C’était un mardi. Ce jour-là, il ne faisait pas très beau, une épaisse couverture nuageuse recouvrant la pleine. Des nuages, gris, opaques de plus en plus bas, étouffaient petit à petit la minuscule ville. Ce jour-là, Anna avait seize ans, c’était une adolescente tout à fait normale. Ce jour-là, elle était souriante, riait encore. Ce jour-là elle était vêtu d’un pantalon noir et d’un pull gris et court. Elle portait son manteau noir et le collier qu’elle ne quittait jamais, celui en argent avec deux cercles, liés l’un a l’autre, accrochés, l’un dans l’autre. Ce jour-là, elle était allée en cour, comme d’habitude.
A dix-huit heures trente-cinq, la sonnerie retentie. Sortant de sa rêverie, Anna sourit, c’était la fin des cours pour aujourd’hui. Comme de toute façon, elle n’avait pas de bus ni d’autre moyen de rentrer chez elle, elle allait surement se rendre au CDI avec une amie, habitant aussi juste a cote de chez elle. Mais Chloé, son amie, avait une autre idée et après plusieurs minutes de discussion, après avoir pesé le pour et le contre, Anna céda et accepta de suivre son amie. Toute deux se dirigèrent donc vers l’arrêt de bus. Durant le trajet, elles discutèrent gaiement, parlant à la fois de la journée qui venait de s’écouler mais aussi de la petite sœur de du copain d’Anna. Elles descendirent aux « parc des lys », duquel la route se séparait en deux, séparée par un parc. Cet arrêt était à la fois encore dans la ville et dans la campagne. C’était l’intersection deux route aussi. L’une continuait à s’enfoncer dans la ville, droite, immense et lumineuse. Un grand boulevard. De nombreuse voiture passaient, à toute vitesse. A tel point qu’on ne les voyait plus comme des engins futuristes, passant, d’un trait de couleur, que comme des voitures bien réel. A leur bord, des passagers bien souvent, pressés, affairé, téléphone en main, souhaitant se rendre au plus vite à leur travail ou, le soir, rentrer chez eux. L’autre route, totalement différente, était celle qui menait au village isolé des deux jeunes filles. Beaucoup moins de personnes l’empruntait. Elle était plus sinueuse, moins large et moins éclairée aussi. Elle était bordée de foret. Une forêt dense et sombre, immense. Les quelques vieux lampadaires qui était sur le bord de la route l’éclairaient d’une lumière vacillante. Cependant, Anna l’aimait cette route, c’était la route de son chez elle. La route sans danger apparent qui menait à son petit cocon familial.
Sur le petit trottoir on apercevait les derniers lycéens qui rentraient chez eux, leur silhouette s’effaçant petit à petit, dans l’épaisse obscurité qui recouvrait maintenant la ville.
Les deux jeunes filles s’avancèrent sur le trottoir, tout en discutant puis s’arrêtèrent. Chloé, qui était la plus sure des deux, leva son pouce dès qu’une voiture passait. Sans grand résultat jusqu’ici. Sans perdre espoir, Anna et Chloé se mirent à discuter. Sans qu’elles s’en soient rendu compte, une voiture venait de s’arrêter à leur niveau. La vitre se baissa. Elles sursautèrent en entendant la voie pâteuse et pourtant alarmante d’un vieux monsieur. Il faisait sombre, on ne discernait pas bien ses traits mais on lui donnait la soixantaine, les trait tiré le visage marque par une petite barbe de plusieurs jours déjà ainsi que de grosses cernes. C’était un petit monsieur, un peu fort mais a priori comme n’importe quel grand père. Il portait une chemise sale, mal repassée par-dessus un vieux débardeur noir. Il avait aussi un vieux jean troué, laissant entrevoir une partie de sa cuisse
« Bonsoir, mes demoiselles. Je suis désolé mais je ne peux en remonter qu’une seule de vous deux, je n’ai qu’une place dans ma petite voiture.»
Sa voix était lasse. Lasse de la routine, lasse du peu de poisson qu’il avait pu attraper ces derniers moi. Un voix lasse et rauque. Néanmoins, on y décelait une pointe d’excitation à présent. Sans y prêter attention, Chloé se tourna vers son amie et lui proposa de monter. Elle se débrouillerait, elle avait déjà fait du stop, il ne fallait pas s’inquiéter. Sans même réfléchir, Anna, qui faisait cela pour la première fois, monta, peu rassuré, dans la petite voiture et s’installa sur le fauteuil passager. Elle avait un visage innocent, celui que les adultes perdent en découvrant la réalité, celui d’une jeune fille, naïve, mordant comme un petit poisson à l’hameçon. Elle fit un dernier sourire a son amie et ferma la portière. Ce bruit sonna comme sourd à l’oreille de Chloé et celle-ci regarda la voiture bleue s’en aller dans la brume, s’enfoncer dans l’obscurité jusqu’à disparaitre. Totalement. Puis, revenant à la réalité, elle s’affaira à trouver une voiture elle aussi.
Mais ce jour la, quand les parents d’Anna rentrèrent chez eux, ils ne trouvèrent pas leur fille à la maison.
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Ce Jour-là
RandomAnna est une jeune fille ordinnaire. Bonne élève et bien entourée. Personne n'aurait pu imaginer ce qui lui est arrivée. C'est le genre de chose dont on pense que ça n'arrive qu'au autres. Cette histoire est composée de plusieurs textes. En fait ce...