Brise

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Un grand rocher. Une mer calme.
Oui.
Tout se passera de cette façon.

Un grand rocher. J'y serai assise en tailleur, devant la mer immense. Il y fera bon. Au milieu du monde, au milieu de ce désert de roche, je serai là, calme, apaisée. Comme en apesanteur.

Mon regard se portera sur l'horizon, dépassant la profondeur de ces eaux. Une brise légère fera danser mes cheveux. Je n'aurai pas froid. Je n'aurai pas chaud. À ce moment, le monde aura disparu. Je serai seule. Une solitude apaisante qui guérit les maux et éloigne l'orage. Une solitude qui fait tout disparaître autour, une solitude bienfaitrice.

Je sortirai mon carnet, mon carnet de rêves. Je noterai ces rimes, ces vers qui me viendront, car je sais qu'il en viendra. Mer inspirante et horizon réparateur, je noircirai ces pages blanches, je ferai couler l'encre. Je me laisserai emporter par la brise.

Je poserai mon carnet. Je fermerai les yeux. Je les rouvrirai. Il fera bon.

J'ai longtemps rêvé de ce moment. Malheureusement, je ne l'ai vu qu'en rêve et je ne peux qu'espérer. Lourde ville, atmosphère pesante dans laquelle je vis. Il est triste mon quotidien. Je vois les vies défiler, les mômes se déchirer, les gens s'ennuyer.

Mais pas l'ombre d'un rocher.

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