Chapitre 5

1.8K 90 7
                                    

Je rêve.

Je suis devant une porte noire. Dessus, il y a une clé en argent. J'ouvre la porte et derrière, il y a une phrase : "Souviens toi".

Flashback

Je suis à l'hôpital.  Ma mère dort à côté de moi, assommée par les sédatifs.

Cela se passe deux jours après sa sortie. Parce qu'elle est sortie ! Elle est sortie du centre de désintoxication ! Mais elle y est retournée bien vite...

Il a fallu que je la laisse 5 minutes seule dehors...
Et alors elle est partie. Je l'ai cherché longtemps avant d'appeler les flics. Quand on l'a retrouvée, c'était le soir. Elle était droguée, et empestait l'alcool. Avachi dans la rue, elle nous regardait, les yeux dans le vague.
Quand je fus près d'elle, elle parla enfin.

- Jess ! Oh Jess ! Comme tu me fais penser à lui ! Comme tu me fais penser à ce salaud ! Je comprends qu'il soit parti, c'est dur de vivre avec toi ! Mais pourquoi est-ce qu'il m'a laissée, moi, derrière lui ? Pourquoi il est parti sans moi ?

Et ma mère éclata en sanglots.

*********

C'est ainsi qu'on en était revenu là, dans cette chambre, dans le centre de désintoxication. Les propos qu'elle m'avait tenu ce soir-là m'avait meurtrie.  Je m'efforçais de me dire qu'elle ne pensait pas vraiment ce qu'elle avait dit, que c'était l'alcool et la drogue qui lui avait fait dire ça, mais en vain.

Personne ne voulait de moi. Elle rejetait la faute sur moi et commençait à me détester. Pourquoi ?
Je m'était pourtant toujours laissée faire quand elle me battait ! J'avais pourtant travaillé à sa place, et ramassé l'argent qui lui fallait pour sa drogue !
Alors pourquoi, pourquoi ne m'aimait-elle pas ?

Je me sentais seule. Trop seule. Melly ne pouvait pas rentrer car elle était aux États-Unis et devait y restait pendant encore deux ans.
J'étais vraiment seule.

TOC TOC

Je séchais mes larmes et aller ouvrir la porte, pensant voir apparaître un médecin.
Mais c'était Shawn qui me regardait.
Il me prit dans ses bras et me murmura des paroles réconfortantes. C'était le seul de mes amis qui ne m'avait pas tourné le dos quand je m'étais enfoncée dans mon mutisme et ma dépression.

Mais même lui ne parvenait plus à me réconforter. J'allais craquer, je le sentais.

Il suffit, d'une musique, d'un son, d'une odeur, d'une porte qui claque, pour que tout ce qu'il reste de mon cœur explose.

Fin du Flashback

Je me réveillais en sursaut, des gouttes de sueurs sur le front. Je détestais ses souvenirs. Oh, comme je les haïssais. Je m'assis sur mon lit, soufflai un coup et descendis dans le salon.

Je me fis des pancakes et pris une résolution. Aujourd'hui, j'irais chez le coiffeur !

TristesseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant