Tristesse

Chapitre 3

Je rentrais donc dans la cour du collège et retrouvais mes amis : Sophie, Carla, Dean et Jeremy. Carla et Dean sortent ensemble depuis déjà un mois, et Jeremy est attiré par Sophie. Carla a des cheveux blonds et des yeux bleus et Dean des cheveux châtains et des yeux marrons. Sophie, elle, est brune aux yeux verts et porte des lunettes tandis que Jeremy est roux et a des yeux gris.

Mais je ne me sens pas à l'écart. Enfin, c'est ce que dit mon ange, pas mon démon. J'appelle comme ça mes changements d'humeur soudain. L'ange, c'est la moi gentille. Et le démon, c'est la petite voix méchante qui susurre à mon oreille. Dès fois, je le laisse faire car je n'en peux plus de l'ange. Le démon, c'est ma colère, ma haine, ma tristesse. Et c'est plus de la moitié de ce que je suis. Avant, le démon c'était 80% de moi. Maintenant, grâce à tante Melly, au déménagement et à mes nouveaux amis, ce n'est plus que 55% de moi. Mais j'aimerais que ce ne soit plus que 2% au maximum. Mais c'est chose impossible.

Je faisais la bise à mes amis quand la cloche sonna. Cela signifiait 2h de maths d'affilé et je hais les maths.

Une fois en classe, je m'assis à mon bureau. J'essayais de me concentrer sur le cours mais c'était peine perdue. Alors, les souvenirs refirent surface tous seuls, comme pour me pourrir la vie, qui était déjà très douloureuse.

Flashback :

J'étais dans la cour de récréation de mon ancienne école primaire. Je devais avoir environ 9 ans.

Je ne cessais de penser à ma mère. Elle se droguait et buvait énormément. J'essayais de l'aider comme je le pouvais, mais c'était dur. En 1 an, j'étais devenue autonome, beaucoup trop tôt pour l'être normalement. À 9 ans, on est censé dépendre des parents. Mais chez moi, c'était l'inverse. Ma mère dépendait de moi. Je devais surveiller sa santé, faire à manger, le ménage, les courses... Ma mère n'allait même plus travailler. C'était moi qui devais faire des petits boulots pour pouvoir gagner de quoi nous faire vivre toutes les deux en plus de l'argent que nous passait Melly. Mais la moitié de ce qu'on avait, elle le volait pour acheter sa drogue et sa vodka. Je n'en pouvais plus mais je me devais de tenir.

Une voix me tira de ces sombres pensées.

- Allez Cherry, viens ! On va faire un loup touche touche !

Je regardai Shawn et lui souris. Il avait des yeux verts eau et des cheveux noirs en bataille, comme d'habitude. C'était l'un de mes amis. Peut-être celui avec lequel j'étais le plus proche. Je l'aimais énormément. Il m'appelait Cherry, "cerise" en anglais, car j'ai des cheveux rouges. Moi je ne disais rien, car j'aimais bien qu'il m'appelle ainsi.

- J'arrive ! lui répondis-je.

-------------------- Le soir ---------------------

Je suis dans la cuisine en train de faire mes devoirs mais je n'ai pas la tête à ça. Ma mère n'est pas rentrée et j'ai peur pour elle.

Le téléphone sonne. Je flippe à l'idée que ce soit la police. Ma mère m'oblige à ne pas révéler son problème à la police. Et elle me bat. Elle m'a dit que si je disais qu'elle se droguait à quelqu'un, elle me tuerait. Mais je ne lui en veux pas, elle n'ait plus elle-même à cause de mon père. Mais du coup, je n'ose pas prévenir les gens de son problème. J'ai même menti à Melly. Je lui ai dit qu'elle s'était calmée. Et à chaque fois que je voie Melly, je m'arrange pour trouver une excuse à l'absence de ma mère.

Je décroche le téléphone, la peur au ventre.

- Allo ?

- Salut Jess ! C'est ta tata préférée !

- Melly ! Tu vas bien ?

- Oui et toi ?

Je lui mens.

- Ça va, ça va...

- Tu es sure ?

- Mais oui t'inquiètes et Maman aussi va bien. Même si elle est toujours clouée au lit à cause de sa gastro.

Ça, c'est pour ne pas dire la vérité. Je lui mens encore, et ça me rends triste.

- Oh ! J'espère qu'elle ira bientôt mieux. Je voulais te dire, Jess, que je dois partir 4 ans pour les Etats-Unis. C'est mon travail qui m'a muté là-bas.

- Mais c'est génial pour toi ! Tu vas me manquer pendant ces 4 ans.

- Ne t'en fais pas mistouille, je reviendrais. Bon il faut que j'y aille. Au revoir Jess !

- Au revoir Melly.

Je raccroche et pleure. J'aurais pu tout lui dire mais je n'y étais pas arrivé. Maintenant c'est trop tard, elle va partir pendant 4 ans, et je me retrouverais vraiment seule. Mais je ne pouvais pas l'obliger à rester. Elle a le droit de vivre sa vie, je ne veux pas être un fardeau pour elle.

Fin du Flashback

- Jessica ! Peux-tu répondre à ma question ?

Je reviens au moment présent.

- Désolé madame, mais vous pouvez répéter ?

Mme Jones soupire mais répète quand même la question.