étant la meilleure amie de ma mère, je la voyais quand même, dès que mon père n'était pas présent. Elle est pour moi la meilleure de toutes les tantes, même si je n'en ai qu'une.

Je pris donc le téléphone et l'appelai. Je lui racontais tout : la lettre, ma peur, ma mère. Elle partit sur le camp de chez elle, pour venir. Je l'attendis en pleur, assise près de ma mère.

Fin du Flashback

Le bus freine. Je reviens au moment présent et sens des larmes sur ma joues. Je les sèche d'une main et descends du bus.